La Franco-Tunisienne Gisèle Halimi n’aimait pas la France

Gisèle Halimi est décédé tranquillement dans son lit à 93 ans. En tant que Français de ma génération, ceux des années 50, elle était une socialiste que nous avons vue dans les wagons du mitterrandisme.

 Profonde indifférence. Je n’aimais pas cette femme parce qu’elle était socialiste. J’étais à peine sorti de cette confusion que j’avais entre socialisme et humanisme quand je l’ai vue comme députée socialiste. J’en voulais aux socialistes de m’avoir fourvoyé comme tant de jeunes, en me faisant croire que le socialisme c’était de l’humanisme. Un mensonge que je combats depuis.

Gisèle Halimi est née en Tunisie et s’appelait de son vrai nom, Zeiza Gisèle Élise Taïeb. Elle s’est toujours déclarée tunisienne, plus tard algérienne, mais de culture française. C’est son père, monsieur Édouard Taïeb qui s’était fait naturalisé français et du même coup, a naturalisé sa femme et ses enfants mineurs. Elle était issue d’une famille pauvre, d’une mère juive séfarade Fortunée Metoudi, et d’un père berbère, Édouard Taïeb.

Pas de sang gaulois dans les veines, ce qui n’est pas bien grave car beaucoup de Français n’ont pas de sang ni de  racines françaises, et aiment passionnément la France.

Ce n’était pas une admiratrice du roman historique français comme la plupart des Français de papiers. Un peu comme Mélenchon qui n’aime pas les Français aux yeux bleus et ne s’émeut qu’à la pensée de son Maroc natal en regrettant même la bataille victorieuse des Francs contre les hordes musulmanes à Poitiers. Comme Benoît Hamon d’ailleurs.

Hitler, lui aussi, considérait comme un désastre pour l’Europe cette victoire de Poitiers qui permit à l’Église de se développer. Il est curieux que tous ces socialistes aient ce tropisme envers les terres de l’islam.

Gisèle Halimi a fait de brillantes études grâce à des bourses données par cette France qui a si peu compté pour elle, voire qu’elle a combattue politiquement par la suite. Elle a été une avocate et un écrivain prolifique internationaliste.

Un mot tout de même sur cette affaire de Djamila Boupacha. À partir de 1960, elle prend la défense de cette gamine de 16 ans venue au FLN. Elle fut torturée et violée par des soldats français en détention. Celle-ci enceinte, avorta, ce qui était considéré comme un crime à l’époque. Elle risquait la guillotine. Gisèle Halimi a défendu une femme qui certes, était une ennemie de la France, mais qui fut violée par des salauds. Il n’y a rien de pire que le viol à mon sens.

Les canons des socialistes tonnèrent, les cris d’orfraies se firent entendre. Ils avaient oublié, ces socialistes, en 1960, toutes leurs responsabilités écrasantes sur les raisons de la guerre en Algérie. Quid des 45 sortis des prisons d’Alger et exécutés par leur ami Mitterrand lorsqu’il devient ministre de la Justice du gouvernement de Guy Mollet ? C’était ça, aussi, le Mitterrand socialiste, l’ancien pétainiste que Gisèle Halimi a suivi par la suite et dont elle fut une élue. (Source)

Ce qui me dérange profondément chez elle, ce n’est pas son combat pour l’avortement, car au fond j’estime que les femmes ont leur mot à dire sur ce sujet. Ce n’est pas aux religieux, à la société, aux hommes de décider ce qui est bon pour la femme qui est née libre et égale en droits aux hommes.

J’estime qu’une femme violée, victime d’un inceste, a parfaitement le droit de ne pas garder une seule trace de son viol, y compris un embryon. Personne n’a le droit d’imposer à une femme, à une famille, un enfant du viol. Par contre, l’avortement comme moyen de contraception me scandalise.

Ce qui me dérange en réalité, c’est son combat contre la France, qu’elle a mené de l’intérieur. Un combat comme Tunisienne, comme Algérienne et jamais comme Française. Elle s’est toujours sentie de culture française, mais jamais Française de tripes.

Gisèle Halimi a donc été l’avocate de Djamila Boupacha du FLN, mais le fut aussi de Mehdi Ben Barka, un homme politique marocain qui fut l’un des principaux opposants socialistes au roi Hassan II et le chef de file du mouvement tiers-mondiste et panafricaniste.

Elle fut présidente de la commission d’enquête du tribunal Russell sur les crimes de guerre américains au Vietnam, elle a été observatrice judiciaire aux procès de Rabat et d’Athènes. Elle fut une envoyée par la Fédération internationale des droits de l’homme, etc. C’était, en cela, une vraie socialiste internationaliste comme je les déteste. Depuis, nous avons les féministes anti-mâles blancs, et les indigénistes racistes.

Les racines de cette Franco-Tunisienne ne se sont jamais implantées dans cette terre de France, dans les profondeurs de notre roman national, dans la terre de nos ancêtres issus des campagnes, de la souffrance de nos paysans penchés sur cette terre et priant à l’heure de l’Angélus. Ceux-ci n’avaient jamais vu un Noir, ni le sable du désert, ni la mer et ils se couchaient le soir, éreintés de fatigue dans une seule pièce qui servait à la fois de dortoir et de cuisine.

Elle était une étrangère, mais a bien vécu de ce pays qu’elle n’aimait que de loin !

Lors d’une interview sur l’un de ses romans La Kahina, elle déclare son admiration pour cette reine berbère qui avait combattu les envahisseurs arabo-musulmans, mais ne sut pas empêcher l’occupation et la colonisation de la Berbérie. Rien sur Jeanne d’Arc qui a combattu et libéré la France.

Elle fit même allusion, lors de cette interview, aux Cisjordaniens en les comparant aux Berbères. Comme si les situations étaient comparables entre les siècles ! Est-ce qu’elle rendit un hommage à son père berbère ? Peut-être ! Mais assurément, c’était une insulte à sa mère juive.

Il y a peu, en 2019, elle déclara sa flamme aux Cisjordaniens sans tenir compte des tyrans de Ramallah antidémocrates, et les terroristes islamistes de Gaza en déclarant, un peuple aux mains nues ; le peuple palestinien est en train de se faire massacrer. Une armée le tient en otage, etc. Elle avait l’indignation à géométrie variable. Fallait-il donc qu’elle déteste sa mère juive ! Le peuple aux mains nues assassine des gamins avec des roquettes et tentent de tuer des enfants avec des ballons piégés. Il agresse des civils innocents au couteau. Aux mains nues ? Vraiment, alors que l’UE finance ses armes, ses écoles où les enfants apprennent la haine du Juif… 

Non, je n’ai pas de chagrin, ni même de compassion pour une femme certes brillante, mais avec laquelle je ne partage rien, ou si peu et dont le jugement humanitaire était biaisé et injuste.

Non je ne suis pas triste de voir cette femme qui fut la marraine d’un Nicolas Bedos qui comme son père, passe son temps à vomir sur les patriotes.

Cette femme a bien vécu. Elle avait 93 ans. Elle est décédée tranquillement. Je réclame le droit de ne pas succomber aux fleuves de la bien-pensance hypocrite, et aux larmes de crocodiles des bobos et autres gauchistes qui infestent les médias et vont nous pourrir nos soirées avec leur moraline à deux sous sur cette mort.

Gérard Brazon