La France n’en peut plus d’être insultée par des Bougrab, Debbouze, Yamgnane…

tagsantifrance5À la sommation qui leur est faire d’abjurer massivement et dans les plus brefs délais ce par quoi ils ont été fondés au fil d’une vingtaine de siècles, les Français répondent désormais par une inquiétude à laquelle la colère donne la couleur des bonnets bretons.

Le rouge est mis au coeur et à l’âme des citoyens de ce pays. Alors, pour éteindre la flamme qui nait ces temps-ci des profondeurs du peuple, le pouvoir en place fait donner l’artillerie lourde lanceuse des projectiles bien identifiés que sont le racisme, la xénophobie, la franchouillardise, le Front National, la nostalgie pro-nazie, l’islamphobie, j’en passe et des pires. La somme de tout cela, comptabilisée et augmentée chaque jour par des médias aux ordres nous ravale les uns et les autres au rang de cloportes imprudemment sortis de nos caniveaux familiers et de nous sous-sols pour sous-chiens.

Les uns et les autres. Oui. De droite comme de gauche à l’heure qu’il est, effarés par la vitesse à laquelle on prétend nous ranger dans le placard déjà bien garni des cultures obsolètes et des civilisations éteintes. Bouche bée face au déferlement de la mitraille. En ces jours de Novembre dédiés au souvenir de nos grands-pères, nous imaginons ce que put être leur quotidien lors des offensives précédées par des déluges de fer, de plomb et de feu. Sauf que bien sûr, nous vivrons plus longtemps qu’eux, juste saoûlés de mots. Quoique …

Des mots donc. Comme racisme par exemple. Tarte à la crème et passage obligé, fourche caudine sous laquelle nous sommes invités à ramper, sueur au front et honte partout ailleurs. Et ceux qui nous accablent de cette ignominie sont ceux-là mêmes qui ont bénéficié au maximum des bontés de leur terre d’accueil. Des Jeannette Bougrab et des Kofi Yamgnane, des Calixte Beyala et autres Prix Fémina, des Debbouze historiens du futur, des perdants de guerres lointaines et de désastres économiques, des survivants de massacres et de famines organisées, milliers de paumés et de fuyards à qui la France a redonné dignité et désir de vivre, espace pour penser librement et subsides de tous ordres.

Non contents de s’être restaurés loin des charniers et des bidonvilles, impatients de savoir leurs hôtes bientôt affligés par les mêmes injustices et les mêmes malheurs qu’eux, jaloux de tout, furieux de voir le Grand Remplacement pour lequel ils oeuvrent traîner en longueur, insatisfaits chroniques qu’agite la vieille haine du blanc et porteurs des germes des conflits qu’ils ont fuis, les voilà qui s’érigent en juges des comportements, en directeurs des consciences, en confesseurs pressés de recueillir l’aveu, le remords, avant d’exiger la réparation du pêché. Sans la moindre vergogne, ils piaffent devant le guichet où leur sera délivré le permis de décider ce qu’il doit advenir de nous.

La France n’en peut plus de ces gens-là. Elle proteste, à sa manière d’hôtesse blessée, humiliée, insultée pour n’en faire jamais assez, traînée dans la boue où crapotent les dictateurs, les tyrans, les tueurs de masse, les salauds de toutes croyances et de toutes couleurs auxquels on l’associe désormais ouvertement. Car bien sûr, le reste du monde n’est absolument pas raciste. Il ne peut l’être, par définition. Mais la France, dites donc ! Un cauchemar et pourtant, la terre où sans doute une proportion record d’hommes et de femmes en danger a trouvé refuge à travers les siècles.

Et qui en a marre, pour de bon cette fois. Ceux qui la dirigent ont fait le choix à mon avis très dangereux de l’attaquer de l’intérieur avec les armes d’adversaires dont ils sont dès lors clairement devenus les complices. Déboussolés, en proie à la panique, mécaniques réthoriciennes sans la moindre imagination, incapables de trouver les bons mots au moment où il le faudrait, ils se jettent à la gorge de ceux qui les ont en principe élus pour les protéger, et leurs ruades imbéciles (im-bacillus) couchent au hasard tout ce qui s’approche un peu trop d’eux. À ceux qui posent des questions, ils répondent par le bâton. À ceux qui s’indignent d’être traînés dans la boue par les miséreux, les avides, les reîtres et les petits malins à qui ils ont fait de la place, ils répondent par des diversions à la Hessel, du gaz lacrymogène et des menaces de procès, d’embastillement, d’interdiction de s’exprimer voire de déchéance civique.

Cet exercice pour acrobates chevronnés n’étant pas fait pour les clowns, la chute risque d’être douloureuse. Au spectacle, la France tourmentée par les bourrasques d’automne, accusée de se recroqueviller alors qu’elle n’a même plus l’espace pour cela, la France des entrepreneurs en déroute, des contribuables en hypoxie, des communes dénaturées et des radars en miettes, la France risée du monde et infiniment malheureuse serre le poing et prévient que sa patience endormie par un demi-siècle de neuroleptiques divers a trouvé ses limites.

Alain Dubos