Le Printemps français est pour l’instant celui des prédateurs

Avec le printemps voici que nous reviennent, comme chaque année, les graminées aux noirs pistils nées dans les lointains confins des déserts pétrolifères.

Nous pensions avoir assez désherbé, au mitan de l’hiver, pour que cette envahissante engeance se cantonnât, les températures redevenant clémentes bon an-mal an, à son pré-carré de sable, de vents torrides et de gorges sèches. Hélas. On les vire par la porte du jardin, les voilà qui y reviennent par le soupirail, par le grillage, par la chatière ou par la niche du chien.

Prédicateurs et marchands de tapis volants, sombres crétins formatés dès l’enfance par l’anonnement, la vidange intérieure, le rejet de l’autre, ignorants crasses pleins de leur seule “science” d’un bouquin pompé à la louche sur les grands anciens, ils se ruent vers le couchant comme les frelons asiatiques sur les abeilles sans défense.

On voit bien que des lingères aux ordres leur ont apprêté comme il faut le vêtement. De la tonsure aux orteils, tout est impeccablement blanc, repassé, mis au carré mieux que chez les défuntes cohortes à tête de mort qui tant navrèrent la civilisation de nos pères.

Et ça déferle. Ces plantes toxiques ont des noms. Il semble même que parfois l’on y retrouve l’une ou l’autre de ces aristocraties chamelières issues d’une très longue tradition de pillages, de meurtres, de coups fourrés et de traîtrises propres à faire les bons romans exotiques. Sauf qu’ici, la fiction laisse place aux réalités d’une guerre déclenchée et d’une conquête en cours.

Qu’importent les noms qui sont simplement ceux d’un clonage réussi. Ces robots dont l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) est le zélé concierge autorisé à les faire entrer dans la zone de combat sont d’un seul et même modèle. Et ce modèle parfaitement huilé déverse le même flot de haine, d’intolérance de mépris et de menaces, à la virgule près, de Montréal à Sidney, de Hambourg à Santiago ou à Aubervilliers. Clonés, vous dis-je.

Telle une poule devant un couteau, la République offre à ce chiendent son sourire bonasse d’hôte bien élevé, l’asile de ses forums, la liberté de jouer de la dague pour la contraindre, en un mot le lit sur lequel elle s’allonge, cuisses écartées, contemplant, frémissante sous un léger voile de sueur, l’invité se déshabillant.

À la voir se livrer ainsi au proxénète, il devient légitime de penser qu’elle mérite le sort que celui-ci lui réserve. Cependant, il est tout autant loisible de se dire qu’après tout, un bon coup de tondeuse sur la pelouse aux herbacées permettrait de dégager le chemin de la maison commune.

A l’heure où les grilles du domaine s’ouvrent en grand sous les griffes des prédateurs, nettoyer le parc devient dès lors oeuvre de salubrité publique.

Alain Dubos

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P.S. : On vire Qaradawi et  coucou, voici Al Arifi !

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