La Ligue des Droits de l’Homme liguée contre les Droits de l’Homme !

La Ligue des Droits de l’Homme vient de nous mettre en justice. Serait-elle à ce point démunie de tout argument pour répondre à nos analyses par des textes de loi ? A-t-elle oublié que les rédacteurs de Riposte Laïque sont français, et par suite libres d’émettre les opinions de leur choix ?

En France, «Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit» (Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, article 19).

En conséquence, que la Ligue des Droits de l’Homme puisse «nous inquiéter pour nos opinions» est révélateur de la rage idéologique qui l’aveugle, et plus encore de la puissance maléfique par laquelle elle inverse les valeurs républicaines : condamner Riposte Laïque pour telle ou telle opinion, c’est réintroduire le délit d’opinion – que la France condamne !

La Ligue des Droits de l’Homme liguée contre les Droits de l’Homme : voilà qui ne manque pas de sel !

Faudra-t-il apprendre à nos accusateurs ce qu’est une opinion ? Faudra-t-il leur montrer l’illogique d’une décision visant à sanctionner une «manière de penser, de juger», comme si cette décision n’était pas déjà une opinion ? L’opinion ne se fait-elle pas d’après l’opinion ? Ne peut-on pas avoir une opinion de l’opinion ? Depuis quand y aurait-il au monde deux opinions semblables ? Si, sous couvert «d’ordre moral, humanitaire ou civique», le délit d’opinion retrouve ses ardeurs, pourquoi ne pas instrumenter contre les partisans de l’opinion publique, de l’opinion ouvrière, de l’opinion paysanne, de l’opinion française ? Pourquoi ne pas faire la chasse aux sondeurs d’opinion ? Qu’attend-on pour interdire les courants d’opinion, les mouvements d’opinion, les changements d’opinions, les journaux d’opinion, les opinions politiques, religieuses ou philosophiques, les opinions avancées, rétrogrades, ou subversives ? Que faire de ceux qui agitent l’opinion, l’alertent, la travaillent, l’influencent, l’inhibent, l’emprisonnent, la divisent, la trompent, l’encensent, la méprisent, la caricaturent… ?

Que faire surtout de ceux qui n’ont pas compris la différence entre une opinion et son expression, c’est-à-dire entre l’idée et l’acte ? Pressentir une révolte ou une guerre n’est pas un appel à la révolte ou à la guerre ; en affirmer le caractère inévitable non plus ! On peut être pacifiste et parler de la guerre, comme être vivant et parler de la mort, ou être athée et parler de Dieu.

Si Riposte Laïque parle de l’islam, c’est parce que l’islam entend subordonner toute parole à Celle d’Allah – qui est acte ! C’est pour cela que Riposte Laïque s’oppose à l’islamisation de la France et de l’Europe, car tout diffère entre l’islam et nous : religion, politique, mœurs, nourriture, vêtements, manière d’appréhender le monde, de penser l’espace, le temps, la nature, le prochain… et même les morts ! Si pareille opposition est une «incitation à la haine, à la violence et à la discrimination d’un groupe de personnes, en raison de son appartenance ethnique, raciale ou religieuse», alors plus rien ne peut être dit, car le moindre mot peut être maudit.

Le pire, dans tout cela, c’est que la Ligue des Droits de l’Homme sait pertinemment que nous ne sommes ni racistes, ni fascistes, ni extrémistes, ni xénophobes, ni même islamophobes ; mais elle sait par ailleurs que les tribunaux sont l’unique sauvegarde de ses propres énormités, dont la plus célèbre consiste à faire de l’islam une «race», et de ceux qui le critiquent des «racistes» !

Que sommes-nous donc ? Nous sommes des gens ordinaires qui pensons l’ordinaire, seuls ou entre amis, lors d’une promenade ou d’une course en ville, suite à une lecture ou à un fait divers, devant un ordinateur ou un micro. Nous sommes semblables à toutes ces personnes qui se sont réunies, le 18 juin 2010, lors de l’apéro «saucisson-pinard», et le 18 décembre dernier, à l’espace Charenton. Nous sommes à l’unisson de qui s’élève pour défendre les valeurs laïques et républicaines. Or, quand les voix s’élèvent, les corps suivent : toutes ces personnes sont debout ! Debout : voilà ce que nous sommes ! Voilà pourquoi nous prenons le risque de la parole !

Ce risque n’est pas celui de quelques égarés : c’est celui de toute conscience qui refuse la pensée agenouillée, car la pensée agenouillée est bientôt couchée, et la pensée couchée finit par dormir. Or, dormir, c’est penser a minima, parce que le réel ne rencontre plus que deux paupières closes. Se réveiller, au contraire, c’est ouvrir les yeux sur le réel, et le dire. Dire le réel est la tâche de la liberté. Notre combat est celui de tous les peuples qui ne veulent pas de la Charia, car la liberté dans l’islam n’a pas la liberté de sortir de l’islam : les Droits de l’Homme acceptent les Droits de Dieu ; les Droits de Dieu n’acceptent jamais les Droits de l’Homme !

Mais alors que tout semble s’incliner définitivement au souffle de la Charia, tout en réalité se redresse, notamment chez ceux qui doublent les amarres à l’approche de la tempête.

Oui, la tempête approche ! Oui, la lucidité finit toujours par rompre l’heureux acquiescement. Non, l’islam n’est pas compatible avec la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ! Non, l’islam n’est pas soluble dans la démocratie ! Oui, l’islam infériorise la femme ! Oui, l’islam est hostile à la laïcité ! Aucun verset coranique ne correspond, de près ou de loin, à la formule du Christ selon laquelle on doit «rendre à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu» (Matthieu, XXII, 21). L’islam n’est de miséricorde et de paix que s’il est minoritaire. Dans le cas contraire s’applique le contraire ! L’islam ne combat que pour lui-même. C’est donc combattre la République que de faire entrer l’islam au sein de la République. Ceux qui nous condamnent nous condamnent au nom du recul d’eux-mêmes. S’ils avaient foi en eux-mêmes, ils seraient eux-mêmes debout, et combattraient à nos côtés !

Maurice Vidal

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