Le mystère Farid Ikken, humaniste devenu islamiste

Les témoignages qui nous parviennent d’Algérie, et plus spécialement d’Akbou, à 80 kilomètres à l’ouest de Béjaïa (ex Bougie) ville dont était originaire Farid Ikken, 40 ans, prouvent sans équivoque qu’il existe bien actuellement en France des « recruteurs » de l’État Islamiste, qu’ils œuvrent dans le cadre d’associations et de groupes communautaires, qu’ils infiltrent notre société, qu’ils donnent des ordres pour tuer, assassiner et que cela n’est pas près de prendre fin puisque aucune mesure très sérieuse n’est prise pour les éradiquer.

Toute la famille, tous les nombreux amis, de Farid Ikken, ne comprennent pas, ne peuvent pas comprendre. Ils ne peuvent pas croire à cette histoire que les médias français leur racontent.

Sofiane Ikken, neveu de Farid et avocat, déclare : « Au début on avait cru à une erreur d’identité de l’assaillant, mais cela a été confirmé ».

Lors d’un récent séjour en Algérie, durant l’été 2016, Farid ikken aurait témoigné, toujours selon son neveu Sofiane, que « Daesch était une création de l’Occident et avait même qualifié El Baghdadi d’abruti ».

Sofiane ne comprend pas un tel revirement en si peu de temps.

Farid Ikken avait créé un site d’information électronique intitulé « Béjaïa Aujourd’hui », site qui était en instance de fermeture puisqu’il envisageait son installation en France afin de poursuivre des études en sciences de l’information.

Farid Ikken avait été le correspondant à Béjaïa du quotidien algérien « El Watan » du 1er avril au 31 décembre 2013.

Il avait toujours fait preuve d’un esprit de tolérance. Il était discipliné, sérieux, compétent et s’occupait plus spécialement de questions sociales.

Il n’avait aucun engagement religieux et dans sa vie quotidienne seule la prière était la partie visible de sa religion musulmane. Il n’avait jamais montré de signe religieux ostentatoire.

Les images de l’agression du policier, à l’aide d’un marteau, avant que Farid ne tombe, touché par deux balles, l’une au thorax l’autre au genou, ont énormément choqué tous ceux qui le connaissaient et les informations des médias français concernant une vidéo d’allégeance à Daesch, trouvée à son domicile, sont incompréhensibles.

« Il n’avait pas de sensibilité religieuse et moins encore radicale. Il était très sensible à notre engagement pour la démocratie, les droits humains et la modernité » témoigne Saïd Sali, vice-président de la Ligue des droits de l’homme, originaire comme Farid Ikken de Béjaïa.

Comment Farid Ikken a-t-il pu, en moins d’une année, basculé vers le terrorisme ainsi, comment a-t-il pu être manipulé pour devenir un serviteur de Daesch, dans quelles circonstances et par qui ?

Fort heureusement il n’a pas été abattu et pourra ainsi fournir tous les renseignements susceptibles d’expliquer son geste, et permettre à nos forces de l’ordre d’intervenir pour tenter d’éviter d’autres attentats.

Mais les mesures radicales seront-elles prises par ce président, ce gouvernement et ce ministre de l’intérieur qui paraissent bien peu motivés pour lutter efficacement contre le terrorisme sans trop le combattre ?

Manuel Gomez