L’Islam d’aujourd’hui, une source de danger pour les libertés (1re partie)

On apprenait ces jours derniers, qu’un tribunal islamique à Islamabad a lancé une “fatwa” exigeant la démission de la ministre du Tourisme, Madame Nilofar Bakthiar, pour avoir posé “de manière obscène” selon lui, sur des photos avec des parachutistes français. En fait, la ministre avait fait un saut en tandem et la bise à son instructeur masculin, une fois retrouvée le plancher des vaches. Elle avait d’ailleurs fait ce saut pour lever des fonds en faveur des enfants victimes du séisme d’octobre 2005 qui avait fait plus de 73.000 morts dans le nord du Pakistan.

La “fatwa” lancée contre la ministre du Tourisme intervient deux mois après l’assassinat à Gujranwala, dans l’est du Pakistan, d’une ministre provinciale par un extrémiste islamiste qui lui reprochait sa tenue vestimentaire “non-islamique”. Il y a peu les représentants officiels de l’islam de France entendaient faire interdire…la liberté d’expression, en s’attaquant au satirique Chalie-Hebdo, pour la publication de caricatures de Mahomet. Chaque jour des associations comme « Voies de femmes » reçoivent des jeunes filles victimes de mariages forcés qui viennent chercher de l’aide qui concerne, selon le Haut Conseil à l’intégration, 70000 jeunes filles dans notre pays, sans doute bien en deçà de la réalité au vu du silence qui entoure ces pratiques.

En Italie, Barbara Pollastrini, ministre de la Parité, réclame l’intervention du Parlement pour accélérer l’intégration afin de combattre la « charia à domicile » qui prend des proportions, avec des crimes contre des femmes musulmanes insoumises, qui rythment avec effroi l’actualité de ce pays. Il ne se passe une semaine en France ou dans le monde, sans que des faits soient rapportés qui puissent, à l’égard de l’islam, nous poser plus d’un problème.

Un véritable danger pour la république et la laïcité

On voudrait nous faire croire que l’islamisme serait un accident de parcours de l’islam et que comme le propose Maleck Chebel, il s’agirait en réalité d’une « culture pétrie d’ « honneur » et de « pudeur » (sic) » qui n’aurait rien à se reprocher, en dehors des effets d’un contexte socio-politique défavorable, avec ses banlieues malades de la misère, provoquant chez ceux de la troisième génération de mauvaises réactions, entre des codes de la culture musulmane mal adapté à la modernité qui leur auraient été mal transmis et un processus d’intégration en méforme. Les choses sont-elles ainsi à renvoyer dos-à-dos entre religion et intégration avec en arrière plan le contexte socio-économique dépressif. L’intégration elle-même souvent accusée de ne plus jouer son rôle de promotion sociale, ne serait-elle pas la seule vraie victime de la situation, entre un contexte socio-économique rendant difficile l’intégration sociale des plus défavorisés dont les populations d’origine immigrée font partie, et un refus grandissant de l’intégration propre à une religion musulmane, à travers ses représentants religieux et institutionnels, à quelques exceptions près, refusant tout simplement la modernité ?

Pour se faire une opinion sur le sujet il faut en revenir aux fondements de l’islam qui demeurent encore actifs aujourd’hui. L’islam apparu au début du VIIe siècle est fondé sur un livre révélé, le Coran, c’est Dieu lui-même dont la parole aurait été recueillie, et un ensemble de doctrines et de normes formant la Sunna. La religion musulmane est appelée al-islâm, mot d’origine arabe qui signifie, « soumission docile » et définit en réalité l’islam comme une religion de la soumission à Dieu.

L’islam se définit avant tout dans le texte, comme référence obligée du croyant, avec des archaïsmes millénaires inscrits dans le Coran qui ne sont nullement remis en cause par ceux qui en professent la foi en France ou ailleurs : sourate IV verset 38, il est dit « Les hommes sont supérieurs aux femmes à cause des qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-là au-dessus de celles-ci (…) Les femmes vertueuses sont obéissantes et soumises (…) Vous réprimanderez celles dont vous aurez à craindre l’inobéissance (…) vous les battrez… ». La religion musulmane institue par voie de conséquence l’infériorité juridique de la femme. Dans le Coran on ne désigne la femme que comme croyante, épouse et mère, tout en affirmant la prééminence de l’home sur elle : sourate 2 versets 228 – Le témoignage d’une femme vaut la moitié de celui d’un homme, sourate 2 verset 282, la femme perçoit la moitié de la part dévolu à l’homme lors d’un héritage, sourate 4, versets 11-12 – l’homme a droit à la polygamie, à répudier sa femme, d’épouser une femme d’une autre religion du livre. Le libre consentement est l’antithèse de cette conception religieuse des rapports entre les sexes.

Les femmes premières cibles des fondamentalistes

La critique d’un islam modéré est développée par les idéologues de l’islamisme que sont les Frères musulmans, ‘Abd al-Qadir ‘Awda, qui déclare que les musulmans doivent non seulement ignorer mais combattre les lois contraires à la charia. La démarche qui fait prévaloir le respect de la culture sur la laïcité encourage une lecture du rapport à la société française qui va dans ce sens. On a fait admettre dans bien des pays musulmans que les codes de lois des pays musulmans doivent se baser sur des sources indigènes plutôt que sur des sources de lois européennes. Des dizaines d’Etats pratiques la charia, de l’Arabie saoudite au Pakistan, de l’Afghanistan à la Libye. De plus, la charia a été introduite dans la législation de certains pays au cours du XXe siècle comme au Soudan ou la Somalie.

Plus surprenant, et qui a à voir directement avec ceux qui, Français d’origine algérienne ou Algériens vivant en France, le fait qu’en Algérie on enseigne la charia en primaire, sous une matière intitulée « l’éducation islamique » afin d’initier les enfants aux principes généraux de l’islam et ce, jusqu’au lycée, où la matière change pour devenir « charia islamique », qui est examinable au Bac algérien de 2008 en tant que matière obligatoire pour toutes les filières et pour tous les Algériens qui passent le BAC, quelle que soit leur religion ou croyance (!) L’Algérie a pour religion reconnue l’islam, celle-ci se présentant comme enseignant seulement la charia sans l’appliquer.

On a vu les effets de l’arabisation initiée par le FLN après l’indépendance sous prétexte de retour à l’identité qui a été un facteur déterminant dans la montée politique de l’islam dans ce pays jusqu’au terrorisme. En réalité, cet enseignement renforce le sentiment d’appartenance religieuse face à la démocratie et aux droits et libertés individuelles, représentant un danger dans l’exemple qu’il montre à ceux qui vivent en France ayant pour l’origine l’Algérie. La Cour européenne des droits de l’homme, dans un arrêt du 31 juillet 2001, fait « observer l’incompatibilité des règles de la charia avec le régime démocratique »

Une réalité des pays musulmans qui n’est pas sans influence sur la population immigrée en provenance de ces pays installée en Europe. Une influence qu’encourage un Tarik Ramadan, dont on sait la filiation avec les Frères musulmans, pouvant parader, à l’invitation d’associations socio-culturelles qui n’en ont que le nom, dans des quartiers de ville de gauche en toute impunité, avec son moratoire sur la lapidation comme si la charia pouvait être négociable.

Corrélativement, le Tabligh, secte basée au Pakistan, répand dans les quartiers la bonne parole islamique avec cet objectif de ramener les croyants à une existence expurgée de toute référence occidentale, les femmes devant impérativement renoncer à leurs études pour se consacrer uniquement aux taches domestiques et à leur rôle de mère, ainsi qu’à la piété. Une démarche qui développe son emprise grâce à un réseau complexe d’associations qui infiltre les quartiers spécialement sensibles, sans être le moins du monde inquiété, mieux, qui trouve des soutiens financiers par l’entremise de subventions de communes qui n’ignorent rien de leurs agissements, espérant y trouver un instrument d’encadrement de certaines populations socialement sinistrées livrées à son emprise.

On sait que la charia et le statut juridique inférieur de la femme font partie des enseignements fondamentaux d’un islam qui refuse la modernité. Enseigner à des enfants ces prédicats moyenâgeux dans le cadre scolaire fut-t-il celui d’une école coranique, ne doit pas être autorisé en France. Soumettre des enfants ou des adolescents à de tels conditionnements, est tout le contraire de l’esprit de la république et de la mission dévolue à l’éducation, à l’école publique ou privée, religieuse ou non. Le CFCM (Conseil Français du Culte Musulman) vis-à-vis de cet état de fait paraît bien discret et modéré, il est plus affairé à mener des procès à la liberté d’expression à la moindre caricature, comme contre le journal Charlie hebdo, pour délit de blasphème.
A côté de gens ordinaires qui vivent leur religion avec discrétion et dignité, il y a un islam institutionnalisé, organisé, plus ou moins bien caché derrière l’idée d’un islam n’ayant pas de hiérarchie religieuse comme les autres Eglises, qui cherche à étendre son influence sur la société française en jouant contre les libertés, contre la laïcité, contre les droits de centaines de milliers de femmes.

A suivre la semaine prochaine

Guylain Chevrier,

historien.

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