L’Allemagne veut la mort du nucléaire français

Il est encore des naïfs pour imaginer une Allemagne ayant, en 1945, définitivement remisé sa volonté de puissance européenne. Le rapport d’investigation publié en avril 2023 par un discret « Comité d’intelligence stratégique pour la souveraineté » (CI2S),  intitulé « Comment l’Allemagne finance l’affaiblissement du secteur nucléaire français » leur ouvrira sans doute les yeux.

https://www.docdroid.net/y7NENZB/comment-lallemagne-finance-laffaiblissement-du-secteur-nucleaire-francais-pdf

Dans sa livraison du 8 mai dernier, la revue Conflits revient dans un entretien sur les grandes lignes de ce rapport.

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En 2020, l’Allemagne remporte une victoire décisive : la fermeture de la centrale de Fessenheim. Alors que le parc nucléaire français est mal en point, Berlin en profite pour multiplier les actions dans le but d’affaiblir l’industrie française du nucléaire. Pour sauver sa compétitivité économique, l’Allemagne finance des fondations politiques qui mènent des opérations d’influence anti-nucléaire sur le territoire français et à l’étranger, notamment auprès des fournisseurs d’uraniums. Enquête sur cette croisade contre l’atome français. 

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Propos recueillis par Côme de Bisschop :

Ce samedi 15 avril, vingt et un ans après sa décision de sortir de l’atome, l’Allemagne a définitivement débranché ses trois derniers réacteurs nucléaires en activité. Comment l’opinion publique allemande est-elle devenue farouchement antinucléaire ? 

L’opposition de l’opinion publique allemande à l’atome se développe durant la guerre froide. Si elle concerne initialement le nucléaire militaire (notamment au travers de mouvements pacifistes parfois instrumentalisés par les Soviétiques comme ce fût le cas lors de la crise des Euromissiles), elle s’étend progressivement au domaine civil, notamment après l’accident de Tchernobyl. Dès lors, l’atome inspire une telle crainte qu’on trouve des livres “traumatisants” destinés à enseigner la peur du nucléaire à la jeunesse. On peut notamment citer les ouvrages de Gudrun Pausewang qui contenaient des descriptions détaillées d’enfants agonisant à la suite d’un “Tchernobyl géant” en Allemagne et qui furent mis au programme par de nombreux instituteurs de l’époque.

Depuis, le sujet du nucléaire n’a pas disparu des débats publics. Il a notamment été utilisé par des partis politiques, à l’instar de Die Grunen, comme cheval de bataille électoral. Tous ces éléments contribuent au développement d’une psychose autour de la question nucléaire. Celle-ci fut notamment observable à l’issue de l’accident de Fukushima en mars 2011 lorsqu’une frénésie s’empara de l’opinion publique allemande. Cela poussa Angela Merkel à accélérer l’abandon de l’atome face à la menace d’un revers politique au profit de Die Grünen lors des élections suivantes.

Les fondations politiques sont des acteurs spécifiques de la politique étrangère allemande. Ces dernières sont-elles des agents d’influence de l’État allemand ? En vue de quels objectifs agissent-elles ?

Les fondations politiques sont une spécificité du système allemand qui ne trouve pas vraiment d’équivalent dans le reste du monde. Il s’agit de structures parapolitiques, financées majoritairement par l’État et rattachées à un parti politique allemand. On compte 7 fondations, la fondation Friedrich Ebert (SPD), la fondation Konrad Adenauer (CDU), la fondation Friedrich Naumann (FDP), la fondation Hans Seidel (CSU), la fondation Rosa Luxembourg (PDS/Die Linke), la fondation Heinrich Böll (Les Verts) et la fondation Desidarius Erasmus (AfD). Elles fonctionnent sur un modèle assimilable à celui d’un think tank avec comme objectif déclaré la promotion d’une ligne idéologique proche de celle de leur parti de rattachement. Elles agissent sur le sol allemand, mais également à l’international. Bien que revendiquant une indépendance vis-à-vis de l’État fédéral, l’examen empirique de l’action des fondations depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale met en lumière leur rôle d’agent d’influence aligné sur les intérêts allemands.

Dès les années 50, les fondations sont massivement employées par la République Fédérale Allemande dans sa stratégie de lutte contre l’influence communiste, notamment contre celle de la RDA face à qui elle souhaite incarner “l’Allemagne légitime”. Les fondations sont notamment employées en Amérique du Sud où leur efficacité est tel qu’elles serviront de modèle à des expériences telles que la National Endowment for Democracy, une structure financée par le gouvernement américain, et impliquée dans de nombreuses opérations de déstabilisation de régimes étrangers. L’État allemand est particulièrement satisfait de l’action des fondations. Il loue dans un rapport leur capacité à “influencer le développement de pays à travers une orientation de leurs élites dans un sens sociopolitique déterminé”, mais également le fait que leur emploi permet de dissimuler l’implication du gouvernement fédéral. Par moment, l’État estime même que l’emploi des fondations politiques est plus efficace que celui de ses services secrets.

En 1996, le Président fédéral Roman Herzog déclare considérer les fondations comme “l’un des instruments les plus efficaces et éprouvés de la politique étrangère allemande, si on ne se limite pas aux seules méthodes et au savoir traditionnel de la diplomatie”. Depuis la fin de la Guerre froide, les fondations politiques ont été engagées en Europe de l’Est dans des opérations “d’européanisation” des sociétés et de rapprochement des élites politiques avec l’Allemagne ; en Afrique, afin d’appuyer la politique étrangère allemande ; dans les États des printemps arabes afin de peser sur les modalités de fonctionnement des nouvelles institutions et, plus récemment, en France afin de pousser Paris à renoncer à l’énergie nucléaire.

La liste ci-dessus est loin d’être exhaustive, les fondations politiques allemandes mènent des actions partout dans le monde avec la bénédiction d’un État allemand particulièrement satisfait n’ayant de cesse d’augmenter leur budget.

La suite sur :

https://www.revueconflits.com/comment-lallemagne-finance-laffaiblissement-du-nucleaire-francais/

 

Henri Dubost

In girum imus nocte ecce et consumimur igni 

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13 Commentaires

  1. Qui voudrait la mort de l.allemagne ? Non,ne répondez pas tous à la fois ! Elle ne mettra plus de lEau dedans mon verre , ah la cochon, la souillon, elle est….mo-o-…

  2. l’Allemagne n’a jamais digéré ses défaites, aussi elle prend sa revanche en voulant détruire politiquement, en détruisant nos usines, nos fleurons et aussi financièrement, et ce macron lui lèche les bottes, j’aimerai être petite souris afin de voir les dessous de table, comme les américains ils sont de faux amis mais de dangereux ennemis

  3. Les Allemands ne veulent plus de nucléaire? Que l’on cesse donc de leur transferer des MGW chaque fois que leurs éoliennes tombent en panne de vent !

  4. Vu leur taux de natalité, va falloir qu’ils fassent vite, il y a une forte probabilité que l’on meure ensemble…

  5. Bonne nouvelle : Olaf Scholz sur un siège éjectable et l’Allemagne va tirer sur les poignées ! il SAVAIT TOUT sur l’explosion du Nord Stream II et il EST DONC COMPLICE DE L’ATTENTAT ! Devinez qui veut DÉTRUIRE les capacités d’énergie nucléaire de la France (Allemagne C déjà fait) ? Parc nucléaire français : les prix de l’électricité vont monter pour l’hiver 2024, ( ENCORE des fissures dans des tubes d’acier de très haute résistance ? C’est une arnaque, comme d’habitude ! ) Dans le même temps, l’Allemagne a débranché ses trois dernières centrales nucléaires récemment, et a mis fin à six décennies d’utilisation d’énergie nucléaire civile. Les écolo-dégénérés-lobotomisés font la loi… L’Allemagne va donc (au tarif bradé) “pomper” de l’électricité chez nous…What Else ? Suicide écolodébile allemand, et victimes françaises saignées à vif !
    https://echelledejacob.blogspot.com/2023/04/problemes-sur-le-parc-nucleaire.html

  6. perso je pense que l’Allemagne nous en veut a mort et a tout jamais,ils ont perdu les 2 guerres mondiale contre nous avec l’aide des russes et autres pays et ce “couple” franco allemand c’est de la branlette,l’amitié gnan gnan entre ces 2 pays c’est du pipeau,le seul soucis c’est que nos cons de politiciens tombent dans ce piége depuis des années et les autres casques a pointe nous torpillent dans l’dos..

  7. Et indirectement la mort de la France, ce n’est pas nouveau. L’hégémonie de l’Allemagne envers la France n’est plus à démontrer, ce n’est pas la patronne boche de l’UE qui prouvera le contraire.

  8. Excellent article de F. Philippot sur son YT de ce jour.
    “L’Allemagne sort une BOMBE atomique contre la France !”
    https://www.youtube.com/watch?v=jKqZAVPtiXw

    Il ne faudra pas compter sur le traîtrissime micron et ses nervis pour tenir tête à la Bochie et à l’enc.3615.ULLA. pour faire obstacle à notre “ami” allemand ! Au contraire, c’est peut-être en négo une future pestilence de l’UE pour micron après qu’il ait mis le frankistan sous un tas de fumier.

    • Nos petits dirigeants, cabris de l.europe allemande , courrent nous vendre à la « fuhrerin » von straffenberg avec le même enthousiasme que leurs grand-parents qui vendaient du beurre aux troupes d’occupation pour se rallier quelques années plus tard aux « pères de .l.europe » et voter Lecuanuet, puis Mitrand,…. et tous les collabos de gauche et de droite canada -dry qui leur ont succédé

  9. une 3eme guerre armé contre l’Allemagne les calmeraient peut-etre ?? les deux premieres ils n’ont pas encore compris les boches !!

    • La participation de la France à la guerre ukrainienne ressemble furieusemen à l’envoi de la légion des volontaires français contre le bolchevisme enURSS sous uniforme allemand .(devenue par la suite division SS Charlemagne). Le pays privé d’industrie, bientôt d.agriculture et d’armée, ne sera bientôt qu’une réserve de main d’oeuvre docile sous les ordres du Maréchal Putain , Connétable du Déclin, et un bronze-cul à bon marché pour les touristes boches.

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