L’ancien archevêque de Canterbury : absolue dhimmitude, totale crapulitude
Au cours des derniers lustres, en Grande-Bretagne, des enseignantes nées musulmanes ou converties à l’islam avaient poussé le bouchon jusqu’à vouloir pratiquer leur noble profession en portant un voile intégral. Des procès qu’elles avaient intentés à l’encontre des établissements scolaires leur ayant refusé cette “liberté religieuse”, elles avaient été déboutées. On aurait donc pu croire que cette revendication grotesque à l’extrême – puisqu’elle vise à faire croire que la théocratie chariatique est soluble dans la démocratie – avait été balayée une fois pour toutes. Hélas, tel le monstre du Loch Ness, elle vient de refaire surface grâce aux bons soins de Sir Rowan Williams, ex-archevêque anglican de Canterbury, excusez du peu!
D’emblée, il faut rappeler que ce n’est pas la première fois que ce dignitaire de l’Eglise anglicane s’illustre en bon soldat de l’islam. Dès 2008, alors qu’il était encore en plein exercice de ses fonctions ecclésiastiques, il avait considéré comme inévitable le fait que certains aspects de la charia seraient adoptés par la Grande-Bretagne. Il faisait allusion aux tribunaux d’arbitrage opérant d’ores et déjà selon les principes de la charia. Voilà que dans un entretien accordé à THEOS, un cercle de réflexion chrétienne, Williams récidive comme apologue de la charia en affirmant sans sourciller qu’il est inutile de paniquer si, à l’école primaire, les institutrices portent le nikab. D’après lui, les craintes selon lesquelles les jeunes enfants auraient des difficultés d’apprentissage avec une enseignante au visage caché sont largement infondées, étant donné qu’il existe d’autres manières de ”lire” ce que disent les gens.
Et de citer, lors d’un débat sur la différence entre interprétation littérale ou métaphorique du discours sur Dieu, le philosophe français Merleau-Ponty (1908-1961) selon lequel les mots font bien plus que simplement décrire les choses. Effectivement; en termes linguistiques on nomme cela la fonction connotative par rapport à la simple fonction dénotative. Si par exemple, en parlant de ma voiture (simple dénotation), j’emploie le mot “char”, j’encode une double connotation: – je passe d’un registre langagier neutre à un registre argotique. – il est plus probable que je vienne du Québec plutôt que d’une autre zone francophone. Ou bien, si quelqu’un me demande comment ça va et que je réponds: “Merci, ça-va-t-aux pieds”, je laisse comprendre que j’entretiens avec cette personne des rapports de complicité et de familiarité que je n’ai pas avec mon médecin. Ici, dénotation et connotation fusionnent en un pur jeu de mots. La fonction connotative fait partie intégrante du jeu de mots, puisque par définition celui-ci joue sur les mots et ne saurait donc rester au seul niveau dénotatif.
Pour ma part, j’affirme sans hésitation aucune que Williams s’empare de la juste réflexion de Merleau-Ponty sur le langage pour la détourner au profit de ses desseins très personnels et très intéressés, ceux d’un thuriféraire et d’un prosélyte de la charia. Oyez sa prose brouillonne, plutôt pédante et mielleuse, où le doigt accusateur, la supposition et l’à-peu-près peinent à cacher l’absence cruelle d’une argumentation claire, nette et précise: “ Lorsque j’apprends une langue, je n’apprends pas seulement à identifier des objets, j’apprends comment être en interaction avec l’autre locuteur.
Nous savons tous ce qui arrive si les gens n’apprennent pas cela, lorsqu’ils parlent en ignorant les codes à l’œuvre : le ton de la voix, le timbre, etc. Je suppose que c’est cela qui sème la panique chez les gens face à, par exemple, une institutrice d’école primaire portant un voile sur le visage. En réalité, je pense que c’est une anxiété qui n’a pas lieu d’être, mais je peux imaginer d’où elle provient. J’ai effectivement eu au Pakistan des discussions avec des femmes au visage entièrement caché, et vous apprenez à lire différemment; ce n’est pas dire que ces codes n’existent pas… Mais il y a un obstacle culturel à surmonter”. Moralité de cette absconse et spécieuse fable williamsienne : Restez zen face à ces visages masqués, apprenez à vous focaliser sur le ramage du message, le ton de la voix, le timbre, etc, et du coup votre anxiété disparaîtra ! Eh bien, Sir Williams, lorsqu’une vipère islamiste bien connue a parlé de “souchien” en appuyant assez sur “sou” pour laisser entendre “sous-chien”, la plupart des mécréants ont parfaitement su décrypter le message haineux de la locutrice en question. En quoi le ton de la voix, le timbre, posséderaient -ils automatiquement une vertu anxiolytique? Dans ledit cas, c’est bien davantage la colère qu’ils ont suscitée chez les “souchiens”, et ce à juste titre! De grâce, Sir Williams, arrêtez de nous prendre pour des poires! Votre oiseuse et bouffonne exhortation à “lire différemment” n’est qu’un grossier prétexte à mieux nous faire avaler l’injonction suivante: “Acceptez les codes de la charia, et acceptez la charia tout court !” Dans bien des stratagèmes de manipulation, plus c‘est gros, mieux ça passe, mais dans le cas présent, c’est vraiment hénaurme !
Je n’ai pas lu Merleau-Ponty et son riche essai “Phénoménologie de la perception” (1945). En revanche je pense à Jean Piaget (1896-1980), psychologue suisse auteur de travaux incontournables sur le développement du langage et de la pensée chez l’enfant, l’évolution des sens, de l’affect et de l’intellect, l’accès à la cognition… Parallèlement à ses cours à Genève et à la Sorbonne, il a bâti son oeuvre sur la psychologie de l’enfant en grande partie grâce à l’observation de ses propres rejetons. Si ce vrai et intègre intellectuel pouvait entendre les élucubrations et notions mal digérées de ce triste psittaciste de Williams, il se retournerait dans sa tombe. Vouloir imposer à des mômes des institutrices au visage caché, les obliger à “lire différemment”, relève d’une dhimmitude proprement maladive. Rien que d’un point de vue purement pédagogique, une telle pratique constitue une ineptie sans bornes; seul un islamo-collabo sans honte ni vergogne est capable d’y trouver un quelconque bienfait.
Au demeurant, quand cet ex-archevêque anglican, donc chrétien, se rend au Pakistan, pourquoi y va-t-il pour “lire différemment” le message de femmes musulmanes encagées plutôt que d’y rencontrer des chrétiens en proie à des persécutions sans fin de la part des musulmans? Ignore-t-il que dans ce pays, de braves observants du Coran ont massacré des villages entiers de chrétiens? Honte à cet “homme d’Eglise” qui préfère encenser l’islam le plus obscurantiste plutôt que défendre ses ouailles chrétiennes! Ses insinuations et insultes sournoises à l’égard des islamo-réfractaires n’embrassant pas le “lire différemment” sont d’un ridicule achevé. De plus en plus de gens comprennent que le voile islamique n’est pas une simple pièce d’étoffe comme une autre, mais le marqueur, le symbole, le signifiant d’un islam guerrier et conquérant, et de tout ce qui s’ensuit, en particulier le perpétuel assujettisement, voire la mise en esclavage de la gent féminine dans les pays où sévit la charia. Si après des décennies d’offensive islamiste, si au vu de l’actuelle barbarie djihadiste semant la terreur en Irak, en Syrie ou ailleurs, Williams n’a pas encore compris cela, c’est qu’il est définitivement irrécupérable.
Et comment réagit Cameron face à cette question récurrente du voile islamique? Officiellement, il s’est prononcé contre l’interdiction d’icelui à l’école, mais “accorderait son soutien” aux établissements scolaires et aux tribunaux demandant aux femmes d’ôter leur voile au sein de ces bâtiments. Quelle tiède et molle réaction de la part d’un Premier ministre qui à longueur d’année se targue de défendre fidèlement les intérêts de son peuple! Et quel contraste avec les énergiques menaces de ce donneur de leçons à l’encontre de Poutine!
On reste sur l’amère impression qu’au lieu de se montrer fermes et résolus contre la machine de propagande totalitaire qu’est l’islam, beaucoup de chefs d’Etat sont totalement tétanisés, et de ce fait prêts aux accommodements les plus déraisonnables. Pas étonnant que des personnages comme Sir Rowan Williams profitent des renoncements et abdications au plus haut niveau de l’Etat pour distiller toujours plus ouvertement leur apologie de la charia. A première vue, ce trouble individu peut apparaître comme un bouffon, comique et caricatural à souhait. Mais, ne serait-ce que par sa position sociale qui lui confère bien plus de poids qu’au citoyen lambda, il n’en incarne pas moins, de manière fort dangereuse, l’islamo-collabo dans toute sa splendeur, une vraie de vraie crapule.
Charles Adam
Ouvrage incontournable sur la question du voile : Chahdortt DJAVANN, Bas les voiles! (poche Folio). Elle est née en Iran. Romancière, elle vit à Paris où elle a étudié l’anthropologie.