Le Mrap rêve de traîner en justice tous les “racistes misogynes” qui critiquent Taubira

HOMMAGE A ROGER HEURTEBISE

La nouvelle garde des Sceaux est certainement la plus grande « erreur de casting » du gouvernement Hollande-Ayrault. Nous avons largement expliqué pourquoi, et nous ne sommes pas les seuls.

Mais le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) se refuse à écouter ces arguments de fond. Il nous pond tout au contraire un de ces communiqués alambiqués dont il a le secret, pour nous dire in fine : critiquer Christiane Taubira, c’est être « raciste » et même « misogyne ».

http://www.mrap.fr/contre-le-racisme-sous-toutes-ses-formes/lutte-contre-lextreme-droite/campagne-de-haine-raciste-contre-christiane-taubira-l2019ump-assure-la-sous-traitance-du-front-national

Même si ce communiqué ne peut émouvoir que quelques gauchistes blanchis sous le harnais ou de jeunes idéologisés par l’Éducation nationale, nous ne résistons pas au plaisir de démontrer point par point l’inanité et le parti pris idéologique et partisan de cette prose digne de Mouloud Aounit.

Le titre résume déjà tout : « Campagne de haine raciste contre Christiane Taubira, l’UMP assure la sous-traitance du Front national. »

Ainsi, critiquer Christiane Taubira, c’est viscéralement « raciste » et « haineux », alors qu’à ma connaissance, aucune des personnes citées par le communiqué n’a fait état de la couleur de peau de la nouvelle ministre de la justice. On retrouve donc là un grand classique de l’« antiracisme » officiel : la moindre critique contre une personne de couleur c’est du « racisme ». Le Mrap n’a jamais dit la même chose pour une personne de couleur blanche (et il en a critiqué de nombreuses sous le gouvernement Sarkozy-Fillon…) donc il opère ainsi une discrimination sur la couleur de peau, ce qui est un peu étrange pour un mouvement « antiraciste ». Et nous allons voir que le reste du texte est du même acabit.

« En ciblant Christiane Taubira, les députés UMP de la Droite Populaire se font les petits factotums de l’extrême-droite. Cette dernière n’a en effet jamais admis la loi française qui reconnaît la traite négrière comme crime contre l’humanité. »

Regardez ces socialistes sur scène, on les croirait sorti du cerveau d'Orwell.
Regardez ces socialistes sur scène, on les croirait sorti du cerveau d’Orwell.

Ceux que le Mrap appelle « extrême-droite » n’admettent non seulement la « loi Taubira », mais toutes les lois mémorielles, ce qu’oublie de rappeler le Mrap. C’est donc mentir en disant qu’ils ne critiqueraient la « loi Taubira » comme négation de la traite négrière comme crime contre l’humanité.

« Christiane Taubira étant à l’origine de cette loi, elle est donc la cible politique depuis 1999, de tous ceux qui s’inscrivent dans l’héritage politique des théoriciens du racisme, de l’apartheid, de l’inégalité des races supposées et de la négation du crime commis contre l’humanité à l’encontre des populations noires déportées et réduites à l’esclavage. »

Là encore, critiquer cette « loi Taubira » serait du « racisme », alors que le principal reproche qui lui est fait, c’est justement d’être discriminatoire en passant sous silence la traite négrière interafricaine, ou la traite des esclaves noirs ou européens par les Arabo-musulmans. Et personne qui a avancé ces arguments n’a parlé de « l’inégalité des races » et autres inventions à la mode Mrap.

Le Mrap reproduit donc un schéma racialiste voire raciste : seuls les blancs seraient des négriers, et leurs descendants devraient expier ces fautes jusqu’à la 20ème génération.

« Front National, identitaires, Riposte Laïque tous ont lancé une offensive sans précédent contre la ministre. Même RTL donne tribune à Eric Zemmour, Céline  sans la plume, haineux et misogyne, pour déverser sa haine contre la Ministre. »

Donc tous ceux qui oseraient critiquer les actes ou les paroles de Christiane Taubira seraient à mettre dans le même sac. On remarquera en passant l’arrivée du terme « misogyne », second volet du communiqué du Mrap. On critiquerait la ministre de la Justice parce qu’elle serait femme. On oublie simplement que le Mrap n’a cessé de déverser des communiqués contre Marine Le Pen, elle aussi femme, et contre des femmes de l’UMP…

« En affirmant que la désignation de Christiane Taubira, lui faisait « mal à la France », le député de l’UMP Jean-Paul Garraud, doute de l’attachement de la Ministre à la République. Quand il ajoute que cette attaque ne s’explique pas par la « couleur de peau » de C. Taubira, la négation sonne alors comme un aveu. »

C’est sans doute le passage le plus comique du communiqué : Jean-Paul Garraud se défend de critiquer la « couleur de peau » de Christiane Taubira, donc c’est un « aveu » de son « racisme » pour le Mrap. On marche sur la tête !

« Son acolyte de l’extrême « Droite Populaire »  de l’UMP, Lionel Lucas, a quant à lui été fouiller dans le web des poubelles de l’extrême-droite pour agiter des rumeurs totalement infondées concernant la ministre. L’art de la délation est aussi le patrimoine commun à toutes les droites extrêmes. »

Ici, c’est l’hôpital qui se fout de la charité. Depuis des années, le Mrap ne cesse de « faire les poubelles » du Web pour accuser tout et n’importe qui. Comme « art de la délation », le Mrap n’a de leçons à donner à personne.

« Dans cette campagne odieuse contre la ministre, l’UMP apparaît comme la gestionnaire de la régie publicitaire raciste du Front National. »

Là encore, une formule creuse pour amalgamer UMP et Front national, alors que l’on sait qu’aucun des deux ne veut « pactiser » avec l’autre ou le servir.

« L’attachement de Christiane Taubira à la Guyane n’est à l’évidence pas étranger à ces attaques concertées. »

Pure invention du Mrap : les « attaques concertées » ! Riposte laïque (qui est mis en cause) n’a pas attendu ni l’UMP, ni le Front national, ni les Identitaires pour écrire sur Christiane Taubira, et inversement. Ce n’est donc là que pure diffamation. Quant à la position de Christiane Taubira sur la Guyane, on lui reproche son passé d’indépendantiste contraire à la défense d’une République une et indivisible, et non son origine guyanaise.

« Le MRAP dénonce cette campagne de haine que le Syndicat de la Magistrature relève fort justement comme un ensemble de « sous-entendus racistes et sexistes ». »

Le Mrap ne fait que citer son complice du Syndicat de la magistrature, qui avec la LDH et autres compères, n’ont cessé de prendre des positions idéologiques et politiques communes en dehors de leurs objets sociaux, en particulier en faveur du laxisme judiciaire et de la sanctuarisation des « minorités visibles ».

« Au delà de cette condamnation, le MRAP retient des premières propositions de la Ministre l’excellente initiative qui entend supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs, et sa défense réaffirmée des principes d’une justice des mineurs. »

Et voilà la preuve la plus flagrante de ce laxisme ! Pour le Mrap, peu importe les victimes de ces délinquants hyper-violents, récidivistes et risquant trois ans de prison. Le Mrap choisit son camp.

« Le MRAP espère une politique judiciaire qui redonne toute sa force et son efficacité à la législation française contre le racisme et les discriminations dont le dernier rapport d’Amnesty International donne un bilan accablant. »

Ah bon ? Parce que jusqu’à présent il y aurait eu du laxisme dans l’application des lois « contre le racisme et les discriminations » ?

Donc si on suit la logique du communiqué du Mrap, il est grand temps que lui-même et le ministère public sous l’autorité de Christiane Taubira traîne en justice l’UMP, la Droite populaire, le Front national, les Identitaires, Riposte Laïque et Eric Zemmour pour « racisme » et « misogynie » envers la pauvre victime Christine Taubira ! On attend les chefs d’accusations précis… qui ne viendront évidemment pas.

Une fois de plus, le Mrap nous pond un communiqué totalement abscons, verbeux et délirant pour salir ses adversaires politiques, sans aucun élément factuel, sans la moindre citation à l’appui de ses dires.

Merci pour cette belle rigolade, qui nous rappelle les heures les plus glorieuses de Mouloud Aounit !

Roger Heurtebise

Publié en 2012

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