La naissance en question, de Laurent Aventin : le pire est à venir !

LA NAISSANCE EN QUESTION

La naissance en question1 est un livre de Laurent Aventin amenant le lecteur dans un véritable monde de fous, qui est pourtant le nôtre aujourd’hui. Un monde où non seulement l’enfant lui-même est devenu un droit et un objet scientifique, mais aussi sa détermination biologique, son évolution fœtale et l’environnement de celle-ci, avec interventions diverses et arbitraires possibles à tout moment. Qu’en est-il de l’être humain naturel venu au monde depuis la nuit des temps ? Où sont le libre arbitre de la nature, la fusion innée, la vocation maternelle, la détermination spirituelle ?

L’obsession de créer un homme nouveau débutée avec l’islam (califat mondial) le communisme (révolution prolétarienne) et le nazisme (pureté raciale) aboutit aujourd’hui, sous couvert de science, de médecine et de santé, à une effrayante réalité : fabriquer un enfant sur mesures, on dirait presque en prêt-à-porter si ce n’est que, justement, il sera « porté » par un utérus artificiel sorti de l’imagination d’étranges consciences. La volonté politique et mondialiste de tout cela est évidente : créer un homme nouveau (encore un !) prédéterminé selon les caprices « parentaux » – on sait ce que signifie « parents » aujourd’hui – et par extension quasi certaine selon les besoins sociaux décidés par une minorité prévoyant d’avoir le pouvoir absolu sur l’humanité. Même si au début les seuls désirs « parentaux » seront pris en compte, on peut voir venir à terme proche l’application certaine d’objectifs politico-sociaux décidés par une dictature mondiale. Et ce avec l’approbation, le soutien des pseudo-féministes, des révolutionnaires divers et variés, en bref de tous ceux qui veulent « refaire le monde », détruire les sociétés et les civilisations héritées de la longue marche de nos Anciens à travers les âges. Avec la caution, la participation active de scientifiques considérés comme « progressistes ». Avec l’approbation sans contrôle de politiciens corrompus, quelquefois satanistes, complètement dévoyés et n’œuvrant pas pour le Bien commun. Le tout présenté par des médias déversant la propagande plutôt que l’information à de crédules publics absorbant sans penser, conditionnés à considérer les « savants » comme les infaillibles du nouveau monde où ils se croient libres et investis de tous les droits.

Nous voici à découvrir un mot peu usité jusqu’à présent : ectogenèse. L’ectogenèse, ou le monde où des hommes se prennent pour Dieu. On peut rêver du temps pas si lointain où les malfaiteurs étaient en prison et les fous dans des asiles. Où tous ceux-là ne dirigeaient pas les États ni ne déterminaient pas les politiques de santé publique. Où ils étaient sous le contrôle de la volonté citoyenne empreinte de la morale et du bon sens hérités par tradition. Où chacun savait différencier le Bien et le Mal… Mais ça, c’était avant. Avant que la révolution mondiale et mondialiste orchestrée par des volontés minoritaires de moins en moins occultes et servies par de puissantes et nombreuses armées d’idiots utiles ne dévaste l’humanité et ne menace toutes les civilisations.

Dans les années vingt, le généticien John B. Haldane et le biologiste Julian Huxley (frère d’Aldous, auteur du roman d’anticipation Le meilleur des mondes) furent les précurseurs de l’eugénisme moderne. Dans son livre Dédale et Icare, Haldane théorisa que l’homme parviendrait à se libérer de la reproduction sexuée en arrivant à une option complètement artificielle. Nous y sommes. Les néo-féministes applaudissent à cette libération de la femme asservie et reproductrice. La science d’aujourd’hui est sur le point de proposer l’utérus artificiel imaginé par Julian et décrit par Aldous. Voici venu le meilleur des mondes.

La création artificielle d’embryons humains et la reconstitution tout aussi artificielle du milieu amniotique, du placenta et de la matrice utérine permettent actuellement de maintenir un processus non naturel de développement embryonnaire jusqu’au quatorzième jour. Puis l’expérience est arrêtée et rien n’est conservé… Une équipe d’expérimentateurs revendique à présent le droit de poursuivre au-delà du quatorzième jour pour déterminer la faisabilité totale de ce type de culture humaine. Ne nous en étonnons pas : en France, les embryons obtenus in vitro surnuméraires après implantations sont détruits, congelés pour une prochaine implantation ou confiés à la recherche médicale puis finalement détruits, toutes décisions prises avec le consentement des parents. Le meilleur des mondes, ça dépend pour qui. Le délai de quatorze jours n’est considéré par certains scientifiques que comme un outil de politique publique susceptible d’évoluer selon l’opinion générale, laquelle est sujette à l’influence d’article de prestigieuses revues inversant les valeurs et prétendant que le droit et la bioéthique seraient au service de la science. Les interactions volontaires des milieux politiques, scientifiques et de l’industrie pharmaceutique se combinent aisément pour masquer au public les véritables enjeux de leurs interventions dans l’ectogenèse, tout comme dans ceux de l’éducation, l’agriculture, le climat… conduisant à redéfinir des règles millénaires, rendre ces redéfinitions universelles et incontestables, ratifiées par les États et érigées en droits imprescriptibles. La nouvelle loi française de bioéthique, qui n’est ni bio ni éthique, en est la singulière illustration. S’il est un endroit où l’enfant à naître est le plus en sécurité, c’est bien dans le ventre de sa mère. Est-ce pour cela que certains voudraient le soustraire à cette protection ? En France, tant qu’il n’est pas né vivant et viable, un enfant n’a pas de statut juridique. Il ne peut donc être considéré comme victime. Cette absence de statut permet aussi toutes les manipulations hors éthique, tous les appétits matérialistes et affairistes.

Ces étranges consciences oublient que les liens intimes existant entre la mère et l’enfant qu’elle porte en son sein sont immatériels mais vitaux, que l’amour ne saurait habiter et être donné par une machine, même biologique. Elles oublient aussi qu’un embryon fécondé in vitro est plus fragile qu’un autre et qu’il démarre donc fort mal sa vie avec ce procédé suivi d’une évolution en environnement « immaternel 2». Bien sûr, la vie dans la société actuelle avec ses obligations professionnelles et ses activités ludiques pourrait donner envie d’utiliser cette technique en devenir proche. Mais c’est oublier que l’enfant fait la mère et que la grossesse fait les parents. C’est aussi oublier que l’accouchement consacre l’accession au monde et que ce passage difficile resserre les liens déjà étroits entre la mère et son enfant. L’indisponibilité de la mère dès la conception ne la prédispose pas à assumer les contraintes et servitudes qui seront siennes lorsque l’enfant sera au foyer. Il en est de même pour le couple dont on peut se demander quel sera son investissement dans les soins et l’éducation puisqu’il n’aura pas vécu la période d’adaptation à ce qui l’attend.

Les dérives prévisibles de cette technologie sans âme faisant de l’enfant à naître un objet de commerce et de consommation tout comme la GPA et la PMA reposent la question apparue lors de l’invention de la fécondation in vitro (FIV)  : la médecine doit-elle inconditionnellement compenser ou soulager l’infertilité ou l’impossibilité biologique de procréer ? La question se pose-t-elle en termes de souffrances ou de revendications ? Le prix à payer pour l’enfant ainsi créé est-il pris en considération ? Tout comme ces opérations dont on se gargarise des initiales, l’ectogenèse présente le risque de dégâts considérables dans la vie de l’enfant à naître. Outre ses inconvénients qui sont un non-sens pour la nature, quel sera l’attachement parental de l’enfant ? Si l’ectogenèse est purement expérimentale, comment saura-t-il d’où il vient, qui il est ? Et par là même comment saura-t-il où il va ? Quelle seront sa prédétermination et sa capacité à aimer ? Nous connaissons de bien tristes histoires de gens qui cherchent à savoir qui est leur père, ou leur mère, ou les deux, avec toutes les souffrances qui leur sont liées. En faut-il d’autres encore ? Quant à l’infertilité en augmentation exponentielle depuis quarante ans, son origine serait souvent à chercher dans des domaines de la chimie vulgarisée dont les intérêts financiers et les considérations sociales ne permettent guère une remise en cause. Chassons un problème ou ce que nous voyons comme tel et il en vient un autre pour le remplacer. Et quelles seront les conséquences physiologiques, psychologiques et sociales de tout cela après plusieurs générations issues de l’ectogenèse ? Pourquoi se lancer dans telle aventure qui semble ne plus rien avoir d’humain ? Petit à petit, les progrès en matière d’ingénierie biologique de la procréation sont présentés comme autant d’avantages thérapeutiques. Est-ce vrai ? En France, les lois bioéthiques sont révisées tous les cinq ans. Ceci permet surtout de valider des procédés considérés naguère comme non éthiques et qui deviennent acceptables au gré de débats bien moins moraux que politiques. De plus, certaines lois peuvent modifier ou supprimer ces lois bioéthiques avant le délai de cinq ans. La participation citoyenne est instrumentalisée au profit de lobbys puissants qui l’utilisent surtout, comme pour d’autres sujets, pour mesurer la faisabilité sociale de leurs projets. Cela permet de définir si l’on peut autoriser une chose en un seul bloc ou par portions successives. Par la suite, amendements, décrets ou votes nocturnes sous-numéraires feront le reste.

Soyons vigilants ! Le marché de l’ectogenèse auquel nous prépare la PMA, digne héritière des Lebensborn3 nazis, est en passe d’arriver sur la place publique pour y être consacré et mis à la disposition de tous, après adaptation de la déontologie médicale. Peut-être à l’occasion de la prochaine loi bioéthique ? Déjà de puissantes multinationales investissent dans les biotechnologies tout en incitant leurs employées à les utiliser. Semblant promouvoir l’égalité de la femme au travail, incitant les femmes à privilégier leur carrière professionnelle, elles récupèrent ainsi leurs investissements au détriment, une fois de plus, de la famille naturelle et millénaire. Ce nouvel eugénisme tendra obligatoirement à contrôler les naissances selon des critères politiques de quantité et de qualité. Le contrôle quantitatif s’est déjà vu et jusque récemment en Chine communiste. Les nouvelles technologies assureront un contrôle qualitatif plus radical encore, lequel sera à disposition des pouvoirs politiques. La liberté, le droit naturel et fondamental de fonder une famille seront supprimés au profit d’intérêts financiers et politiques. Les moyens employés sont immenses, omniprésents et parfois insidieux. Julian Huxley fut le premier directeur de l’UNESCO 4, l’inventeur du mot « transhumanisme » et partisan revendiqué de l’eugénisme. Il créa aussi le WWF5, précurseur de l’écologisme préconisant la limitation des naissances « pour sauver la planète ». Déjà en France des activistes du mouvement GINK6 revendiquent la création d’un permis de procréer. Ceci est bien complémentaire de l’idéologie eugéniste : conditionner l’humain dès sa conception et de l’intérieur. Du jamais vu dans l’histoire connue de l’humanité. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » disait Rabelais. Nous nous demandons quel monde nous allons léguer à nos enfants… Mais quels enfants ?

Daniel Pollett

1 La naissance en question, Laurent Aventin, Liberté politique, 158 pages, 2020.

2 Ce mot est employé au féminin pluriel en titre d’un article revendiquant la non-maternité :

https://femenrev.persee.fr/doc/sorci_0339-0705_1981_num_23_1_4804

3 Lebensborn : néologisme nazi signifiant « Fontaine de vie », organisation gérée par la SS destinée à la création et la promotion d’une race aryenne pure. Voir la fiche Wikipédia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lebensborn

4 UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization, ou Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture.

5 WWF : World Wide Fund for Nature, ou Fonds mondial pour la nature.

6 GINK : Green Inclination, No Kids, ou Orientation verte, pas d’enfants.

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14 Commentaires

  1. Ils ont viré Dieu et installé l’homme à la place ; les millénaristes gnostiques nous promettent un avenir merveilleux, à la Huxley …

  2. Je me rappelle un dessin humoristique et satirique qui montrait une maman qui avait amené son enfant rendre visite à son père et qui montrait une éprouvette sur une étagère. La maman disait à son rejeton : tiens, voilà ton papa, dis bonjour!

  3. Le meilleur article, le plus réaliste, mais aussi le plus effrayant, que j’aie lu dans RL depuis longtemps : toutes les “dystopies”, les pires “science fiction” vont se réunir dans la génération de nos enfants; et ce sera Le Meilleur des Mondes ( “un monde flambant neuf” dit le titre original).
    C’est à dire, dans une ère où tout est inverti, tout sera le plus mal dans le pire des mondes possibles, selon une inversion de la phrase de Leibniz.

  4. Tout ce que la technique permettra sera tot ou tard expérimenté et mis en œuvre.L’homme du 21e siècle détient les pouvoirs d’un démiurge avec une mentalité de primate.

    • 100% OK ! Et c’est cette “différence de potentiel”, entre la technique et la “mentalité”, qui risque de détruire l’humanité.
      Déjà, les Dr Laurent Mengele, détruisent l’humain dans l’homme.

  5. Vous vous posez encore la question du déficit de naissance chez les civilisés conscients ? mais s’ils pensent un instant seulement à l’avenir que leur préparent les collabos au pouvoir et autres manipulateurs, iraient ils faire des bébés ? pour les voir utilisés, dominés, conditionnés, et au bout du compte égorgés par les envahisseurs ? Faudrait vraiment être fous ou méchants…

    • dénatalité ??? ils m’énervent avec ça ! vit on mieux en chine ou en inde qu’en aveyron ou en ardèche ?

    • Il s’agit plutôt de préserver la condition humaine, vous ne croyez pas ? Tout spécialement l’amour entre un homme et une femme qui naturellement se réalise par la naissance de l’enfant, assurant ainsi la continuité de l’humanité. Nous ne serions pas là à pérorer sur la procréation, si cette règle s’était arrêtée de fonctionner sous prétexte de guerres et autres traumatismes. Le fou ou le méchant, c’est plutôt celui qui refuse le combat de l’existence tout en empêchant d’autres êtres humains de venir au monde. En voulant préserver la vie de ceux qui n’existent pas à cause de vous, c’est votre propre vie que vous n’engagez pas par peur de la souffrance.

      • Le “combat de l’existence” comme vous dites est aujourd’hui arrivé à un paroxysme jamais vu: crise de tout, en même temps, et conditions de vie qui s’écroulent. J’ai 37 ans et et je ne ferai jamais d’enfants, je ne suis pas sadique. Comme Juste je “n’engage pas ma propre vie” pour ne pas la donner à un individu qui lui souffrira tout la misérable sienne…

  6. Superbe article : Merci !
    Mais vous n’avez pas parlé des chimères ni des bébés-médicaments !
    C’est-à-dire des êtres sans aucun droit, qui seront utilisés au gré des besoins médicaux.
    Le médical fait de plus en plus peur…
    https://www.youtube.com/watch?v=JcSsUJhKzGg
    Même si les USA arrivent à contrôler plus ou moins les chercheurs fous,
    la Chine, elle, n’a aucune limite et les fous y font tout ce qu’ils veulent.

    • Ils fabriquent des virus pour contrôler le monde; et il n’y a plus de James Bond pour éradique le méchant docteur No !

  7. rien n’arrête le progrès technique et technologique….si on le refuse il suffira d’un voisin pour le promouvoir …et tout le monde ira jouer avec nos cellules.
    La déontologie n’est qu’un frein qui ne fait que ralentir le mouvement et rassurer la foule. C’est une escroquerie qui fait vivre des perdants d’avance.

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