Le catholicisme bientôt totalement grand-remplacé !

L’historien Guillaume Cuchet, spécialiste de l’histoire des religions, s’est livré dans La Croix à une analyse de l’enquête de l’INSEE d’avril dernier sur les religions pratiquées en France. Il y constate un grand remplacement inédit…

Ce changement fut d’autant plus rapide qu’il touche des populations nées après 1960 : « sans grand passé religieux ou issues de l’immigration, disponibles pour de profondes réorganisations ». Les sans-religion déclarés passant de 45 à 53 % : « avec eux, on est dans un processus classique de “sortie de la religion” tel que le décrivent depuis le XIXe les théoriciens de la sécularisation ».

Le déclin du catholicisme  passe de 43 à 25 %, soit une quasi-division par deux en douze ans. Si la «crise des abus sexuels dans l’Église» a amplifié la tendance, elle ne l’a pas engendrée : « Ce n’est plus de déclin qu’il faut parler mais d’effondrement, et nul ne peut dire à quel niveau se fera la stabilisation. ». Il est à noter la forte progression des «autres chrétiens», de 2,5 à 9 %, surtout des protestants évangéliques.

Les musulmans, passent de 8 à 11 %, moins par conversions que par reproduction de l’identité et la profonde des musulmans : 26 % des femmes sont voilées.

Quant au judaïsme, il serait de plus en plus identitaire : « C’est même, à bien des égards, la religion la plus “identitaire” de France, si l’on en croit l’enquête ».

Selon Cuchet, « l’immigration joue un rôle croissant, à la fois parce qu’elle reste massive (plus de 10 % d’immigrés) et parce que le groupe central de la société française sans ascendance migratoire, souvent d’origine catholique, est de plus en plus sécularisé »,  le « taux de reproduction spirituelle des groupes », soit leur capacité à transmettre leurs convictions à la génération suivante,  « est lié à la dimension identitaire de la religion et à la ferveur. Le meilleur est celui de l’islam (91 %), le moins bon celui du catholicisme (67 %) ».

Le troisième facteur du grand remplacement religieux est le prosélytisme. Ce sont surtout les évangéliques qui le pratiquent, « l’islam ayant tendance à se spécialiser dans la reconversion identitaire de populations d’origine musulmane. La croissance des évangéliques est aussi liée à l’immigration parce que les zones de départ, en Afrique par exemple, ont été touchées par la révolution évangélique de ces dernières décennies et que les migrants arrivent déjà convertis ».

Le paysage religieux de la France, qui avait résisté à la Révolution, à la révolution industrielle, aux conquêtes laïcistes, aux guerres mondiales se trouve bouleversé. « En 1872, dans le dernier recensement public à avoir comporté une rubrique religieuse, plus de 97 % des Français avaient répondu qu’ils étaient catholiques romains et on en était encore pratiquement là au début des années 1960. ». Désormais, « ils ne sont plus que 25 % à se déclarer comme tels, et ce n’est pas terminé. Dans ces conditions, il n’est pas sûr que le catholicisme reste encore longtemps la première religion du pays ».

Et c’est ainsi que des politocards, de l’espèce du vert Éric Piolle, peuvent réclamer la suppression de fêtes catholiques pour les remplacer par des fêtes laïques marquant «notre attachement commun à la République, aux révolutions, à la Commune, à l’abolition de l’esclavage, aux droits des femmes et des personnes LGBT», dans l’indifférence la plus totale de la population française…

Mitrophane Crapoussin