L’alliance entre IBM et les nazis, et l’industrie de l’Holocauste

Suite à l’article de Christine Tasin, “Vichy: Pourquoi la SNCF devrait payer des Juifs américains 74 ans après…” (RL n° 385, 12-12-2014), un excellent article d’une intégrité sans faille, je me permets d’apporter un complément d’information. Christine mentionne des entreprises américaines qui se sont enrichies avec et grâce à l’Allemagne nazie: Ford, Dupont de Nemours, Esso, General Motors… A cette liste on peut ajouter une autre multinationale: IBM. Si je tiens à mentionner cette entreprise, c’est qu’il existe un très bon livre sur le sujet en question:
Edwin BLACK : IBM et l’Holocauste – L’alliance stratégique entre l’Allemagne nazie et la plus puissante multinationale américaine – éditions Robert Laffont, 2001, 595 pages.

IBMHolocaustePour l’éditeur, “ce livre raconte l’histoire de la participation consciente d’IBM à l’Holocauste, et de sa complicité avec la machine de guerre nazie”.
Au cours de le deuxième Guerre Mondiale, les nazis ont exterminé 6 millions de Juifs. Grâce à une organisation remarquable, les listes de noms étaient toujours prêtes, les trains toujours à l’heure, et les chambres à gaz toujours disponibles au bon moment. Aujourd’hui on utiliserait des ordinateurs. A l’époque, il n’y en avait pas. Mais les nazis avaient autre chose : des machines à cartes perforées. Elles étaient partout : dans les bureaux, dans les centres ferroviaires, dans les usines, mais aussi auprès des ghettos, et dans les camps. La moindre information était saisie, traitée, triée, analysée. Toute la froide rationalité de la machine criminelle nazie, toute la logique de l’asservissement et de l’extermination reposaient sur ces appareils. Et ceux-ci étaient la propriété d’une entreprise états-unienne: IBM.

Ce livre raconte comment s’est nouée, dès 1933, l’alliance stratégique entre IBM et les nazis. Comment, avec l’aide de sa filiale allemande, la multinationale a fourni au IIIe Reich des solutions “clés en main”. Comment, en pleine guerre, IBM gérait ses filiales européennes par l’intermédiaire de son bureau à Genève. Comment, entre autres, les Juifs de Hollande furent les victimes de la technologie IBM et pourquoi les Juifs de France eurent davantage de chance. Comment, enfin, tout cela fut accompagné d’une entreprise systématique d’occultation. Certes, avec ou sans IBM, les nazis auraient entrepris l’extermination des Juifs. Mais les chiffres, eux, auraient probablement été très différents…
Pour ce qui est de la demande proprement dite de “réparations” à la SNCF de la part d’organisations juives américaines, on peut l’appréhender sous un double aspect :

1) Il n’existe point de pays au monde qui soit plus procédurier que les Etats-Unis. Certainement procédurier envers les autres pays, car pour ce qui est d’eux-mêmes, la position diffère du tout au tout. Historiquement, les Etats-Unis n’ont jamais respecté ce qu’ils promettaient aux indigènes amérindiens, ont spolié leurs terres à qui mieux mieux et se sont livrés à un génocide opéré avec une efficacité redoutable.

2) La demande de réparations s’inscrit dans une stratégie qui est celle de ce qu’on appelle “l’industrie de l’Holocauste”. Le livre suivant explique et détaille la façon dont opère cette stratégie, laquelle relève davantage de l’extorsion que d’une quête de justice:
Norman FINKELSTEIN : L’industrie de l’Holocauste: réflexions sur l’exploitation de la souffrance des Juifs. Editions La Fabrique, 2001, 157 pages.

En quatrième de couverture, on peut lire:

“Comme Finkelstein, j’ai dit moi-même que dans cette campagne (contre les banques suisses), les méthodes du Congrès Juif Mondial et des organisations qui le soutiennent sont détestables (…). Quand il s’agit de la vérité, on doit parler ouvertement, même si les conséquences sont désagréables”.
Raoul Hilberg (*), entretien à la radio suisse (SBC-SSR), 31 août 2000.

“Comment Finkelstein répond-il à l’accusation de travailler pour les antisémites? Je pense le contraire: à mon avis, c’est l’industrie de l’Holocauste qui est la grande pourvoyeuse de l’antisémitisme, par l’extortion féroce qu’elle mène et par sa manière de falsifier l’Histoire”.
Jewish Chronicle.

Charles Adam

(*) auteur de “La destruction des Juifs d’Europe I, II, III ”(poche Folio histoire).

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