Le Poher change de nom et devient “Le Courrier de la Pétoche”

« De même qu’une fausse alerte peut déclencher une vraie panique, un faux problème peut entraîner de véritables complications… » (Grégoire Lacroix).

Jadis, pour défendre une de nos colonies avant que de l’abandonner lâchement, un certain Michel de Brait (dont le patronyme vient du verbe « braire », comme un âne bâté qu’il était (1)) avait créé une feuille de chou, un petit journal intitulé « Le courrier de la colère ». Et bien, laissez-moi vous narrer l’histoire d’un torchon provincial qu’on pourrait baptiser « Le courrier de la pétoche ».

C’était en l’an de disgrâce 2023, sous le règne du marquis Emmanuel de Morveux d’Énarque, dans une région perdue à l’ouest de la « Cellezécie ». Jadis, quand les hordes teutonnes déferlèrent sur le pays, Charles le Dérisoire, le Seigneur de Colombey, avait envisagé d’y créer un réduit pour résister à l’envahisseur. Cette idée stupide et irréaliste avait fait long feu et Charles de Colombey avait trouvé un travail, beaucoup moins risqué, comme speaker à « Radio-Rosbif » à Londres.

Emmanuel de Morveux d’Énarque était un vassal soumis, rampant, reptilien devant la reine Ursula de Brussel, surnommée « La Hyène » tant elle était redoutable. Hélas pour lui, « la Hyène » lui préférait Dingomyr Zobensky, un soudard qui guerroyait contre les Cosaques.

Les « Cellezéceux » s’interrogeaient sur les attirances sexuelles du marquis. Il était marié à une vieille gourgandine qui aurait pu être sa mère, Brichel Trogneux du Touké ; on le devinait fort épris d’Ursula de Brussel et on le voyait, tel un mariolet de ville, prendre amoureusement dans ses bras le rugueux Dingomyr Zobensky. À la cour on subodorait que le marquis était inverti, qu’il portait sa jaquette flottante ou qu’il marchait à voile « et en même temps » à vapeur.

C’est une époque où, chaque jour, sur nos côtes, débarquaient des hordes de barbares. Ils ne venaient point, comme les Vikings jadis, en guerriers conquérants. Que nenni, bien que de taille normale, voire même au dessus de la moyenne, on les appelait les « mi-grands ». Mais il est vrai que les hommes – car il s’agissait principalement de mâles – d’âge mûr prétendaient être des enfants non accompagnés. À peine arrivés en « Cellezécie » ils exigeaient le gîte et le couvert que le pays leur accordait généreusement (et gratuitement) pour répondre aux exigences de la reine Ursula, aux incantations de l’imam Bergoglio, grand mufti du Vatican, et à une très vieille tradition d’accueil qui consistait à être plus généreux avec les allogènes bigarrés qu’avec les « Cellezéceux » de souche.

Dans le pays, les barbares s’implantaient autour des grandes villes, où ils vivaient en clans, de rapines et du trafic de substances hallucinogènes fort prisées par les gens de cour, les plumitifs, les saltimbanques et autres bateleurs de foire. Chaque jour, le pays était en proie à des rixes, des crimes, des délits, voire des guérillas urbaines, tel clan voulant occuper le territoire de l’autre.

Et Ursula « la Hyène » mandait à Emmanuel de Morveux d’Énarque, qui ne savait rien lui refuser, d’accueillir toujours plus de « mi-grands ». Certes, mais le pays commençait à gronder. Les « Cellezéceux » n’en pouvaient plus des nuisances, des vols, des crimes commis par ces nouveaux envahisseurs, bien pire que le furent les Wisigoths, les Ostrogoths, les Huns, et plus tard, les Teutons. Ils ne supportaient plus de payer toujours plus d’impôts pour nourrir ces assistés bons à rien.

Le marquis de Morveux d’Énarque aimait à faire accroire qu’il avait été le disciple du grand philosophe Paul Ricœur. Bien que ce fût totalement faux, ça ne mangeait pas de pain. En effet, les « Cellezéceux » ne connaissaient point ce Paul Ricœur ou le confondaient avec Paul Ricard, le génial inventeur d’une boisson anisée appelée « Pastaga » dont le vulgum pecus était fort friand.

En fait, s’inspirant d’une idée du grand philosophe Alphonse Allais, qui suggérait de déplacer les villes à la campagne, le marquis eut, pour une fois – une fois n’est pas coutume ! – une idée.

Les mauvaises langues racontent qu’elle lui fut suggérée par dame Brichel qui en avait marre de le voir pendu au téléphone pour répondre aux caprices d’Ursula. Elle lui aurait dit « Choupinet, tu me les casses (2) à roucouler avec cette vieille blonde. Dis-lui que tu vas envoyer les « mi-grands » chez les bouseux, elle arrêtera de nous les briser (3) ». L’idée était lumineuse et le marquis s’empressa de la mettre en pratique, en racontant partout qu’elle était de lui.

Fort justement, en Armoric, une vielle haridelle fortunée, fille de Canaan appartenant à la « gauche-caviar » (4), se disait prête à aider toute une colonie de « mi-grands » à s’installer dans un patelin perdu appelé Kalac. Mais, bien évidement, les habitants de Kalac, rétrogrades, xénophobes, peu ouverts à la « diversité » et au « vivre-ensemble », s’opposèrent massivement à cette invasion.

Et c’est là que la presse régionale vola au secours du projet d’implantation de « mi-grands ».

Au centre de l’Armoric, il est une ville triste, sans charme – contrairement aux autres cités armoricaines – dénommée Karé. Et dans cette ville, paraît un petit journal « La gazette de Karé », qui tire à quelques milliers d’exemplaires. Le tirage n’a rien de surprenant car la municipalité de gauche abonne gratuitement les plus démunis au journal. Ses feuilles, pliées en quatre puis découpées, finissent dans les cabinets (ce qui permet à son directeur de dire que son papier est « recyclable »).

Le problème de « la gazette de Karé » c’est qu’en temps normal, elle n’a rien, absolument rien, à raconter : Karé est une ville qui distille l’ennui. Le bulletin météo est invariable 300 jours par an : « pluie avec alternance de crachin » ou « crachin avec alternance de pluie ». Il ne neige jamais sur les Monts d’Aré ou sur le Menez-iel (5) qui culmine à 329 m. La rubrique des « chiens écrasés » est en panne car, depuis la limitation de vitesse à 30 km/h, il devient difficile d’écraser un chien. Dans cette partie d’Armoric conquise par la gauche et déchristianisée, les pardons et troménies n’attirent plus grand monde. Quant à l’horaire des marées, il n’intéresse personne, Karé étant trop loin des côtes.

Une seule fois par an, un événement réveille les habitants (et empêche les autres de dormir), le « Festival des vieilles brouettes ». Des groupes de musique bruyante et discordante viennent s’y produire devant une foule qui piétine et applaudit les deux pieds dans la gadoue. C’est un mélange de tintamarre cacophonique, de bière tiède et de drogues douces ou dures. En dehors de ça, rien !

Il y a bien aussi  quelques « Fesse-Noz », c’est la version armoricaine du « pince-fesse » ou, si vous préférez, du bal populaire, mais pas de quoi alimenter une gazette, fut-elle épaisse comme un casse-croûte de chômeur. Avec l’affaire de Kalac, « La  gazette de Karé » vola au secours du projet en tartinant tous les poncifs de la dialectique de gauche : l’humanisme, le « vivre-ensemble », le melting-pot, le revitalisation de la région, les possibles créations d’emplois, etc. Et bien lui en prit, elle doubla, tripla, quadrupla ses tirages en quelques jours (ce qui laisse supposer que les « cabanes au fond du jardin » furent approvisionnées pour un moment), puis le tirage retomba comme un soufflet.

Dans ses locaux exigus, l’équipe rédactionnelle au grand complet – à savoir Erwan Le Roidec, directeur et Maël Le Trouduc, rédacteur en chef – se désolait de l’effondrement des tirages quand elle reçut, par mail, une menace d’alerte à la bombe. On pourrait penser à l’adage « qui sème le vent récolte la tempête » mais là-bas, dans l’Armoric profonde, des médisants pensent que cette alerte peut aussi être « bidon », juste pour redonner des couleurs à des ventes en chute libre.

Pour ma part, modeste historien amateur, je veux juste rassurer la rédaction de « la gazette de Karé » : la plupart des dirigeants du           « Parti National Breton », pro-Allemands, ont été condamnés à la Libération pour collaboration. Neuf d’entre eux ont été fusillés, dix autres ont été condamnés à mort par contumace. Depuis, les autonomistes ont viré à gauche voire à l’extrême gauche. Donc soyez sans crainte, il n’y a plus de fascistes en Armoric. Alors, soit cette alerte à la bombe est montée de toutes pièces pour relancer les tirages en berne, soit c’est une mauvaise plaisanterie, d’un goût certes douteux mais ni plus ni moins que l’idée saugrenue de repeupler Kalac avec des « mi-grands ».

Cédric de Valfrancisque

1) Qui fut Premier ministre de Charles Le Dérisoire et renia ses convictions sans le moindre remords.

2) Ce qui tendrait à prouver qu’elle en avait ?

3) Ceci semble corroborer la première hypothèse.

4) Ethnie aisée, essentiellement urbaine, qui soutient le Marquis pour toutes les avancées dites « sociétales ». On  désigne parfois ses membres  sous le vocable de « bobos ».

5) Ce mont s’appelait jadis Menez-Hom mais les associations féministes et LGBT ont obtenu que cette montagne soit « non genrée ».

 

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3 Commentaires

  1. Il y avait un Leroidec déjà chez Pierre Dac.Un cousin sans doute, à la mode armoricaine sans doute.

  2. Bien vu -et bien raconté- concernant le centre breton de Plouher-Carhaix.
    Un centre qui a perdu ses repères et qui vote à gauche.
    Si l’Armor, vous le dites, à gagné en liberté d’esprit, l’Argoat a conservé ses traditions! Et ses conservateurs- réactionnaires.
    Cela devenait facile pour les opportunistes -mondialistes, de mobiliser les militants breiz-atao, du diwan, de la bombarde et du qwingn aman, contre les Français patriotes et Citoyens.
    Les ducs de Bretagne ont laissé la place à la République.
    La Bretagne, c’est la France! Et l’amazing grace restera une belle musique celtique!

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