La voiture électrique d’Hidalgo : une imposture écologique et financière

Anne Hidalgo vient de l’annoncer : elle ne veut plus de voitures Diesel dans Paris en 2024 ni de voitures à essence à l’horizon 2030. Et pour ceux qui ne sont pas contents, Notre Drame de Paris promet une « votation citoyenne » censée légitimer ces échéances ! Place à la sacro-sainte voiture électrique, avec sa prétendue pollution zéro. Mais à y regarder d’un peu plus près, la logique du tout électrique est loin d’être fondée.

Certes, la voiture électrique présente des avantages alléchants : malgré sa faible autonomie, elle est silencieuse, ne produit aucun gaz polluant : ni oxydes d’azotes, ni vapeur d’eau, ni particules, ni gaz carbonique. Mais elle nécessite l’usage d’énergie électrique « nomade », stockée dans des accumulateurs qui doivent être rechargés par l’électricité du réseau. On ne peut donc pas échapper à la question de savoir comment cette énergie électrique est produite. La réponse est connue : à 78 % (données du Figaro de mai 2017) par des centrales thermiques, gigantesques machines à vapeur fonctionnant à partir d’une énergie dite primaire qui peut être d’origine nucléaire ou fossile (gaz, fioul, charbon…).

Dans tous les cas, le principe de ces machines est exactement le même : elles convertissent la chaleur en énergie mécanique  puis en énergie électrique grâce à l’alternateur. Elles n’ont cessé de se perfectionner depuis le XVIIeme siècle. Sadi Carnot s’intéresse à leur rendement dans un ouvrage majeur publié en 1824 « Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance » qui devait jeter les bases de la thermodynamique moderne. Chacun sait que le rendement de ces machines reste théoriquement très limité. Malgré les améliorations technologiques, le rendement d’une bonne centrale thermique est de l’ordre de 33 %. Ce qui veut dire concrètement que 67 % de l’énergie primaire est perdue sous forme de chaleur, avec pour effet, un réchauffement direct de l’environnement proche : atmosphère, océan ou cours d’eau selon la localisation de la centrale.

Et si l’énergie de ces centrales faisait circuler les voitures ? Un calcul simple nous montre qu’entre l’énergie primaire et l’énergie mécanique qui fera avancer votre véhicule le rendement global serait encore plus faible, même avec des hypothèses favorables. Perte d’énergie dans les lignes électriques : 10 %, conversion en énergie chimique dans la batterie (ou rendement de charge) : 90 % ; rendement du moteur électrique de la voiture : 80%. Il suffit de multiplier les rendements pour obtenir le résultat suivant : 33 x 0,90 x 0,90 x 0,80 = 21,3 %, à comparer avec le rendement actuel d’un moteur à explosion classique, qui est de l’ordre de 36 % et même 42% pour un moteur Diesel ! Soit un différentiel de 14% dans le premier cas et 21 % dans le second !

Cela signifie donc que s’il fallait remplacer le parc automobile existant par des voitures électriques, il faudrait augmenter la production d’électricité très au-delà de ce qui serait nécessaire sur un plan purement énergétique. A l’heure où l’on ne jure que par les économies d’énergie, c’est plutôt contradictoire ! D’autant que paradoxalement, on veut fermer un maximum de centrales nucléaires, comme le prévoit la Loi sur la « transition énergétique » de 2015 qui se fixe pour objectif de réduire la part du nucléaire de 75 à 50 % d’ici 2025. Et pour les remplacer par quoi, on se le demande ! Bref, une fuite en avant irraisonnée !

Alors que 40 % de l’électricité mondiale est encore produite par des centrales thermiques à combustion, déversant des quantités considérables de CO2 dans l’atmosphère, on oublie un peu vite que les centrales nucléaires n’en produisent pas. On s’étonnera tout autant de l’arrêt des recherches sur les surgénérateurs avec la fermeture fort critiquée de Superphénix en 1998.
https://www.contrepoints.org/2015/09/09/221198-larret-de-superphenix-fut-un-desastre-humain

Il ne s’agit pas ici de faire l’apologie du nucléaire, mais simplement de constater qu’il produit une électricité bon marché et de nature à répondre aux besoins présents. Ce qui ne sera jamais le cas des énergies dites nouvelles dont les coûts non maîtrisés et non maîtrisables feront exploser à brève échéance les factures d’électricité. Alors seront les pleurs et les grincements de dents ! Eh oui l’idéologie a un coût !

Mais revenons à nos moutons : la voiture électrique ! L’opération Autolib n’est autre qu’une vaste opération de marketing, destinée à formater les futurs acheteurs, en leur faisant croire qu’ils contribueront à sauver la planète en achetant les premières voitures électriques subventionnées. Quel beau roman ! Et pendant ce temps, les chaînes de télévision publiques se font chaque soir des couilles en or grâce aux publicités intempestives pour des voitures à essence, toutes plus puissantes les unes que les autres ! Cherchez l’erreur !
On pourrait penser à un « bon » compromis : la voiture électrique pour la ville et la voiture à essence pour les longues distances. Mais qui pourra se payer le luxe d’avoir à entretenir deux voitures ?

Enfin il faut s’interroger sur la faisabilité d’un tel projet. Remplacer les pompes à essence par des distributeurs d’énergie électrique nécessiterait une profonde restructuration des réseaux électriques avec une facture cuivre vertigineuse. En effet, charger sous basse tension des batteries nécessite des intensités électriques importantes, nécessitant des câbles de forte section. Une aubaine à venir pour les voleurs de cuivre en bande organisée !

https://entretien-voiture.ooreka.fr/astuce/voir/511041/batterie-de-voiture-electrique

Faut-il aussi rappeler que la chimie des batteries implique l’emploi de métaux lourds comme le nickel ou le cadmium, posant des problèmes d’approvisionnement et de recyclage loin d’être résolus. Il faudra s’attendre à leur dissémination dans l’environnement avec de graves conséquences sur la pollution des sols. Déjà les pouvoirs publics sont incapables d’empêcher les dépôts sauvages de batteries usagées dans les lieux publics. Quant aux perspectives d’évolution des batteries, elles restent extrêmement limitées.

De là à dire qu’il faut se contenter du statu quo, bien sûr que non ! La prolifération des voitures en ville reste un fléau. Oui il faut limiter la circulation automobile au strict nécessaire. Oui il faut promouvoir le covoiturage, la bicyclette et les transports en commun. Oui les pistes cyclables ont été une bonne chose. Mais pour autant, arrêtons de culpabiliser ceux qui n’ont pas d’autre alternative que de prendre leur véhicule pour aller travailler.
Arrêtons aussi d’imputer à l’automobile la pollution atmosphérique alors que la qualité de l’air dans les grandes villes n’a cessé de s’améliorer. Les émissions de CO2, c’est aussi le fait du chauffage au gaz ou au fioul. D’ailleurs, il y aurait beaucoup à dire sur la diabolisation du gaz carbonique, que l’on utilise en cachette en agriculture hors sol pour accélérer la croissance des végétaux !

Bref, ce que veulent mettre en œuvre les bobos de la Mairie de Paris c’est une écologie de classe : assurer au citadin-électeur un confort énergétique luxueux. Peu importe si les nuisances et la pollution sont transférées dans des zones rurales de plus en plus paupérisées.
L’intérêt général est-elle leur préoccupation ? Malgré de beaux discours philanthropiques sur le sauvetage de la planète, on peut en douter !

Philippe Fretté
Agrégé de sciences physiques retraité.

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22 Commentaires

  1. mr Phillippe Fretté
    il n’y a pas besoin de de se foutre de la gueule du monde sous prétexte que l’on est agrégé de science physiques
    nombres de vos argument ne sont que des contres véritées
    certe le VE n’est pas la panacée mais globalement sur sa vie
    la vie des batteries la 2 eme vie des batteries en statique on est entre actuellement de 3 a 5 fois mois de pollution globale qu’ VT
    tout simplement du fait que vous avez oublié de compte la pollution du puy de petrole au réservoir de votre cher VT ( volontairement??!!)
    je ne ferai pas un roman mais sachez simplement pour 1 litre d’essence dans votre réservoir il faut consommer 2Kw h d’éléctricité(faites le calcul) et bien sur sans compter tous les méfaits annexes lié a ce cher pétrole que vous aimez tant !!!!

  2. il faut dire que Hidalgo n’est pas bien intelligente !!! elle est en train de transformer Paris en poubelle et en 2024 c’est demain, on ne pourra pas se passer des centrales nucléaires si on nous oblige à rouler en véhicules électriques ! et tous les artisans et entreprises qui roulent au diesel, croyons nous que demain ils vont tous rouler à l’électrique ! et si plus de centrales nucléaires, plus d’électricité car ce n’est pas nos éoliennes qui suffiront pour l’industrie, le commerce, les particuliers etc …. ces écolos sont fous et ne proclament qu’une écologie punitive

  3. “Il ne s’agit pas ici de faire l’apologie du nucléaire” : mais pourquoi pas ? Il faut faire l’apologie du nucléaire à tout bout de champ, cette source d’énergie est miraculeuse, bon marché, non polluante, capable de recycler pratiquement la totalité de ses propres déchets. L’abandonner est un crime contre l’humanité et la nature, en plus d’être une offense au bon sens, une soumission à l’islam – les pays de l’OPEP sont les seuls qui y trouvent leur intérêt – et un délire économique. Faut-il rappeler aussi que la recharge de nuit de l’essentiel du parc électrique ne nécessiterait que peu d’énergie supplémentaire, même avec un pays tout en voitures électriques.

    “Quant aux perspectives d’évolution des batteries, elles restent extrêmement limitées” : totalement faux, elles sont énormes.

  4. Très bon article,que j’approuve étant moi-même un ex-professeur de sciences physiques appliquées. Trop d’imbéciles parlent de choses qu’il ne connaissent pas, parfois volontairement par idéologie et ….par intérêt (multinationales)

  5. La pollution particulaire de l’air est un mélange de particules de toute taille et de toutes sources, mais dans les évaluations on tient compte uniquement des particules dont le diamètre est en-dessous de 10 microns – les PM10 – réputées rester en suspension plus de 24 heures. Ces particules proviennent principalement de:
    – l’usure du revêtement des routes
    – l’usure des freins
    – l’usure des pneus et
    – la combustion dans les moteurs – essence et diesel.
    Or, ces dernières particules constituent moins de la moitié de la pollution particulaire et sur bon nombre de véhicules modernes elles sont en baisse tous les ans. Ainsi, il est évident que le passage aux véhicules électriques ne pourront régler qu’une partie du problème. Une véritable solution est contenue dans le projet AIRDEPOLL.

    • J’ai aussi entendu ce soir dans l’émission de Paul Deheuvels à propos des éoliennes que la pollution par les particules venait d’Allemagne (le vents qui ramèneraient en France les polluants des centrales thermiques fonctionnant à la lignite). Excellente émission à recommander avec un invité de marque : Jean Louis Butré.

    • AIRDEPOLL contient un ensemble de techniques appliquées à l’automobile qui permettraient une réduction massive de la pollution de l’air en ville selon le principe du pollueur-dépollueur.

  6. Si l’on n’alimente les voitures électriques que par les éoliennes, je suis d’accord !
    On pourra dormir tranquille !!!!

    • Problème : Les éoliennes enfoncées profondément dans la mer sont munies de gros câbles et chaînes. Pauvres baleines et tortues de mer suicidées, par centaines, sur nos rivages, blessées par les hélices de bateau (certains ont les ailerons arrachés et ne peuvent plus nager, c’est la mort assurée), empêtrées dans les filets sous l’eau et donc empêchées de remonter à la surface pour reprendre leur souffle, elles se noient, et on vient rajouter à leur détresse des éoliennes et des câbles. L’Homme, ce prédateur criminel, diminue la place dévolue sur terre aux animaux (éléphants, lions) et s’attaque maintenant aux océans. Des centaines d’espèces disparaissent. Nous laissons à nos enfants une planète islamisée avec charia, sans chants d’oiseaux (les moineaux ont disparu à Paris), l’enfer.

  7. Le souhait d’Hidalgo, c’est que les parisiens se déplacent à dos d’âne ou en chameau! Il faut d’urgence éjecter cette grande malade ou Paris est foutu!

    • Oui comme au bled ! on doit vivre comme les chameliers … de l’époque du prophète pédophile Momo

    • le charbon est appeler a disparaître de la production d’électricité très
      rapidement( et également du reste)
      on est a la préhistoire des batterie qui vont très rapidement devenir moins polluantes beaucoup plus performante
      et totalement recyclables
      les photovoltaïque a un potentiel énorme et qu’en déplaise a certains le prix du kwh produit est déjea 3 fois mois cher que le nucléaire et bientôt 6 fois(sans compter les risques)
      je tien également a préciser que pour extraire transporter raffiner transporter jusqu’à la pompe essence il faut plus de 2 kwh par litres(faites le calcul) et tout cela sans compter toute la pollution produite en plus lors de toutes ces opérations
      bon je vais arrêter là je pourrai encore en rajouter des pages!!!!

      • “le charbon est appeler a disparaître” C’est d’ailleurs pour ça que l’Allemagne a rouvert toutes ses centrales à charbon et fermé les nucléaires. Mais ça va, ses nuages de pollution s’arrêtent à la frontière.

        • pour le charbon ou on arréte ou on disparait
          il faut choisir
          je n’approuve pas Allemagne mais c’est transitoire (certe les écolos ont mis la charrue avant les beufs) les Allemands sont sortis bien trop vite du nucléaire
          les énergies renouvelables ne peuvent pas se développer en 3 jours
          c’est là que le bas blesse!!!

      • Je ne sais pas d’où vous tenez vos chiffres mais on estime le kWh éolien terrestre à 3 fois le prix du kWh nucléaire et le kWh éolien maritime à 6 fois le prix. Faites des économies car le coût de l’électricité va bientôt doubler comme en Allemagne dont la politique énergétique est un véritable fiasco.
        Mais en France, c’est toujours mieux chez les voisins !

        • C’est a cause du prix du démentellement des centrale.
          a l’arrivée l’écart de prix sera encore bien plus élevé.
          en effet le prix de l’électricité va augmenter a cause de ce fameux démentellement des centrales nucléaires
          je précise également que vous avez mal lu mon article je parlais de photovoltaïque et non d’éolien.
          dans ce cas je suis moins en désaccord avec vous ceci dit le cout de l’éolien n’est pas de 3 a 6 fois le coût du nucléaire mais a peu prés comparable en comptant tout

  8. “…vaste opération de marketing, destinée à formater les futurs acheteurs…”
    Et ce n’est que le début. L’étape suivante étant de faire culpabiliser l’automobiliste roulant encore au carburant classique puis le surtaxer.
    Quant aux transports en commun, bonne solution s’ils étaient autre chose que des latrines pour migrants ou des repères de violeurs mahométan certains d’y trouver des proies faciles en toute impunité. La preuve, on n’y voit jamais hidalgo.

  9. De formation équivalente en Génie électrique je partage complètement votre analyse et regrette que les nigauds que les parisiens ont élu(e)s ne comprendront pas votre développement. Laissons-les mourir idiots et défendons le nucléaire avant qu’ils nous éclairent allah bougie.

    • Ils ne sont pas idiots, ils savent que quel que soit le résultat, c’est le contribuable qui paiera la facture. Ce qui est déjà le cas avec la CSPE pour financer l’éolien.

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