Laïcité, colonisation : Caroline Fourest confond Histoire et idéologie

La défense de la laïcité ne doit pas être une «impasse identitaire et nationaliste », affirme la présidente de Pro-Choix dans une tribune du journal Le Monde : http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/05/18/l-universalisme-sans-esprit-colonial_1703860_3232.html

Caroline Fourest oublie simplement que la laïcité à la Française est un concept franco-français, donc parfaitement identitaire et national.

Ses contorsions idéologiques deviennent de plus en plus difficiles à supporter. Citons seulement deux exemples dans son texte du Monde.

« Ceux-là feignent d’oublier que, au temps des colonies, le voile n’était pas interdit mais célébré par la propagande coloniale comme le nec plus ultra de l’exotisme. »

Mensonge total. Caroline Fourest confond orientalisme et colonisation. Les colonisateurs « humaniste » catholiques ou laïques voulaient « dévoiler » les femmes au nom de l’émancipation, et même les convertir soit au catholicisme soit au laïcisme.

« Tandis que l’aspiration à l’universel, elle, a défait à la fois le totalitarisme et le colonialisme  »

Là encore, déni total de la réalité historique. A gauche, on a été colonialiste au nom de l’« universel », chez Jules Ferry comme chez Léon Blum. Il s’agissait d’imposer un « universalisme » christiano-laïque à des « races inférieures ».

Bon, j’arrête là. Cet article n’est un alignement de non-sens et de contresens.

Il faut regarder notre Histoire en face et non la réécrire selon des schémas idéologiques. La colonisation était idéologiquement de gauche et économiquement de droite. Bernard Lugan analyse parfaitement ce paradoxe. Ce furent d’ailleurs deux erreurs monumentales, qui ont trompé à la fois les Français de gauche et ceux de droite.

Ceux de gauche parce qu’on justifiait l’inégalité et le non-respect des cultures d’autrui, ceux de droite parce que la colonisation a coûté fort cher à la France (comme le démontre de nombreux économistes) au lieu de lui rapporter de l’argent (sauf à de rares familles faisant suer le burnous, comme par exemple celle de BHL l’ami de Fourest…)

Je suis résolument anti-colonaliste, et c’est peut-être un point commun que j’ai avec Caroline Fourest. Sinon que pour ma part, je me base sur des données historiques, culturelles et économiques et non sur des a priori idéologiques.

Roger Heurtebise

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