La vie en rose de Brichel

Elle ne s’intéresse pas à l’invasion qui nous terrifie. Les soucis lui foutent des rides, lui flanquent des craquelures, sa coach personnelle les lui a déconseillés. Elle fait une heure de vélo d’appartement tous les jours, de la musculation, du tapis de sol. Le matin, un jus de citron à jeun et hop, sur son Powertec Levergym WB-LS .

Les médias ne s’en préoccupent pas trop non plus d’ailleurs, ils s’intéressent principalement au baiser volé. Il parait que toutes les femmes se sentent humiliées aujourd’hui encore. Dans le monde entier. En Laponie, en Flandre septentrionale, au Luxembourg, en Pologne, au Pérou, en Corée du Sud, en Géorgie, et jusqu’à la pointe de Langevin. Mortifiées. Diminuées. J’ai lu que dans l’Archipel des Saintes, plusieurs femmes auraient fait des tentatives de suicide. Accablées. Si cela vous intéressait de savoir ce que j’aurais fait, moi, à la place de la sportive, je vous le dirais. Ma réserve m’en empêche….

Ci-dessus : femme dont tout le corps dit NON

La blonde efflanquée exerce tellement de responsabilités : la déco, les 10 fruits et légumes, son programme de remise en forme, les pièces jaunes, le harcèlement scolaire…. Son sacerdoce. Et je peux vous assurer qu’elle s’y connait, en mainmise sur ado. Elle assume tout le dossier. La marraine de toutes les victimes de harcèlement ne peut pas tout gérer…

Je l’apprends, le 20 septembre, le Macron et sa filasse pourront enfin côtoyer à nouveau la royauté et baigner dans ses fastes, car Charles III et Camilla seront conviés au château de Versailles pour un dîner d’État, également appelé « diner de travail ».

C’est ici que le terme de « diplomatie de l’assiette“ prend toute son importance.

Rappelez-vous, la visite avait avorté en raison des violentes manifestations.

Prévue initialement en mars, elle fut repoussée à cause du naufrage de la France. Sa majesté n’avait pas envie de recevoir un palet dans le caillou.

Le séjour s’ouvrira avec des agapes dans un cadre prestigieux : le château de Versailles. Présente au côté de son acolyte pour cette grande occasion, la gracile à la toison monumentale a accepté un nouveau sacerdoce : l’élaboration du menu.

Comment oublier que la décoratrice surdouée du palais a fait ses premiers pas dans l’alimentation. Chocolats, craquelins, meringues, gaufrettes, mille-feuilles et macarons, maison fondée en 1872. Elle a donc été chargée du choix du dessert. En toute logique.

Le très célèbre pâtissier Pierre Hermé – grand ami de Brichel, quasi collègue, puisqu’il bosse lui aussi dans le macaron – a été recruté pour ce banquet royal. Et la grand-mère la plus exaltée du pays aurait donné ses conseils. Elle adore prodiguer des conseils, servir d’exemple. Ses secrets minceur, par exemple. La clé de son apparence juvénile malgré un apostolat de plus en plus lourd.

Toujours originale, raffinée jusqu’au bout des ongles (Mademoiselle BALMAIN Nail Couture, édition limitée), elle a « opté » pour une réinterprétation de l’Ispahan, (Ispahan, ville d’Iran, un lieu où les femmes sont exécutées si elles refusent de brandir l’étendard islamiste). Ce dessert au nom si évocateur est composé d’une fine couche de macaron recouverte d’un méli-mélo de framboise et d’un sorbet de litchi, de rose et de framboise.

La vie en rose de Brichel.

Le chef des cuisines à l’Élysée Fabrice Desvigne, a réuni autour de lui trois célèbres chefs pour ce repas d’exception.

Attention, le menu n’aurait pas été encore ” validé”. On sait cependant que les asperges prévues en mars ne seront pas servies. Le légume n’est plus de saison et le principe de saisonnalité des plats est très important pour le monarque qui favorise le chou, la courge et les blettes. Son plat favori : les Sauteed Rainbow Chards accompagnées de potted cream. Brichel défend elle aussi l’agriculture écologique et cultive sa propre ciboulette dans les jardins du palais. Elle « opte » toujours pour les circuits courts (Son tailleur préféré, d’ailleurs, Olivier Rousteing, qui vient de se faire voler près d’une cinquantaine de pièces de sa nouvelle collection Balmain, crèche à deux pas)

Dans la même veine, pas de foie gras. Très sensible à la cause animale, le roi a d’ailleurs fait bannir ce mets de l’ensemble des résidences royales.

Quant à l’outrecuidant manu, « certains peuvent le juger compétent, incarnant bien l’international, mais il apparaît aussi orgueilleux, pédant et déconnecté » (Benjamin Morel).

Le dîner de Versailles ne peut que renforcer ce ressenti

Anne Schubert