La magouille bulgare d’Ursula

Cette fois, son nom s’est retrouvé mêlé à une affaire politique en Bulgarie, en marge d’une réunion en présence de l’ancien Premier ministre Kiril Petkov, et de son parti « Continuons le changement ».

Cette rencontre devait permettre à « Continuons le changement » (PP, centre) de déployer sa stratégie après sa défaite  aux législatives contre la formation adverse « Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie » (Gerb, centre droit). L’un des participants, le député centriste Radostin Vassilev, a enregistré les propos de l’ancien Premier ministre Kiril Petkov, à son insu.

Ce dernier aurait dévoilé à ses pairs le contenu de son échange avec Ursula von der Leyen, moins d’une semaine avant la réunion. La Commission européenne a d’ailleurs confirmé la tenue de cet entretien, « à propos de l’agenda de la Bulgarie, traitant notamment de l’entrée dans la zone euro et dans l’espace Schengen ».

Dans cet enregistrement audio, pris et révélé à la presse par Radostin Vassilev, l’ancien Premier ministre Kiril Petkov s’est vanté d’avoir obtenu des garanties de von der Leyen.

« Je lui ai demandé : quelles sont nos chances d’être acceptés [dans l’espace Schengen et dans la zone euro]. Elle m’a répondu : « Pour Schengen, vous avez de grandes chances. Pour la zone euro, vous devez trouver comment contourner les règles. » Et je lui ai répondu :      « Pouvons-nous avoir une estimation de l’inflation avec l’effet de la guerre en Ukraine ? », et elle m’a dit : « Écoutez-moi, nous allons essayer de vous aider »…

Ursula aurait conclu l’échange par « Ne me citez pas, nous essaierons de vous aider »…

L’autre élément frappant de cet enregistrement, de plus de cinq heures… reste la mention par les dirigeants du PP d’une purge au sein des personnels proches du président Rumen Radev, issu du Gerb. Cette déclaration de l’ancien Premier ministre Kiril Petkov a fait l’effet d’une bombe puisque « Continuons le changement » (PP) et « Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie » (Gerb) semblaient nouer des alliances en vue de la nomination définitive des membres du gouvernement.

Cette « anecdote »  rappelle les conditions d’entrée litigieuses de la Grèce dans la zone euro. Athènes, avec l’aide de Goldman Sachs, avait fourni de fausses données pour contourner les critères d’adhésion à la zone euro. Le pot aux roses fut révélé lors de la crise de la zone euro, lorsque les statistiques réelles furent rétablies par Andreas Georgiou.

Il ne faudrait pas que la Bulgarie, déjà très fragile, utilise le même subterfuge.

Avec la complicité d’Ursula, tout est possible !

Mitrophane Crapoussin