Le voile islamique, c’est du pipeau

A propos de cet énorme enfumage de « voile islamique », juste une courte mise au point.

1 – La « burqa » est un vêtement pachtoune afghan, non prescrit par le Coran. La France n’est pas l’Afghanistan. Le mot « burqa » n’existe pas dans le Coran.

2 – Le mot « niqab » n’existe pas dans le Coran. La France ne fait pas partie de la Péninsule Arabique.

3 – Le mot « hijab » figure sept fois dans le Coran.

« Hidjab » a diverses traductions : cloison, écran (écran de maisons), portière, rideau (rideau d’arbres), voile, mur, séparation…

Les propagandistes du « voile islamique » se basent sur le « hidjab » du verset 53 de la sourate 33.

Ce verset concerne en réalité non pas les femmes mais des hommes, invités chez le Prophète pour manger -et qui ne doivent pas entrer chez lui avant ce moment-là-, au cas où ils auraient, après le repas, quelque chose à demander à ses femmes. Ils doivent alors s’adresser à elles « de derrière un rideau » (MIN OUARA HIDJAB) … car « vous ne devez pas faire de la peine au Messager d’Allah ni jamais vous marier avec ses épouses après lui ; ce serait, auprès d’Allah, un énorme péché»…

Des compagnons du Prophète avaient-ils des visées sur ses femmes ?

Ce sont donc bien des hommes qui doivent se mettre derrière un rideau (hidjab) pour parler aux femmes du Prophète et non de ces femmes qui doivent se voiler la face devant les hommes. Par ailleurs, il s’agit ici des femmes du Prophète, qui ont un statut spécial, élevé et protégé, et non des femmes en général.

Des versions du Coran en français remplacent le mot « rideau » (hidjab)  par « voile » ce qui donne par exemple : « Quand vous demandez quelque chose aux épouses du Prophète, faites-le derrière un voile ». Ceci ne change rien sur le fond car cette injonction s’adresse bien à des hommes et non à des femmes.

Dans les autres versets du Coran qui mentionnent le « hidjab », ce mot a un sens immatériel, symbolique (« voile de la nuit », « mur » entre <Les gens du Paradis et les gens du Feu>…)

4 – Le mot « djilbab »,  figure au verset 59 de la même sourate 33.

Traduction Hamidullah : « Prophète, dis à tes épouses, à tes filles, aux femmes des croyants de revêtir leurs mantes (djilbab) : d’échapper à toute offense ». Le mot figurant dans ce verset est jalabibihina, de jilbab= singulier, jalabib=pluriel ; le suffixe –hinna désigne des femmes.

Autres traductions : « de resserrer sur elles leur mante » ; « de ramener sur elles leur grand voile (djilbab) », ou encore : « de ramener un pan de leurs voiles sur elles », ainsi que cette précision éventuelle : « de couvrir leur poitrine ».

Le djilbab est en fait un large vêtement d’extérieur, que la femme porte au-dessus de ses habits et qui couvre tout son corps de sa tête à ses pieds. Elle revêt le djilbab au-dessus de ses habits quand elle sort de sa maison. Autres traductions : cape, manteau, robe. C’est la djellaba maghrébine.

Selon Wikipedia (d’après Muhammad Hamidullah ?) : « Les compagnons de Mahomet, en exil, habitaient des maisons petites et souvent inconfortables. À la nuit tombée, les femmes devaient sortir pour satisfaire leurs besoins naturels et des jeunes gens en profitaient pour les harceler sans vergogne. Elles se plaignirent à Mahomet, suite à quoi il aurait reçu le verset <en question>.

5 – Le « khimâr », figure au verset 31 de la sourate 24, au pluriel (khumur).

Khimâr « désigne tout ce qui couvre la tête de quelque forme qu’il soit : une mantille, un châle ou une écharpe, par exemple », que les femmes doivent rabattre sur leurs poitrines, en présence d’hommes n’étant pas de l’entourage familial. Là comme ailleurs, il ne s’agit pas d’un voile dont la femme doit se couvrir le visage.

Le terme rendu ici par « poitrines », est « juyub », traduit aussi par échancrure, gorges, seins. Le terme juyub est utilisé par le Coran au singulier jayb à propos de Moïse (27:12 ; 28:32) dans le sens de l’ouverture de la chemise ou tunique, dans laquelle il plonge la main.

L’expression coranique traduite par ramener leur voile sur leur poitrine“, veut dire qu’elles doivent éviter les décolletés plongeants.

6 – Le « sitar » est aussi utilisé dans la phraséologie islamique « pro-voile » ; 3 cas de figure dans le Coran :

. Le mot sitr (et non sitar), sourate 18 verset 90, est un abri qu’Hamidullah traduit par voile : « Et quand il eut atteint le Levant, il trouva que le soleil se levait sur une peuplade à laquelle Nous n’avions pas donné de voile pour s’en protéger ». De toute façon, il ne s’agit nullement d’une pièce de tissu pour les femmes.

. Le mot mastûr (participe passé), sourate 17 verset 45, qui a le sens de « invisible » :

Traduction Hamidullah : « Et quand tu lis le Qur’an, Nous plaçons  entre toi et ceux qui ne croient pas en l’au-delà, un voile invisible » (hidjâban mastûran). Autre illustration du sens symbolique du mot « hidjab » en tant que voile, dont il est précisé en outre ici qu’il est invisible, mastûr.

Traduction Chouraqui : « … nous mettons, entre toi et ceux qui n’adhèrent pas à l’Autre monde, un store invisible ». Chouraqui indique en note : « un store, mastour : d’une racine qui donne sitar, le rideau qui ferme la tente ».

. Le mot tastatirûna (forme verbale VIII) sourate 41 verset 22, qui a le sens de «se cacher, s’abriter, se dissimuler, se mettre à couvert » : « Vous ne pouvez vous cacher au point que ni votre ouïe, ni vos yeux et ni vos peaux ne puissent témoigner contre vous… »

Ceci concerne « les ennemis d’Allah le jour où ils seront rassemblés en masse vers le Feu », voir verset 19 de la même sourate.

Le mot « voile » des versions françaises du Coran tente de traduire divers mots arabes sans rapport, dans le texte original, avec un « voile islamique » obligatoire pour les femmes.

Mais où les islamistes et autres « savants » (ulémas) vont-ils chercher tout çà ?

Philippe Jallade

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