La fausse manif spontanée anti-NDA à Yerres

Le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen n’en finit pas de faire des vagues dans les partis du système. Il faut les comprendre : bien qu’il soit un “petit” candidat, son soutien à Marine revêt une dimension symbolique. Pour la première fois de son histoire, le FN a conclu une alliance avec un autre parti… un parti gaulliste, qui plus est ; ce qui tord définitivement le cou au préjugé assimilant FN et nazisme.

Le chimérique “front républicain” vole désormais en éclats et les chances de l’emporter deviennent réelles pour la candidate nationaliste. Peut-être est-ce ce qui explique l’acharnement dont Nicolas Dupont-Aignan fait l’objet.

Dès l’annonce de son ralliement, l’ex-candidat s’est ainsi attiré à lui les critiques, les menaces et les insultes de toute la classe politique qui l’agonit comme s’il fût un Von Papen ouvrant les portes élyséennes à la bête immonde.

De Manuel Valls à Gérard Larcher, chacun y est allé de sa petite phrase assassine contre le président de Debout La France. On précisera que ces personnes ont-elles-mêmes rallié Emmanuel Macron sitôt le résultat de leur débâcle annoncé.

Une partie de l’opinion publique semble également hostile à cette alliance, à en juger par les manifestations ultra médiatisées qui se sont déroulées à Yerres dont Nicolas Dupont-Aignan est maire depuis 1995. Aux cris de “Dupont la haine”, “Dupont démission” ou “Monsieur le maire, c’est la guerre”, des dizaines de personnes ont manifesté leur opposition à cette alliance.

France 2 et BFM TV ont couvert ces manifestations, parlant de “centaines d’Yerrois mobilisés contre leur maire“. Le nombre de manifestants se mesure plutôt en dizaines d’après la police qui parle d’une soixantaine de participants, un chiffre bien éloigné des 350 annoncés par les journaux.

C’est ce dimanche 30 avril qu’a eu lieu la première manifestation devant la mairie. Une manifestation “lancée sur les réseaux sociaux par des simples citoyens non-encartés” selon le Parisien. Pour France 2, les manifestants seraient en majorité des électeurs déçus. Fabrice, 40 ans, reconnaît que son maire “gère très bien la ville” mais il dit ne pas vouloir qu’Yerres soit “associée au FN, au racisme, à la non-acceptation de l’autre” et déplore la “trahison” de son édile.

Une manifestation trans-partisane de citoyens désavouant la décision de leur maire : c’est ainsi que nous ont été présentées ces protestations. C’était sans compter sur l’œil vigilant de quelques observateurs comme l’éditorialiste Taïké Eilée qui, dans un article publié sur Agoravox, a décrypté les dessous de ces contestations.

Parmi les personnes interviewées, une femme sort du lot par sa virulence, son ton accusateur et sa détestation affichée de Nicolas Dupont-Aignan pour lequel elle affirme avoir voté et se dit aujourd’hui “extrêmement déçue“. Cette dame a notamment été interviewée par France 2 et BFM TV. Or, il ne s’agit pas d’une “simple citoyenne” et encore moins d’une électrice susceptible déçue. Il s’agit d’Isabelle Herfeld, une ancienne maire-adjoint socialiste de Montgeron, une commune proche de Yerres. Non seulement elle n’a jamais voté pour Dupont-Aignan, mais elle n’habite même pas la commune où elle dit vouloir “installer des lits de camps” pour protester contre la décision du maire.

Le troisième interviewé (par France 2) n’est pas non plus un “simple citoyen”. Il s’agit de Dinesh Khoosy, un soutien assumé d’Emmanuel Macron et habitant de Montgeron. Nombreuses sont les photographies sur son compte twitter où cet employé de banque s’affiche avec le mouvement En Marche. Son pseudo sur twitter n’est autre que… DineshEnMarche.

On aperçoit dans le cortège de manifestants le socialiste Alain Bétant, l’opposant socialiste de Nicolas Dupont-Aignan aux élections municipales de 2014, ainsi que Véronique Temel, une élue socialiste qui dit avoir “la nausée” et demande rien de moins que la démission du maire. On y reconnaît également le sénateur socialiste Jérôme Berson, la conseillère municipale socialiste Elodie Jauneau.

Ces quelques informations suffisent à démontrer la fausseté de la manipulation médiatico-politique dont le seul but est de jeter l’opprobre et le discrédit sur un maire élu quatre fois avec plus de 70% des voix.

Nicolas Kirkitadze