La seconde vague arrive, mais c’est celle des suicides

Une catastrophe annoncée
En France environ 9 000 décès par suicide ont été comptabilisés en 2019 par Santé Publique France. Les confinements et tout particulièrement le second risquent d’en faire exploser le nombre. Nous avions déjà signalé ce risque connu mais malheureusement l’actualité confirme nos craintes : la vague de suicide commence à déferler.

Ce n’est que le début
Les suicides secondaires à un traumatisme surviennent après la crise ; nous n’en sommes donc qu’au début

À Reims
Le père Stephan Lange, installé en France depuis vingt-six ans est devenu le curé de Saint-André, à Reims. Il s’alarme sur FR3 « Je n’avais jamais vécu ça. En deux semaines, j’ai célébré cinq messes de funérailles à la suite de suicides : une maman de trois enfants, une jeune fille de vingt-cinq ans, une maman de quarante ans, mère de six enfants, un papa de cinquante-deux ans et une personne âgée”.

En Creuse les suicides ont quasiment doublé
Selon le parquet de Guéret, le nombre de suicides a quasiment doublé depuis le début du confinement. « Habituellement, il y a un ou deux suicides par semaine, indique le substitut du procureur. Là, nous sommes à deux ou trois par semaine. Même si on reste sur de petits chiffres. Depuis le début du confinement, la tendance est à la hausse, avec davantage de situations de personnes isolées, vulnérables, plutôt âgées, qui décèdent par arme à feu ou pendaison. »
Le Dr Navarre, psychiatre au CH du Rouvray à Sotteville-lès-Rouen, nous rappelle dans un article publié le 25 mars 2020 dans le journal « 20 minutes » ce que chacun sait déjà : « le confinement n’est pas anodin au niveau psychologique (…), certains vont ressentir une impression de vide », et évoque « l’angoisse du confinement ».
le Dr Bocher, chef de service au CH de Nantes, affirme à FR3 Pays de la Loire le 30 mars « Coronavirus : le confinement va à l’opposé des principes de soin dans les hôpitaux psychiatriques (…) On ne connaît pas les conséquences du confinement sur des personnes sujettes aux angoisses » « Les psychotropes risquent d’entraîner des difficultés respiratoires », alerte le Dr Rachel B. « Du pain béni pour le covid-19 » ajoute t-il.
Ce risque de suicide du confinement n’épargne personne, même les jeunes a priori bien partis dans la vie tel cet étudiant de HEC qui s’est suicidé sur son campus de la région parisienne. Ni les personnes à la retraite telle cette femme de Sainte-Radegonde.
Une enquête réalisée entre le 23 et le 25 mars par BVA pour le compte de Santé publique France auprès de 2 000 personnes : « a révélé que 27 % des répondants se trouvent dans un état d’anxiété. Un chiffre à comparer aux    13,5 % mesurés hors période épidémique » lors du Baromètre santé 2017.
Et s’observe dans tous les pays ou le confinement a été imposé : USA , Grande- Bretagne, Australie, Inde.

Les raisons diverses du mal-être
Les adolescents privés de leurs premières amours sont complètement déprimés, le téléphone et même Skype et/ou FaceTime, Instagram ou WhatsApp ne pouvant en rien remplacer l’intimité qu’ils commençaient à découvrir. Même leur école et leurs professeurs en chair et en os, qu’ils critiquaient souvent, leur manquent cruellement.
Les conséquences mentales sur des personnes saines habituellement, parfois psychologiquement fragiles et persuadées d’être confrontées à un danger de mort imminente, sont importantes et seront souvent durables dans le temps… La durée de la quarantaine est significativement liée à l’augmentation des symptômes dans toutes les études. Le nombre des personnes décompensées va s’accroître avec la durée du confinement et le renforcement quotidien de l’hystérie et de la psychose entretenues par le ministère de la Santé, le Président ou son Premier ministre et diffusées servilement par les médias.
« L’histoire de l’invocation de mesures de quarantaine est ternie par des menaces, une peur généralisée, un manque de compréhension, des discrimination, difficultés économiques et rébellion. (…) La mise en quarantaine peut créer de graves problèmes psychologiques, émotionnels et financiers pour certaines personnes ». Cette étude ne portait pourtant que sur la quarantaine des personnes malades qui, de ce fait comprennent le            bien-fondé de leur isolement et en connaissait la durée limitée…
Les séquelles de l’assignation à résidence aveugle pour des durées indéterminées des populations italiennes, espagnoles et françaises (moins conditionnées à la dictature que la Chine) seront certainement beaucoup plus lourdes.

Les suicides liés à la crise économique du confinement
D’après une enquête Ifop pour la fondation Jean-Jaurès réalisée fin septembre et résumée dans le Figaro, les dirigeants d’entreprise, les artisans-commerçants, les jeunes et les chômeurs sont les populations les plus à risque de suicide. L’enquête relève trois catégories socio-professionnelles très touchées : les dirigeants d’entreprises dont 27 % ont eu l’intention réelle de se suicider en 2020, les artisans-commerçants, dont 25 % l’ont aussi souhaité, et les chômeurs (27 %). Parmi les artisans-commerçants qui ont envisagé une tentative de suicide, 42 % disent être passés à l’acte, avec une hospitalisation. « Cette proportion représente le taux le plus élevé de notre enquête et donne à voir la gravité particulière de ces situations qui devraient alerter les pouvoirs publics », soulignent les auteurs.

Dans un rapport publié le 8 mai , des chercheurs américains affirment qu’il y a trois principaux facteurs en jeu dans l’augmentation des décès par désespoir liés au confinement :
–  Échec économique avec chômage massif
–  Isolement social obligatoire pendant des mois et isolement résiduel possible pendant des années
–  Incertitude causée par l’émergence soudaine d’un nouveau microbe.

Pour déterminer leur projection ils ont utilisé des indices historiques des situations similaires dans le passé et en particulier la Récession de décembre 2007 à juin 2009 comme référence. Au cours de cette période, une flambée du chômage a contribué aux décès par suicide et aux décès par surdose de drogue.
Ils concluent qu’une reprise rapide de l’économie pourrait entraîner aux USA environ 28 000 décès supplémentaires de désespoir, tandis qu’un rétablissement lent pourrait entraîner plus de 150 000 décès. Les auteurs de l’étude croient que le scénario le plus probable se situe quelque part au milieu avec environ 75 000 décès supplémentaires.
En France, les confinements successifs nous placent dans la plus mauvaise situation de reprise économique et c’est 25 000 morts de désespoir qu’il faut craindre.

Le confinement aveugle ne diminue pas la mortalité du Covid-19 mais cause beaucoup de victimes collatérales par défaut de soins et de futurs morts de désespoir.
Quand est-ce que le gouvernement mettra fin à cette mesure stupide qui réalise un véritable suicide économique mais aussi humain dans des catégories les plus actives ?

Gérard Delépine