La légitimité démocratique de l’action du général Piquemal

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N’en déplaise aux militants de gauche en pleine confusion mentale dès lors qu’un militaire est sur le devant de la scène (1), l’action du général Christian Piquemal, ce samedi à Calais, ne relève pas d’un tempérament putschiste. Elle relève au contraire d’une philosophie très chère à la gauche, la désobéissance civile, initiée par le philosophe américain Thoreau en 1849.

Selon le philosophe Rawls « La désobéissance civile peut être définie comme un acte public, non violent, décidé en conscience, mais politique, contraire à la loi et accompli le plus souvent pour amener un changement dans la loi ou bien dans la politique du gouvernement. En agissant ainsi, on s’adresse au sens de la justice de la majorité de la communauté … ».

Parmi les cas de désobéissance civile exécutés en France, on peut évoquer les paysans du Larzac dans leur lutte contre l’extension du camp militaire entre 1971 et 1981 refusant d’être expropriés, les arrachages de plants transgéniques (OGM) avec le soutien de la Confédération paysanne de José Bové, les occupations de logements vides par l’association Droit au logement, etc. Les acteurs en sont souvent des altermondialistes ou des anarchistes.

Un cas lié à l’immigration s’est déjà produit. Il fut initié pour empêcher le gouvernement Raffarin de lutter efficacement contre l’immigration clandestine. Celui-ci avait eu la velléité de faire emprisonner ou condamner à de fortes amendes toute personne facilitant le séjour d’immigrants irréguliers. En réaction, relayé grâce à la complaisance des médias mainstream, parut en mai 2003 le « Manifeste des délinquants de la solidarité », qui appelait à désobéir à cette loi qui datait de 1945. Et comme à l’habitude, Chirac & consorts renoncèrent face aux pro-migrants fossoyeurs de notre patrie.

Tous ces cas de désobéissance civile initiés par des militants de gauche, ont toujours bénéficié de la complaisance des politiciens de gauche. Qu’ils correspondent réellement à une aspiration à davantage de justice ou non (ce n’est pas la question ici), ils ont un point commun. Ils cherchent à satisfaire aux demandes d’un nombre extrêmement restreint d’individus.

Dans le cas du général Piquemal, de Loïc Perdriel président du mouvement Pegida France, et de la centaine de braves qui les accompagnait, il en va tout autrement. Il s’agit de satisfaire, excusez du peu, à la demande de la majorité du peuple français.

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Près de 70 % des Français pensent qu’il y a trop d’immigrés. Près de 60 % disent n’avoir confiance « ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays ». Pour autant nos gouvernants ne réagissent pas et font tout pour ne pas interroger la nation sur une de ses préoccupations essentielles.

Tout à l’inverse, les médias nous inondent d’une propagande vantant invariablement les mérites et la richesse d’une immigration heureuse et de toute façon de l’inéluctabilité de ce déversement migratoire. On donne, à de rares plages horaires, 2 ou 3 os à ronger à Eric Zemmour ou Alain Finkielkraut pour dire que si, si, regardez, eux disent le contraire, c’est donc que tout le monde peut s’exprimer, donnant ainsi l’illusion que nous serions encore en démocratie. Et c’est tout !!!

Concernant la politique de l’immigration, 70 % des Français ne disposent pas de 70 % du temps de parole. Tous les indices alarmants des désastreux choix politiques concernant l’immigration, mis en avant depuis longtemps par des penseurs prévoyants, ont été pourtant bien confirmés en cette année 2015 désastreuse. Mais non, le gouvernement Valls, plonge un peu plus dans l’autisme, méprisant les inquiétudes de 70 % des Français, y incluant de nombreux électeurs de la gauche.

Face à la question de l’immigration qui engage l’avenir de la civilisation française, un débat national s’impose. Et un débat en démocratie, cela signifie un débat contradictoire, pas des sermons à sens unique sur la soi-disant plus-value de l’immigration. Pas un débat expédié en une journée, mais de longues discussions et authentiques échanges avec la population pendant plusieurs mois.

Si nous étions en démocratie, sur un tel enjeu, la nation serait consultée par référendum. A tout le moins les opposants à l’immigration auraient accès à la télévision, à la radio, à la presse écrite nationale ou régionale. Oui, si nous étions en démocratie. Pourtant ce n’est pas le cas, ces accès sont clos. Alors que devons-nous en déduire ?

Sans la possibilité du référendum, sans l’accès aux médias, voilà pourquoi le dernier recours est de manifester (avec la pétition) afin que le peuple français sache qu’il est sain d’agir afin de mettre fin à toute nouvelle immigration, que c’est la solution par laquelle il faudra passer si on veut que le mode de vie auquel sont attachés les Français puisse survivre. La manifestation est le moyen de faire savoir au citoyen qu’il n’est pas le seul à ne plus vouloir d’immigration supplémentaire, qu’il ne doit donc pas culpabiliser, contrairement à l’objectif recherché par les médias afin de le museler.

Et quand un préfet à la botte de ce gouvernement liberticide décide d’interdire ce dernier moyen d’exprimer sur la place publique son droit à la liberté d’expression, que restait-il à Piquemal et aux militants qui l’accompagnaient ? Le droit à s’insurger. Ce droit qui est prévu dans l’article 2 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Cet article rappelle que face à un gouvernement qui bafoue la démocratie, le citoyen a un droit : la résistance à l’oppression.

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C’est ce que ceux du 6 février à Calais ont entrepris. Ils se sont insurgés contre ceux qui bâillonnent l’expression collective des patriotes résistant à l’invasion migratoire. Ils l’ont fait de manière non violente comme l’avait annoncé au préalable le général Piquemal.

Ceux de Calais, avant-garde de la nation française, avaient et ont la légitimité de la nation. Ceux de Calais ont la légitimité du droit à exercer leur liberté d’expression. Ceux de Calais ont la légitimité d’exercer le droit de tout peuple à disposer de lui-même, à lutter pour obtenir sa survie.

Et pour cela, ils ont bien fait d’accomplir un acte illégal, en désobéissant à ce préfet. Car le gouvernement devrait être plus vigilant. Sa légalité sera remise en cause si son cynisme inique se poursuit en piétinant allégrement la liberté d’expression de ses citoyens.

Jamais acte de désobéissance civile accompli en France ne fut autant justifié que celui de ce samedi 6 février 2016. Car il ne concerne pas qu’un nombre très réduit de citoyens, il engage l’avenir de la nation entière.

Jean Pavée

PS : le fait, que depuis dimanche, Piquemal semble se déballonner pour des raisons encore difficilement décelables, ne change rien à la pertinence de son intervention à Calais.

(1) De Gaulle en fit les frais en 1958, lors de son retour au pouvoir. Les socialistes, à l’image de Mitterrand l’accusant de vouloir instaurer une dictature. Puis, alors que les années suivantes, cette accusation était démentie par les faits, Mitterrand, en 1964, accusa la nouvelle constitution de représenter un « coup d’état permanent ».