Je suis islamophobe comme dans les années 30 j’aurais été Hitlerophobe

Après la victoire du Front national à Brignoles, il suffit de lire, écouter et voir les réactions tant politiques que journalistiques pour se rendre compte de l’inertie toute stalinienne de la Ve République. Les temps changent : pas la politique française ! Nous sommes définitivement dirigés par une caste – car c’en est une : « Groupe social attaché à ses mœurs et à ses privilèges et qui exclut toute personne étrangère. » Le Robert.

Je prends pour exemple l’émission C dans l’air, sur France 5, du lundi 14 octobre 2013. Nous sommes au lendemain du second tour de la cantonale de Brignoles. Il n’est, parmi les invités, pas question de victoire, ni de renouveau politique, mais bel et bien d’une catastrophe. Une « catastrophe » qui, je le rappelle à toutes fins utiles, obtient l’adhésion massive de millions d’électeurs. Encore un petit « effort » et chaque victoire électorale du Front national sera baptisée la Nakba[1] !

Le Front national gagne et voici qu’on nous ressert  les poncifs éculés sur un parti « infréquentable ». On a ainsi droit, entre autres, à un  rappel systématique, et désormais hors-sujet, des douteuses plaisanteries passées de Le Pen père, sans avoir l’honnêteté de reconnaître que Marine Le Pen a fait le ménage chez elle, ce qui n’est pas le cas des partis autorisés : la Gauche compte, par exemple, dans ses rangs un pervers sexuel qu’elle laisse parader sans s’émouvoir outre-mesure !

Un parti ne peut-il donc évoluer ? A ces ignares qui le croient et le scandent inlassablement je rappellerai que le parti démocrate américain représentait autrefois les états du Sud, sécessionnistes ; que le Nord, conduit par Lincoln, était républicain. Aujourd’hui, schématiquement, les Républicains sont conservateurs et les Démocrates plus progressistes. Viendrait-il à l’esprit d’un Républicain d’accuser Obama d’appartenir à un parti esclavagiste ? Mais il est vrai que l’histoire est à ce point torturée chez nous qu’on ne la connait plus.[2]

Ce matraquage contre le Front national, ces reportages caricaturaux – voir Envoyé spécial du jeudi 17 octobre 2013, sur France 2 – relèvent d’un déni de réalité : la France veut essayer autre chose. TOUS les partis ayant tâté du pouvoir ont échoué. Seul le Front national n’a jamais gouverné. Laissons-lui une chance, même si, pour ma part, je n’adhère pas à toutes ses propositions.

Et, lorsque l’on exhibe l’inanité de ses choix économiques, je serais tenté de répondre que c’est l’hôpital qui se moque de la charité ! Le Front national ne m’assurera sans doute pas la sécurité économique – ni plus, ni moins que les autres formations politiques ! –,  mais au moins, avec lui aux commandes, j’aurai une chance de ne pas vivre sous un régime théocratique venu d’ailleurs et que tous, sauf le parti de Marine Le Pen, laissent croître sans contrainte.

Oui, je suis islamophobe – et pas ARABOPHOBE ! Pas pour les raisons que l’on croit : certes, je suis écœuré de voir la justice écraser l’autochtone et choyer le « venu d’ailleurs » – certaines voix de magistrats semblent toutefois entrer en dissidence, d’après ce que je viens de lire dans le dernier numéro de Valeurs actuelles ! ; certes, j’apprécierais qu’on m’accorde un peu plus d’attention qu’à des individus fraîchement venus sur le territoire français ; mais tout cela ne suffirait pas à me faire combattre leur culture : il faut réguler l’immigration chinoise, pour autant Bouddha ne me pose pas de problème !

Je suis islamophobe comme, dans les années 1930, j’aurais été « Hitlérophobe » ! Je déteste les régimes liberticides pour la raison que la privation de liberté contraint les corps ET les esprits. Je suis un auteur – sans grande prétention – et je veux pouvoir continuer à écrire ce que mon imagination me propose sans la crainte d’un courroux religieux.

L’islam est un totalitarisme. En conséquence, mon bulletin ira à celui qui le combattra, même si je n’ai pas la naïveté de croire que le Front national endiguera à lui seul ce fléau ancestral de l’Europe. Peut-être se plantera-t-il allègrement. Mais avant de dire que je n’aime pas, je goûte !

Charles Demassieux



[1] Terme signifiant « catastrophe » en arabe, et utilisé par les Palestiniens pour désigner leur exode en 1948, à la suite de la création de l’Etat d’Israël et la guerre qui s’ensuivit.

[2] A ce propos, il serait bon de mettre un terme aux extrapolations autour de la bataille de Poitiers, en 732. Ce que l’on en sait c’est : pas grand-chose ! Je conseille à chacun de se procurer l’excellent article de l’historien médiéviste Sylvain Gouguenheim, in Le Moyen Age en questions.

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