Législatives : la candidature de Christian Bouchet est-elle compatible avec le discours de Marine Le Pen ?

Christine Tasin a réagi à l’annonce de la candidature de Christian Bouchet, pour le Front national, dans le département de Loire-Atlantique. Nous portons à la connaissance de nos lecteurs cet article que nous avait fait parvenir un lecteur, Jean-Pierre Goldberg, en novembre 2010, dans le numéro 172. Plus que jamais d’actualité…

Le soutien de Christian Bouchet ou d’Alain Soral est-il compatible avec le discours de Marine Le Pen ?

Posted on 22 novembre 2010 by Jean-Pierre Goldberg – Article du nº 172
Il est probable que beaucoup de lecteurs de Riposte Laïque ne connaissent pas bien la carte de visite de Christian Bouchet.
Ce monsieur est membre de la direction nationale du Front National, et soutient Madame Marine Le Pen dans sa campagne pour prendre la présidence du Front National.
Je vous propose un petit florilège des écrits de Monsieur Christian Bouchet, éditeur de voxnr site pro islamiste.

Lorsqu’il avait créé sa petite entreprise « les nationalistes révolutionnaires », il écrivait : « Parmi les dirigeants politiques mondiaux actuels, Hugo Chavez, Vladimir Poutine, Jean-Marie Le Pen, Fidel Castro et Mahmoud Ahmadinejad inspirent du respect aux Nationalistes Révolutionnaires pour leur discours anti-impérialiste américain et antisioniste. » Puis la petite boutique de Monsieur Bouchet devient « Nouvelle Résistance » ou, il fait remonter à la surface les idées de son maitre, Jean Thiriart, nazi belge, fondateur de l’association d’extrême gauche en 1942, « Les Amis du Grand Reich allemand », association qui regroupait en Belgique romane d’anciens éléments d’extrême gauche favorables à la Collaboration européenne, voire à l’annexion dans le Reich.

Jean Thiriart, penseur préféré de Monsieur Christian Bouchet, créé en janvier 1963 le mouvement Jeune Europe, qui souhaite fonder des Brigades révolutionnaires européennes pour débuter la lutte armée contre l’occupant américain. Ainsi des contacts sont pris avec la Chine communiste, la Yougoslavie et la Roumanie, de même qu’avec l’Irak, l’Égypte et l’autorité palestinienne.

L’ardeur des amis de Jean Thiriart dans le combat antisioniste ou plus prosaïquement antisémite, n’est pas contesté.
– le premier « Européen » tombé, les armes à la main en luttant contre le « sionisme », Roger Coudroy, est membre de Jeune Europe (1). Cependant la presse de l’organisation, tout d’abord « Jeune Europe », puis « La Nation européenne », a une audience certaine et compte des collaborateurs parmi lesquels on peut citer l’écrivain Pierre Gripari, le député des Alpes-Maritimes Francis Palmero, l’ambassadeur de Syrie à Bruxelles Selim El Yafi, celui d’Irak à Paris Nather El Omari, ainsi que Tran Hoai Nam, chef de la mission vietcong à Alger, des personnalités telles que le leader noir américain Stockeley Carmichel, le coordinateur du secrétariat exécutif du FLN Cherif Belkacem, le commandant Si Larbi et Djambil Mendimred, tous les deux dirigeants du FLN algérien, ou le prédécesseur d’Arafat à la tête de l’OLP, Ahmed Choukeiri, acceptent sans difficultés de lui accorder des entretiens.

C’est ce biberon idéologique nazi et antisémite que le jeune Christian Bouchet a tété.
Puis il opère un tournant que l’on pourrait appeler, si nous étions polis « national bolchevick » (pardon à Lénine et a Edouard Limonov) mais qui est en réalité seulement nazi: sa nouvelle revue s’intitule « Lutte du Peuple » (hommage sans doute au Jean-Paul Sartre de 1942 qui faisait jouer « les mouches » avec l’accord des allemands). L’ennemi désigné est le nouvel ordre mondial américano-sioniste. La stratégie des secteurs périphériques, chère à la LCR, est reprise et de nombreux groupes formés : Comité Anti-Mcdo, Résistance Ouvrière, etc.

Puis en octobre 2010 monsieur Bouchet déclare sa flamme à Marine Le Pen.
« Stratégiquement, je souhaite qu’à terme Marine Le Pen prenne le leadership au sein du Front. Je sais qu’il est de bon ton de la critiquer, de voir en elle un Fini en jupon, mais telle n’est pas ma position. Elle est à mes yeux rassembleuse et politique, elle incarne à la fois la continuité et le renouveau ; et, last but not least, c’est une femme, de surcroît jolie… ce qui est un atout non négligeable pour nos idées. Qu’elles soient énoncées par une femme les rend sans doute moins dures, plus acceptables et il est notable que ce soit sous la direction de femmes que divers mouvements anti-immigrationnistes ou populistes aient obtenu de beaux succès ces dernières années. Je pense par exemple à Siv Jensen pour le Parti du progrès norvégien ou à Pauline Hanson pour One Nation en Australie.

Et désormais il est rejoint malgré ses thèses antisémites et négationnistes par son vieil ami Alain Soral qui écrit le 4 novembre 2010 (2).

« Imaginez Ahmadinejad, Poutine, Chavez et Nasrallah soutenus par Benoît XVI et relayés ici par Le Pen et les intellectuels Michel Collon, Jean Bricmont.
Non seulement cette union sacrée d’insoumis à l’Empire du tout puissant commerce aurait de la gueule, mais l’ennemi, ne sachant plus où donner de la tête, ne pourrait plus tenir, obligé de lâcher comme au moment magique où l’armée, soudain, fraternise avec les ouvriers. Au lieu de ça : le nabot Medvedev détricotant jour après jour le travail du combattant Poutine, les soi-disant purs salafistes plus occupés à nuire aux chiites, pourtant soutiens du Hamas, qu’à contrer les sionistes, le Pape s’excusant d’être à la tête d’un réseau pédophile et mêlant sa voix aux gauchistes sur la question des Roms, plutôt que de dénoncer son odieuse diabolisation, Gollnisch et Marine luttant à mort pour la succession du FN et les fort peu comiques à gamelle, Jamel et Alévèque, trahissant Dieudonné »…

Il est intéressant de lire la façon de parler des juifs, dans la déclaration d’intention de l’association des amis d’Alain soral dans leur bulletin du 14 décembre 2009.

« National-républicain de gauche qui a rejoint les nationaux-républicains de droite, comme il aime à le rappeler lui-même, Alain Soral est un philosophe, romancier, critique, essayiste et sociologue français né à Aix-les-Bains en 1958. Transfuge du Parti Communiste Français, auteur des discours de Jean-Marie Le Pen de 2005 à 2008, président d’Egalité et réconciliation, voyageur aux quatre coins de l’Europe et du monde oriental, rencontrant les principaux cadres du Hezbollah et de la résistance islamique avec ses compagnons de route et de coeur Dieudonné et Thierry Meyssan, Alain Soral se définit avant tout comme un intellectuel français dissident.

Il est l’homme qui a compris les déçus de l’extrême gauche et les oubliés de l’extrême droite, unis sous la bannière de la réconciliation contre l’hydre sioniste.
Précisons immédiatement de quoi il retourne. Faisons taire toute polémique inutile. Arrêtons avec la désinformation et la diabolisation :
Alain Soral est-il judéophobe ? Il est judéo-sceptique et anti-Israël.
Cela fait-il de lui un nazi ? NON.
Alain Soral est-il homophobe ? Il est anti-communautariste.
Cela fait-il de lui un « casseur de pédé » ? NON.

Au contraire, Alain Soral est le seul français à avoir eu le courage de fusionner les deux faces schizophrènes de la pensée socialiste en une proposition politique unique et cohérente, qui relève le pari impossible de rassembler et fédérer en France aussi bien que dans les pays arabo-musulmans.

On oublie trop que dans le national-socialisme, il existait deux tendances :
celle de droite, dominée par Hitler et les SS.
L’autre, celle de gauche, foncièrement marxiste, est marquée par Ernst Röhm, communiste, lieutenant d’Hitler et chef des fameux SA. Röhm, qui aurait pu changer les orientations du III° Reich et la face du monde, fut assassiné lors de la Nuit des Longs Couteaux à Berlin, le 30 juin 1934.
Röhm souhaitait une révolution sociale, qui a été empêchée par le Führer et ses sbires.
Et si, de par sa vision singulière et son courage intellectuel, si de par son charisme politique et son engagement moral de tous les instants dans un pays gangrené par le politiquement correct, Alain Soral était notre Röhm à nous, français du XXI° siècle ?

Notre tâche, à nous autres lecteurs de son oeuvre nationale-révolutionnaire, est d’empêcher sa pensée de se faire assassiner par les tenants de cette Haute Banque Juive qui ne dit pas son nom, les thuriféraires du capitalisme mondial, les milices homosexuelles et les bobos de la gauche bien-pensante, TOUS COUPABLES.
L’Association des Amis d’Alain Soral est un espace virtuel de liberté d’expression dédié à Alain Soral et à son œuvre. Il ne s’agit pas d’une ixième association de loi 1901 coulée dans la masse, mais d’un mouvement de soutien libre et indépendant. Cette tribune est un hommage au dernier des écrivains français. »

Didier Lapeyronnie, sociologue,écrivait, dans Libération, que « le racisme anti-juifs de banlieue relève d’une logique collective. Il y a aussi un antisémitisme d’extrême gauche que véhiculent des gens comme Dieudonné ou Alain Soral [essayiste transfuge du PC et proche du FN avec lequel il a rompu récemment, ndlr]. Mais il reste très minoritaire et très faible. Et il y a, en bas, cette espèce d’antisémitisme populaire apparu dans les quartiers. Mais entre ces trois formes, pour l’instant, il n’y a pas de liens. Heureusement ».

Que penser, dans ce contexte, de certaines rumeurs affirmant qu’Alain Soral pourrait prochainement rejoindre l’équipe de Marine Le Pen ? Peut-on, comme le fait courageusement Marine Le Pen, dénoncer le péril islamiste, et avoir dans son staff de campagne un homme influent qui voit le complot sioniste derrière tous les problèmes du monde, et qui ne cache pas sa sympathie pour le Hezbollah et le Hamas ?

Jean-Pierre Goldberg

(1) http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EpkFEVyEZuuoABsLAC.shtml

(2) http://www.egaliteetreconciliation.fr/Bloc-Note-No51-4552.html

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