La loi et la burqa : réponse à l'éditorial du Monde du 30 juillet 2009

A la fin de l’éditorial du 30 juillet 2009 intitulé La loi et la burqa, le journal Le Monde posant la question suivante : « Doit-on légiférer pour moins de 400 personnes, légiférer pour une exception ? conclut : « Compte tenu des risques – dont la stigmatisation de l’islam, qui pourrait offrir à la burqa une fausse image libératrice -, la réponse est non. » Par ce non sans nuance aucune, Le Monde clôt tout débat et signifie clairement : « Bouclez-la ! ».
Il y a de quoi être atterré par cette réponse. Elle pourrait faire croire que l’éditorial a été rédigé pour le compte de l’UOIF, association qui émane des Frères Musulmans et qui, la première, avait brandi la « stigmatisation de l’islam » dès qu’il avait été question d’une loi sur la burqa.
Le Monde fonde son éditorial sur deux notes des services de renseignement de la police qui, suite à une comptabilité précise, dit-on, décompte 367 femmes en France qui l’auraient adopté. Etant voilées et donc « hourmates» (intouchables), ces femmes, ne peuvent divulguer ni leur identité, ni leur âge, ni leur origine ethnique. Pourtant la police donne l’impression de savoir tout ce qu’il y a sous le voile intégral …
Nous rappelons au Monde que le législateur peut légiférer à partir de faits impliquant une minorité de personnes s’il considère ces faits graves.
En voici trois exemples forts. :
– Après la réunion de l’OTAN à Strasbourg le 5 avril 2009 pendant laquelle ont eu lieu des troubles et des destructions de biens, le gouvernement avait interdit le port de la cagoule aux manifestants. La question du nombre de casseurs porteurs de cagoules, donc non identifiables, ne s’était pas posée et c’est le phénomène en lui-même qui avait été sanctionné.
– La loi du 9 novembre 1981 a aboli le peine de mort. Or le législateur connaissait le nombre des condamnés à mort : depuis 1968 38 condamnations à mort, 23 condamnations définitives, 7 exécutions. Ce c’est pas le faible nombre des criminels exécutés qui a dissuadé le législateur.
– Dans le code pénal, l’article R. 645-1 punit d’une contravention de cinquième classe, passible d’une amende, le port ou l’exhibition en public d’un uniforme, insigne ou emblème rappelant ceux portés par les membres d’une organisation déclarée criminelle par le tribunal de Nuremberg (SS, La Gestapo, SD et corps des chefs nazis). L’état, en la circonstance a agi par une sage anticipation. A-t-on alors comptabilisé le nombre de nazillons que pourrait toucher cette loi pénale ? Certainement pas.
Si le nazisme et le fascisme ont été vaincus et bannis dans les pays où ils ont vu le jour et où ils ont sévis, l’islamo-fascisme d’importation, dont le voile – dans ses diverses longueurs – n’est qu’un des signes extérieurs, symbiose de soumission et de provocation, est en pleine expansion et veut s’imposer dans l’espace républicain laïque et marteler ainsi sa présence sur notre terre (encore) de liberté.
L’éditorialiste du Monde se fourvoie. On attend du Monde beaucoup plus de perspicacité, de clairvoyance et d’anticipation. Faire l’autruche, c’est faillir à sa mission.
Bernard DICK

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