Le coup de com monté par Macron et un journaliste avec un gamin de 6 ans
Cette semaine, en vacances dans le sud de la France, le président de la République et sa dame sont descendus de leur forteresse, à la rencontre de la plèbe. Au pied du fort de Brégançon, ils ont fait une immersion très calculée. Décryptage de l’opération de communication. Il y a d’abord eu la rencontre avec un petit garçon, bien préparée à l’avance. Minutée. Calculée. Le jeune Maxime, 6 ans et demi, avait déclaré à un journaliste radio être fan du président. Une information qui n’a pas échappé au service de presse du monarque qui a donc commandé (commander : demander la fabrication, la fourniture ou la livraison d’une chose ou d’une prestation, contre rémunération) au journaliste le contact du petit Maxime et de sa famille pour organiser la rencontre. Le petit garçon qui veut devenir maire de Paris était ravi, le président lui, jubilait, pensez donc !
N’est-ce pas attendrissant, cette photo ? Le chef d’Etat adore les enfants, au point qu’il n’en a pas lui-même, ce qui lui permet de prendre des décisions sans aucune conséquence pour sa descendance. Dommage, s’il savait ce que c’est bon de se sentir aimé pour soi, de ne pas devoir acheter l’admiration.
Une dense foule de vacanciers, véritable troupeau bêlant, attendait au pied du fort, afin de ne pas perdre une miette du spectacle. Des familles, beaucoup d’enfants, tous prêts à supporter la canicule, la soif, les bousculades, les insolations et à dégainer leur smartphone pour obtenir le selfie tant espéré avec le président et madame. A leur arrivée le couple, de blanc vêtu, en twin look (pour ceux d’entre vous qui ne parlent pas anglais : jumeaux), a pris la pose tout sourire. Emmanuel Macron s’est accordé le temps de discuter avec différents plaisanciers.
Maxime, 6 ans et demi, a eu cette chance… Attendri par le petit garçon qui a confié beaucoup aimer la politique, Emmanuel Macron lui a alors promis de venir visiter l’Elysée. Le tout haut et fort – je l’ai entendu, je vous l’assure – devant les caméras de télévision.
Sauf que cette rencontre n’avait rien de fortuit. Il s’agirait même d’un coup de ‘com’ de l’Elysée. « On a appris que ce petit Maxime n’était pas là par hasard » a expliqué un journaliste de LCI ce vendredi 10 août. « Il faut remonter à lundi matin, le président de la République entend à la radio le portrait de ce jeune garçon qui a une passion dans la vie : Emmanuel Macron ! « Résultat, l’Elysée va donc rechercher le petit et demande aux journalistes d’Europe 1 ses coordonnées. Le journaliste part donc à la recherche de Maxime et de sa famille sur la plage de Brégançon. Il finit par le retrouver et le contact est alors pris avec les équipes de l’Elysée. Et Maxime se retrouve donc tout à fait à propos, à ce premier bain de foule » Il raconte avoir fait le tour des plages pour le retrouver. « J’ai même dû crier plusieurs fois son prénom avant de finir par tomber sur la famille », explique-t-il à L’Express.
“Je n’aime pas les piscines”, la phrase qui fait grincer des dents.
Moi, ce qui a fait grincer les miennes, c’est l’une des dernières déclarations funambulesques du chef de l’Etat. Il n’arrête pas, décidément. Rappelez-vous le « qu’ils viennent me chercher »
« Un petit coucou (expression franchement immature) en voisin » ? Quand je vais faire coucou à mes voisins (ce que je ne fais pas, bien entendu, je les rencontre, je leur rends visite, je tombe dessus en rentrant du marché, on se téléphone) je ne suis pas obligée d’engager du personnel pour faire venir un de mes admirateurs. Qui c’est qui va les allonger pour payer les recherches tous azimuts engagées pour retrouver Maxime ? C’est vous. Et ça a dû coûter un « pognon de dingue ». Encore une de ses expressions favorites.
Cher Monsieur Macron vous pensez que faire trempette avec les masses laborieuses serait l’occasion, au lendemain de l’embarrassante affaire Ben Allah, d’évoquer des sujets plus légers ? Ne croyez surtout pas qu’on va oublier Lahcene. Nous y veillons.
Anne Schubert