La culotte fendue pour les musulmanes : une régression sociale
Culotte fendue imagynée par Mme MRJ
Le commerce n’a pas froid aux yeux quand il s’agit de trouver un marché. En tout cas, Mme MRJ a mis toute son énergie, toute son inventivité pour trouver des consommateurs et surtout des consommatrices qui accepteront de mordre à l’hameçon. Europe 1 a consacré, le 2 décembre 2019, à l’heure de grande écoute La France bouge, une publi-information de 7 minutes 25 pour présenter la création d’une culotte fendue à porter lors des examens gynécologiques. Combien a coûté cette publicité ? Cette création est-elle une avancée ?
Fin janvier 2020 paraîtra sur le marché, pour 21 euros, une culotte noire sortie de “l’imagynation” de Mme MRJ, une Lilloise. Bien sûr, cette culotte pour femmes « pudiques » a été baptisée Imagyne pour bien montrer sa destination : couvrir le bas-ventre et les fesses tout en laissant une fente pour que le médecin gynécologue puisse examiner la patiente sans qu’elle soit gênée, sans que sa « pudeur » soit ébranlée.
La culotte fendue n’est pas une nouveauté
Nos grands-mères, à la campagne ou même en ville, où les toilettes existaient peu ou pas du tout, dans des maisons peu ou pas chauffées, portaient nuit et jour des culottes longues fendues qui permettaient les rapports sexuels sans se déshabiller. Ce type de culotte était pratique lors du travail des champs : pour faire ses besoins, la longue robe servait d’abri. Toute une mode existait pour rendre ces culottes agréables et la dentelle enjolivait le sous-vêtement.
Culotte fendue d’autrefois
A-t-on besoin, au XXIe siècle, d’une culotte fendue ?
Le motif pour trouver un créneau commercial à cette nouvelle culotte est de « préserver l’intimité des femmes ». Toutes les femmes ont une intimité à respecter et c’est le rôle du médecin de créer la confiance qui fera accepter à la femme de dépasser sa pudeur légitime le temps d’un examen qui peut la gêner. Or, il faut se rendre à une l’évidence : en exposant, grâce à la fente, la partie la plus intime du corps, cette culotte focalise l’attention sur la vulve. De plus, elle fait croire qu’entre nombril et pubis il n’y a rien d’autre d’important. Or, pour le médecin, tous les organes du bas-ventre sont d’égale importance. Enfin, cette nouvelle culotte fendue s’apparente à celles qui sont vendues dans les sex-shops et qui visent à montrer strictement le sexe, c’est de l’exhibitionnisme intégral.
Culotte fendue en direct du sex-shop
Par ailleurs, la conceptrice de cette culotte fendue prétend que les femmes échappent au dépistage du cancer du col de l’utérus par peur d’avoir à exposer la région intime de leur corps. Savent-elles qu’il existe des kits pour faire soi-même un frottis vaginal qui, sans être aussi performant, permet de faire un dépistage de fortune ?
À quoi sert l’examen gynécologique ?
Braquer l’attention sur le dépistage du cancer du col est réducteur. L’examen gynécologique commence par l’inspection de la paroi abdominale, suivie par l’exploration du vagin à l’aide de l’instrument appelé spéculum. Sans cet instrument, que d’aucuns considèrent comme barbare, il faut deux assistants pour tenir des écarteurs. Le frottis ne se fait pas uniquement sur la paroi du vagin, où le col dépose des cellules inflammatoires précancéreuses, mais surtout sur le col lui-même et à l’intérieur du col. L’inspection du vagin permet de découvrir d’autres lésions possibles ou des infections locales qui méritent d’être traitées car elles peuvent avoir des retentissements sur les trompes et même engendrer une stérilité.
L’examen bidigital intra-vaginal doit être bien compris par la femme pour qu’il soit bien accepté par elle. La palpation des organes du bas-ventre par l’application d’une main et simultanément des « doigts vaginaux » de l’autre main est la clé de toute exploration clinique gynécologique. Cet examen détermine la position de l’utérus, son volume, ses irrégularités éventuelles, la perception des ovaires, le diagnostic de kystes ovariens, une grossesse extra-utérine, etc. L’examen permet aussi une appréciation de la souplesse de la cloison entre vagin et vessie, vagin et rectum, le déclenchement éventuel de points douloureux qui révèlent une pathologie. Il peut être complété par un examen rectal. La culotte fendue rend ces deux examens malaisés. Afin de mener à bien un examen abdomino-pelvien, le ventre doit être dénudé pour permettre une bonne perception des organes. Comment des gynécologues peuvent-ils être favorables au port de cette culotte ?
Ne tombons pas dans l’absurde. Les médecins français en Algérie, il y a soixante ans, faisaient les injections intramusculaires à travers les vêtements des femmes. C’était il y a soixante ans, et en Algérie. Nous sommes en 2020 et en France.
Refus catégorique de la culotte fendue
Il est certain que couvrir le ventre lors de l’examen est contre-productif et nuit à la qualité de l’examen. Même si le médecin doit passer la main abdominale sous la culotte pour bien faire son exploration, à quoi bon, alors, porter une culotte fendue ? Les femmes doivent changer. Pousser les femmes à adopter cette culotte est une régression sociale. Si le problème est la gêne qu’éprouve la femme à subir un examen gynécologique, la femme doit comprendre que, pour les médecins, le vagin est un orifice naturel du corps au même titre que les oreilles, le nez, la bouche, l’anus. Les hommes, d’ailleurs, n’ont-ils pas une appréhension et une gêne quand ils subissent une coloscopie ? Ils doivent les dépasser, eux aussi.
Reste le dépistage du cancer du sein. Par delà la nécessité de la mammographie, allons-nous demander au médecin de palper les seins à travers un soutien-gorge ? À ce point, le ridicule tue et c’est la patiente qui en fera les frais.
Y a-t-il une visée communautariste derrière cette culotte fendue ?
Mme MRJ vise sans doute pour son commerce les femmes musulmanes de sa région et d’ailleurs. L’existence d’une importante communauté musulmane dans le nord de la France a dû peser dans le marketing de cette culotte. Même celles qui acceptent de se présenter normalement à un examen gynécologique vont être tentées d’entendre la sirène de cette nouvelle mode de lingerie qui sera qualifiée de « halal » afin d’inciter les femmes à l’adopter.
Après le voile islamique, les conserves halal, la viande halal, le rouge à lèvres halal, la Mecca cola, les bonbons halal, les suppositoires halal sans graisse de porc et bientôt la culotte halal etc., les musulmanes succomberont-elles à cette mode qui nous ramène des années en arrière et qui constitue un frein à leur émancipation ?
Hommes et femmes peuvent être pudiques mais la pudeur est surtout cérébrale et il faut l’exprimer là où elle doit s’exprimer.
Bernard Dick
Au 05/12/2019 : nombre d’attaques terroristes islamiques mortelles :