Le journaleux du Monde Leparmentier pour un putsch en Grèce

colonselsgrecsArnaud Leparmentier, journaleux du très européiste et immigrationniste Le Monde, a signé un article « Les Grecs hébétés » (autrement dit qui ont l’air subitement stupides) qui vaut son pesant de cacahuètes.
Tous les poncifs sur les Grecs depuis le titre jusqu’à la conclusion de l’article y passent.
Dans son papier, il nous fait complices de la nomenklatura européenne qui veut conduire le peuple grec à la schlague. « Les Grecs se confrontent politiquement avec les autres peuples européens, qui n’ont pas de leçon de démocratie à recevoir », écrit le bonhomme.
Désolé, je me retire du hachis, Leparmentier. Je ne suis pas en confrontation politique avec le peuple grec mais avec Bruxelles et le FMI qui ne sont pas des assemblées de démocrates contrairement au Parlement d’Athènes.
Se moquant des souffrances du peuple hellène, Leparmentier parle de « complainte du Grec souffrant ». Pour lui, ces gémissements de tragédiens antiques finissent par être contre-productifs « auprès des pays qui ont accompli en silence de douloureux efforts – l’Irlande, l’Espagne, le Portugal ». S’est-il aperçu que Madrid et Barcelone ont subi quelques bouleversements politiques ces dernières jours ?
Leparmentier est une allégorie de la trouille bruxelloise à l’approche du Grexit. « Une catastrophe ».
La culture hors-sol des supposées élites n’ayant pas pris, les européistes sentent le sol se dérober sous leurs pieds. Alors, il sortent les arguments les plus primaires.
Les Grecs seraient manipulés par Poutine et la religion orthodoxe : La Grèce « fraternité orthodoxe oblige, est aujourd’hui instrumentalisée par Poutine », assène M. Patate.
Arnaud-LeparmentierIl s’agit de faire peur aux Grecs et par-delà à tous les peuples tentés par la sortie de l’Euro. « Le résultat est connu : pénurie de médicaments, d’énergie, de produits high-tech ». Monsieur Patate devrait s’informer, c’est déjà le cas pour le peuple grec, mais il est vrai que Kolonaki n’est pas encore touché.
Suprême argument : « Nul ne peut jurer qu’un « Grexit » n’entraînera pas une attaque sur l’Italie, l’Espagne, et de fil en aiguille un démantèlement de la zone euro. » Et alors ! Retrouver la maîtrise de sa monnaie, reconquérir une parcelle de pouvoir national contre une dictature bruxelloise de moins en moins « soft », serait-ce si terrible ?
Leparmentier est d’une mauvaise foi monumentale, mais celle-ci n’est-elle pas un des marqueurs de la nomenklatura européiste ?  « Le gouvernement grec, écrit-il, a tenté de faire croire que la solidarité européenne avait été détournée par les banques. »
Le gouvernement grec n’a pas tenté de faire croire au détournement de la solidarité européenne. Il a tout simplement dit la réalité.
Comme le note Coralie Delaume sur son blog, la majeure partie de l’argent qui a été prêté à Athènes l’a été pour secourir des créanciers privés, en aucun cas pour aider le pays. « La Grèce a reçu des sommes énormes, mais cet argent a été principalement utilisé pour permettre le désengagement, par exemple, des banques françaises ou allemandes » (déclaration du brésilien Paolo Batista, membre du FMI).
Pour quelle raison faut-il prêter des milliards à la Grèce ? continue Coralie Delaume. Pour l’aider à sortir du marasme ? Pour le bien de son peuple ? Pour sauvegarder l’idéal européen ? Pas du tout ! Pour aider les banques françaises et allemandes, principales créancières d’Athènes et respectivement engagées à hauteur de 20 et 17,2 milliards d’euros, à retirer leurs billes sans trop d’égratignures.
L’argent prêté est aussitôt récupéré par les banques françaises et allemandes. Ce que Leparmentier ne nie pas : « Les Européens ont en effet dédommagé les banques en reprenant les dettes accumulées par les Grecs. Mais c’est logique : les Européens aident à solder le passé, mais il n’a jamais été question de financer à fonds perdus un train de vie grec sans commune mesure avec sa capacité économique. Rien ne sera possible si les Grecs n’ajustent pas leurs dépenses à leurs revenus. »
Lire, ajuster ses dépenses à ses revenus en remboursant dettes et intérêts revient à crever la bouche ouverte. Mieux vaut le Grexit.
Mais la caste n’est pas d’accord. Alors Leparmentier en vient à souhaiter un putsch. Pas un retour des colonels qui s’occuperaient de Tsipras et de sa clique comme au bon vieux temps. Non, un putsch pour âmes sensibles comme les aiment les journaleux du Monde. Un puputsch.
« Au plus fort de la crise de l’euro : le premier ministre grec Georges Papandréou et l’Italien Silvio Berlusconi avaient comparu au tribunal de l’euro devant Sarkozy, Merkel et Obama. Bien sûr, ils ne furent pas putschés comme de malheureux démocrates sud-américains victimes de la CIA. Mais, de retour dans leur pays, ils ont comme par miracle perdu leur majorité. Papandréou fut remplacé par le banquier central Loukas Papademos et Berlusconi par l’ex-commissaire européen Mario Monti. » Voilà ce que souhaite le très démocrate Leparmentier.
D’ailleurs, il se pardonne son délire : « Odieusement antidémocratique ? Les Grecs jouent au poker. Pourquoi pas nous ? », conclut-il.
Et ceci est paru dans le journal de Beuve-Méry.
Ou comment l’on fait d’un journal de référence un journal de révérences aux banques.
Marcus Graven
 

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