La chute du Mur de Berlin n’a pas ouvert les yeux de nos dirigeants

Nous sommes toujours très bons, en France, pour les commémorations et l’inauguration des chrysanthèmes. Je ne dirais évidemment pas qu’il ne faut pas saluer la chute du Mur de Berlin qui a rendu la liberté au peuple de l’Allemagne de l’Est qui a vécu 28 ans sous la botte communiste. Le peuple allemand payait le prix de la seconde guerre mondiale qui fit, grâce à son Führer 60 millions de morts dans le monde dont 7 millions pour l’Allemagne, sans oublier les 6 millions de Juifs exterminés par Hitler.

L’Allemagne devait rendre gorge, mais fallait-il qu’elle paie de cette façon ? L’URSS a pesé de tout son poids totalitaire dans le partage de l’Allemagne vaincue. C’est le peuple russe qui a fait un immense sacrifice dans la lutte contre le nazisme et a payé un lourd tribut : pas moins de 21 millions de morts…Cependant, après Hitler, un redoutable monstre avançait ses pions : Staline. Churchill, lui, avait compris le danger et demanda que la France figurât parmi les armées d’occupation en Allemagne mais le partage de Yalta fut un marché de dupes, Staline s’octroyant la part du lion en annexant la Pologne, les Pays baltes, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, la Roumanie et bien sûr l’Allemagne de l’est.

Un autre mur

Comme le dit très justement Jean-Baptiste Noé dans Contrepoints du 9/11/2019 :
« La chute du Mur de Berlin a immédiatement été suivie de l’érection d’un autre mur, celui de la conspiration du silence sur les crimes des communistes. »

La gauche

Après la sidération du retour des camps de la mort, les Juifs se sont emparés de l’histoire de la Shoah et ont mené un travail acharné pour extirper ce crime sans précédent de sa gangue de silence. On ne peut pas dire que les crimes des communistes aient suscité un travail de fond. exceptions notoires : Stéphane Courtois et « le livre noir du communisme » remarquable enquête, Jean-François Revel, Arthur Koesler et quelques repentis comme Alain Besançon, Pierre Daix, Claude Lefort etc…La gauche, Parti communiste en tête, a continué de passer sous silence les crimes de Staline, et, même après le rapport du 20ème congrès du Parti communiste soviétique, dévoilé par Khrouchtchev, cette bombe, si elle en ébranla quelques-uns n’eut pas un impact déterminant sur le PCF.

Il est bon de rappeler un épisode important et révélateur qui se produisit juste après la guerre : le procès Kravtchenko.
Les Lettres françaises se sont déshonorées avec le procès Kravtchenko. Pour rappel, ce transfuge soviétique d’origine ukrainienne, avait profité d’un voyage diplomatique aux EU pour demander l’asile politique. Il publia « J’ai choisi la liberté » en 1946, livre traduit en Français par la petite maison d’édition Self. Le livre fut un succès planétaire et reçut le Prix Sainte-Beuve en France. Mais les Lettres françaises, revue communiste, dirigée par André Wurmser, accusèrent Kravtchenko d’être un espion à la solde des services de renseignements américains. Kravtchenko attaqua donc les auteurs de cette accusation en diffamation. D’où ce procès qui se déroula à Paris. Sans entrer dans les détails de cette affaire, (très révélatrice du climat qui régnait en France après la guerre), un évènement important apporta un soutien retentissant à Kravtchenko.

Margaret Buber-Neumann 

Margaret Buber-Neumann, et son époux Heinz Neumann (militant communiste et antinazi) tous deux Juifs, quittèrent l’Allemagne nazie pour se réfugier en URSS ; ils travaillaient alors pour le Komintern. Margaret se trouvait à Moscou lorsque son mari, victime des grandes purges staliniennes de 1937, fut arrêté et fusillé par le NKVD. Elle-même fut arrêtée et condamnée à cinq ans de Goulag en Sibérie. Au moment du Pacte Germano-Soviétique, elle fut rapatriée de Sibérie et livrée par Staline à la gestapo. Déportée à Ravensbrück en 1940, elle fut libérée en 1945.

Elle décida de venir témoigner au procès en faveur de Kravtchenko. Son témoignage eut un effet retentissant car elle mettait en parallèle les deux systèmes concentrationnaires qu’elle avait bien connus ! Cette femme remarquable ne pouvait être accusée de fascisme hitlérien puisqu’elle avait eu le « privilège » de goûter aux deux types d’univers concentrationnaires.

Au bout de deux mois, le procès Kravtchenko se soldera par la victoire de ce dernier et de son avocat Georges Izard.
Les Lettres Françaises avaient pourtant rameuté la grosse artillerie des écrivains communistes et des compagnons de route : Ainsi le Prix Nobel de physique, Frédéric Joliot- Curie, Louis Aragon, Julien Benda, Jean Cassou, Paul , Roger Garaudy (dont on connaîtra plus tard l’antisionisme haineux et la conversion à l’islam !) Elza triolet, Tristan Tzara, Vercors… Tous ont témoigné pour dire le dégoût que leur inspirait Kravtchenko, « ce traître », et leur amour pour Staline qui avait vaincu le nazisme.
Le Tribunal débouta les plaignants et condamna André Wurmser et les Lettres françaises » à cent mille francs de dommages et intérêts pour diffamation. Cependant, le Parti communiste était encore suffisamment fort pour que ce procès n’eût pas un grand impact sur la gauche et les communistes. C’est seulement en 1973, avec la sortie du livre de Soljenitsyne : « L’Archipel du goulag » que la vérité sur l’univers des camps soviétiques s’imposa.

Et la droite ?

Malgré l’engagement d’un nombre important de gaullistes dans la résistance, la droite s’est très vite laissé phagocyter par le PCF qui s’est empressé de se revendiquer comme LA Résistance française : le parti des fusillés ! Il ne s’agit pas ici de nier le tribut payé par les résistants communistes, mais l’opération montée par le Parti avait pour but de s’approprier la résistance à des fins idéologiques et électoralistes ! Il n’est pas inutile de rappeler le Pacte Germano-soviétique, couleuvre avalée par la plupart des communistes français, et le gîte et le couvert pour Maurice Thorez à Moscou pendant toute la guerre ! N’empêche que le mythe du Parti des fusillés eut la vie dure !

La droite politique, quant à elle, a eu à l’égard du communisme et de ses crimes, (sauf quelques exceptions comme Jean-François Revel), une complaisance assez sidérante. Au fond, c’est peut-être parce qu’elle ne croyait pas assez dans ses valeurs, celles du droit naturel et du conservatisme libéral. Il faut ajouter que le Parti communiste, très fort au lendemain de la deuxième guerre mondiale, soutenu par l’URSS, avait un impact énorme sur la classe ouvrière et surtout sur les syndicats de lutte de classes comme la CGT. C’était pour le PC une arme puissante qui pouvait déstabiliser le pays avec ses grèves dures. Mais cela ne justifie pas le renoncement de la droite à défendre les valeurs de liberté et de démocratie face au totalitarisme.

Le renoncement à ses valeurs

La droite – et je parle de ses dirigeants – a renoncé aux valeurs conservatrices qui la constituaient : valeurs religieuses, valeurs humanistes, civilisationnelles, valeurs de culture et de mérite. Elle s’est laissé entraîner dans ce renoncement par aveuglement face à une gauche qui prétendait incarner le Bien, la culture pour tous, l’art (d’État) et bientôt celui des mœurs comme nous le voyons depuis plusieurs dizaines d’années. En 1981, Jack Lang, promu ministre de la culture, n’annonça-t-il pas qu’avec l’arrivée d’un gouvernement socialiste en France, on allait passer des ténèbres à la lumière !

Aussi ahurissant que cela puisse paraître, les gouvernements de droite ont non seulement renforcé l’étatisme mais ils ont pratiqué une politique non libérale par peur des mouvements sociaux et j’irais jusqu’à dire par ignorance, pour beaucoup d’énarques, du libéralisme tel qu’il fut théorisé par les pères fondateurs du XVIIIème et XIXème siècle. Ils auraient pu user de pugnacité mais au fond, ils se sont laissé désarmer et n’ont pas eu le courage et la volonté de s’émanciper des pratiques de la gauche, des lois défavorables à l’économie de marché, mais toujours plus favorables à la demande d’égalité et de protection des acquis sociaux ! Notons, à titre d’exemple, que la loi sur les 35 heures (mesure aberrante imposée par la gauche) n’a pas été abolie par la droite quand elle fut au pouvoir !

Autre exemple : l’ traditionnellement à gauche, n’ont fait que se dégrader en activant la déculturation et le nivellement par le bas ; et la droite, quand elle était au pouvoir, n’a rien fait pour redresser la situation, trouvant sans doute le Mammouth trop lourd ! (Voir à ce sujet mon livre : L’école du désastre : Lâcheté à droite…Destruction à gauche » Là encore, elle n’a pas eu le courage d’affronter ce problème, par lâcheté mais aussi par indifférence, se cantonnant à son domaine de prédilection : l’économie. Le résultat s’avère aujourd’hui catastrophique et difficilement rattrapable.

Les manuels scolaires

Le socialisme, voire le communisme ont toujours été présentés de façon plutôt favorable dans les manuels d’histoire ; pour l’URSS, plans quinquennaux toujours respectés dans les temps, économie en constante progression… Vision merveilleuse des kolkhozes ! Après la chute de Staline et le rapport Khrouchtchev, les crimes du tyran ayant été révélés, on les mentionna dans les manuels, en imputant à un seul homme et non à un système, les crimes du communisme. L’idéologie était sauve ! Dans le manuel d’histoire de Première, publié chez Hatier en 2011, si l’on évoque le caractère totalitaire de l’URSS, le chapitre « La violence totalitaire » page 192, décrit « La brutalité de la collectivisation soviétique » ! Le mot brutalité minimise une réalité effarante : l’assassinat de plus de deux millions de paysans ukrainiens, volontairement affamés au prétexte qu’ils étaient des koulaks et qu’il fallait punir cette classe de paysans « riches. » Lire à ce sujet le livre de Robert Conquest : « La grande Terreur, suivi de « Sanglantes moissons, la collectivisation des terres en URSS » – Bouquins Robert Laffont1995).

Des intellectuels occidentaux justifièrent ou minimisèrent la grande famine en Ukraine et George Orwell, parlant de la Grande Bretagne écrivit : « De grands évènements, comme la famine de 1933 en Ukraine qui a fait des millions de morts, ont échappé à l’attention des russophiles anglais ». Mais, insiste Conquest, « il n’y eut pas que les russophiles ; l’aveuglement toucha une partie importante et influente des intellectuels occidentaux. »
Les Médias à gauche toute !

Plus personne n’ignore aujourd’hui que la gauche s’est emparée des médias. Elle a réussi, en grande partie, à formater les esprits, les mentalités par mensonges et par omissions. Au nom des « Droits de l’homme » totalement dévoyés, elle a imposé sa propre vision d’un monde multiculturel et multilatéral avec les méthodes de la propagande des pays totalitaires. Tout cela avec la bénédiction d’une grande partie de la droite ! La façon dont sont traités les « dissidents » de la pensée conforme, comme et tous ceux qui dénoncent l’islamisation de notre société et l’immigration incontrôlée qui ne peut conduire qu’au remplacement de notre population, sont traités par la « justice » comme des malfaiteurs qu’on envoie au procès alors qu’ils ne font qu’exprimer une opinion du reste largement partagée par la population. Il est opportun de rappeler ici le constat fait par le philosophe Philippe Nemo dans son livre « La France aveuglée par le socialisme ».

« La France n’est plus une démocratie, comme on l’enseigne dans les écoles, comme on le répète tous les jours dans les médias et comme beaucoup d’honnêtes gens – honnêtes, mais paresseux d’esprit – le croient encore. Si l’on s’en réfère aux typologies classiques des régimes politiques, il faut dire, en toute rigueur, qu’elle est devenue une oligarchie, ou plus exactement une double oligarchie. Le pouvoir souverain, en effet, n’y appartient pas au peuple, mais à la haute fonction publique et aux syndicats. Ce sont ces deux pouvoirs qui prennent de facto les décisions. Le peuple que l’on dit « souverain » est hors jeu. On achève de le faire taire en disqualifiant comme « populistes » ceux qui essaient de relayer ses problèmes et ses vœux.

Je crois que c’est ce grave déficit démocratique qui est responsable de l’incontestable déclin actuel du pays. »

Conclusion

Une fois le Mur de la honte tombé, on s’est empressé de tourner la page pour passer à la construction d’une Europe censée nous apporter la paix ! Une Europe sans passé, sans géographie, sans civilisation et sans peuples qui devrait résoudre tous nos problèmes, sans jamais nous demander notre avis ! Cette Europe dont la Cour européenne de justice vient de limiter la liberté d’expression : « un tribunal qui ordonne le retrait d’un post dans un état membre de l’union européenne, sera en mesure d’ordonner la suppression de ce post sur les réseaux sociaux d’autres pays, même si ce pays ne considère pas cette publication comme illégale. Un dangereux précédent est constitué qui donne aux tribunaux d’un pays la possibilité de contrôler les contenus mis en ligne dans un autre pays. »

C’est derrière cette Europe que se profile Eurabia qui manœuvre en sourdine pour élever un autre mur, pour nous imposer une religion qui a toujours été en conflit avec notre civilisation, une autre culture et sa loi : celle de la Charia. On ne s’étonnera pas que la gauche n’ait tiré aucun enseignement du totalitarisme soviétique puisqu’elle est restée à gauche et incarne le camp du Bien et du Progrès ! C’est pourquoi elle refuse de voir le nouveau totalitarisme qui avance de plus en plus à visage découvert (sauf pour les femmes, bien sûr !) J’ai parlé de l’Islam politique conquérant.

La droite, quant à elle, n’est guère plus lucide. Elle est dépourvue de courage puisqu’elle continue de se laisser piéger par la gauche donneuse de leçons de propreté idéologique ! Elle a abandonné le sens du tragique, inhérent à la condition humaine et qui fait tellement défaut aujourd’hui dans cette Europe de l’hédonisme décervelé. Elle reste tétanisée à l’idée de fouler les terres de Marine Le Pen en continuant de refouler le langage de vérité, clair et viril que la population, dans sa grande majorité, attend. Elle eût été mieux inspirée de prendre les devants et d’affirmer les vraies valeurs de la France, son identité bâtie sur une longue histoire évidemment incompatible avec la charia ! On ne peut que déplorer qu’elle ait manqué aussi ce rendez-vous et qu’elle n’ait pas encore compris que si elle veut survivre, elle devra se battre !

Evelyne Tschirhart

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4 Commentaires

  1. « Yalta fut un marché de dupes, Staline s’octroyant la part du lion en annexant la Pologne, les Pays baltes, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, la Roumanie et bien sûr l’Allemagne de l’est ».

    La Hongrie et la Tchécoslovaquie ont été cédées à la Russie à Yalta en échange de la Grèce (pourtant largement à l’Est de la ligne Split-Riga qui séparait l’Empire romain d’Orient de l’Empire romain d’Occident et plus tard le monde orthodoxe du reste de l’Europe). Pour les Anglo-américains, la priorité était le contrôle des débouchés des détroits bien plus stratégiques que le bassin pannonien.

  2. tout est pose dans ce texte. En Suède les gens lucides se font un sang d´encre pour
    notre avenir. Même nos voisins scandinaves en viennent à etablir un cordon sanitaire
    entre eux et nous. Voir le controle aux frontieres entre le DK et la Suède pour
    bloquer le flux d´indesirables vers le DK. Les retraites suedois s´installent en grand
    nombre et de plus en plus aux iles canaries. Nous aussi nous y pensons, mais
    nos enfants et petits enfants sont en Suède et y travaillent.
    Bonne journee

  3. Evelyne, très bon résumé concernant le communisme, mais déductions du comportement de la “gauche” et de la “droite” partiellement fausse…

    Je t’invite à lire ces 2 articles-là :
    https://ripostelaique.com/80-de-la-population-mondiale-devra-disparaitre-avant-la-fin-du-xxie-siecle.html
    https://resistancerepublicaine.com/2019/11/04/pourquoi-ont-ils-choisi-lislam-pour-nous-exterminer

    Et à suivre les liens, bien que tu ais évoqué EURABIA, je pense que trop peu de gens savent que la priorité des MONDIALISTES a changé !!!

    Je tiens l’article sur la disparition des 80% de la population prônée avant la fin du XXIème siècle, de par le livre qui a révélé la réunion qui s’est tenue à l’hôtel FAIRMONT de San-Franscisco le 27 septembre jusqu’au 1er octobre 1995, ou cela a été acté !!!

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