Le wokisme, dès le plus jeune âge c’est mieux !

Ce samedi, peut-être par nostalgie inconsciente de n’avoir plus de souverain, au lieu de regarder la retransmission de la cérémonie du couronnement de Charles III, je suis allé à Versailles. Mais pas où vous croyez.

Car cette ville, malgré l’écrasante et internationale célébrité de son château – maintes fois copié, jamais égalé –, recèle d’autres trésors : la cathédrale Saint-Louis, le Jeu de Paume où fut prononcé le fameux serment, le musée Lambinet, etc., sans oublier ses cimetières, offrant non seulement une magnifique statuaire funéraire mais encore abritant des personnalités de premier ordre.

Ainsi, j’ai visité le cimetière des Gonards, qui se situe sur les hauteurs de Versailles et où reposent, entre autres, l’aviateur Louis Blériot, la famille de joailliers Cartier ou encore le poète dandy Robert de Montesquiou, modèle du baron de Charlus dans La Recherche du temps perdu, de Marcel Proust. Un autre personnage est enterré là, dans un petit bois oublié où sa tombe se devine à peine, isolée des autres sépultures, sans doute parce que nul ne voudrait reposer pour l’éternité dans son voisinage : Henri Désiré Landru, jugé puis guillotiné à Versailles, le matin du 25 février 1922.

Donc, après ma longue promenade dans la ville, qui fut un temps le centre politique de la France, j’ai repris mon train. Là, sur un fauteuil, se trouvait un livre pour enfants, vraisemblablement oublié. Comme il semblait neuf, j’ai voulu prendre en quelque sorte la température de la littérature enfantine de notre temps. Je n’ai pas été « déçu »…

Le livre en question s’intitule La grande vague du Mont-Saint-Michel, avec en couverture un bande d’enfants multicolores – diversité oblige –, mais pourquoi pas ? En fond, on devine le fameux mont coiffé par son abbaye. L’ennui c’est que ladite abbaye a été dépouillée de son ornement majeur, sans doute trop connoté catholique pour l’illustratrice, une certaine Flavie Pichot. Idem pour l’intérieur de l’ouvrage, pas une seule fois n’apparaît l’archange doré qui, pour ceux qui connaissent les lieux, est pourtant visible de très loin. De plus, l’allure générale du mont n’a plus rien à voir avec le lieu sacré que l’on connaît, comme une métaphore de l’effacement de notre identité culturelle. On dirait une déjection canine plutôt que le chef-d’œuvre unique au monde, que, précisément, la diversité des quatre coins de la planète vient visiter.

Du côté des personnages, nous avons : Assa, Maël, Lily et Noa. Le texte nous révèle qu’ils sont cousins et « passent toutes leurs vacances ensemble ». Une sorte famille United Colors of Benetton, en somme, telle qu’on nous la vend à coups de trique publicitaire en ce moment !

Dans cette trépidante aventure, les cousins veulent voir le mascaret, pas encore rebaptisé Machallah, mais ça ne saurait tarder puisque le mascaret c’est aussi la volonté d’Allah, bande de mécréants !

Parmi les cousins susnommés, Assa est la plus philosophe du groupe. Elle est au centre de l’histoire et elle seule a droit à un portrait isolé. Car, en sa qualité de jeune fille noire, elle est à l’origine de tout, comme nous l’a expliqué en substance le docteur ès délires Gims, affirmant qu’à défaut de l’eau tiède, les Égyptiens – décrétés noirs dans la doxa wokiste – ont inventé l’électricité, mais pas à tous les étages visiblement…

Pour revenir à mes moutons, La grande vague du Mont-Saint-Michel est éditée par Hachette jeunesse, avec la bénédiction du CNL (Centre national du Livre), organisme inutile et coûteux qui se trouve sous la houlette du ministère de la Culture, dont la nouvelle tenancière ne voit pas malice quand il s’agit d’exposer une « œuvre » figurant un enfant pratiquant une fellation sur un adulte. D’après sa fiche Wikipédia, le CNL « a pour mission d’encourager la création et la diffusion d’ouvrages de qualité ». De qualité idéologique conforme, bien entendu. Cependant, et même si les cadors du CNL prétendent que « tous les livres se dévorent », pour ma part, je ne bouffe pas n’importe quoi ! Et pour me venger, j’ai acheté le dernier inédit de Céline, La Volonté du Roi Krogold, dont je causerai en temps voulu…

Quoi qu’il en soit, God Save the New King, diversitaire en diable me suis-je laissé dire.

(Au fait, le Petit Prince, il a aussi des cousins noirs ?!)