Comment ne pas évoquer Manouchian et tous ses amis à l’heure où les Arméniens se font massacrer, chasser de chez eux dans un silence international assourdissant ?
Ne manquez pas l’article de Jules Ferry et celui de Juvénal de Lyon sur ce qui se passe en Arménie, à paraître dans la matinée.
https://resistancerepublicaine.com/2023/10/01/armenie-les-visages-du-drame-humain-en-cours/
Comment ne pas évoquer le bruit autour du pantin Zelensky et de l’Ukraine, comment ne pas évoquer les milliards, les chars, les canons, l’aide logistique, les soldats.. partis chez les va-t-en-guerre ukrainiens dirigés par le débile Biden et ses faucons ?
J’ai honte de la France et de tous les pays qui baissent les yeux et se taisent.
Et je pense à tous ceux qui, Anglais, Américains, Arméniens, Algériens, Italiens, Belges… ont donné leur vie pour que nous échappions aux bottes nazies.Tout ça pour que des Macron, Biden, der Leyen imposent un nouveau nazisme à nos enfants ?
Pourquoi mettre l’Affiche rouge dans les coups de cœur culturels ? Parce qu’il ne faut pas oublier, parce que cette affiche qui n’a rien d’une oeuvre d’art est devenue un symbole. Il ne faut pas oublier la capacité des forces d’occupation, des forces collabos à déguiser la vérité, à la taire, à faire passer les traîtres pour des amis et les Résistants pour des salauds. Et parce que des poèmes, des lettres, des chansons sublimes ont été écrits, chantés… pour ne pas oublier et pour rendre hommage.
Pour se souvenir, d’abord, un petit récapitulatif que nous avions publié il y a deux ans
Le 21 février 1944, les murs de Paris se couvrent de grandes affiches rouges. Placardées à 15 000 exemplaires, elles font état de l’exécution au mont Valérien de 23 « terroristes » membres d’un groupe de FTP (francs-tireurs partisans), qualifiés d’« armée du crime ».
Le chef de ce groupe de résistants s’appelle Missak (Michel) Manouchian. Il est né en Arménie 36 ans plus tôt et a perdu son père dans le génocide arménien.
Quand il arrive en France, en 1924, il apprend le métier de menuisier et adhère au syndicat communiste, la CGTU. Il écrit par ailleurs des poèmes et se consacre à la littérature et à l’étude. Au Parti communiste, il fait partie du groupe MOI (Main-d’Oeuvre Immigrée). Pendant l’occupation allemande, il rejoint un petit réseau de résistants communistes, les FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisans-Main-d’Oeuvre Immigrée).
La propagande nazie daube sur l’origine étrangère de Manouchian et de ses compagnons d’infortune (pour la plupart Arméniens comme lui ou juifs d’Europe de l’Est). Mais il n’est pas sûr que cette argumentation ait eu l’effet attendu sur l’opinion française si l’on en croit le beau poème de Louis Aragon chanté par Léo Ferré…
Un réseau très recherché
Le réseau des FTP-MOI a été fondé en mars 1942 par Boris Holban (34 ans), de son vrai nom Bruhman. Issu d’une famille juive qui a fui la Russie pour la Bessarabie puis la France, Boris Holban s’engage en 1939 dans un régiment de volontaires étrangers. Fait prisonnier, il réussit à s’évader grâce au réseau d’une religieuse de Metz, Sœur Hélène (François Mitterrand bénéficiera du même réseau).
En mars 1942, Boris Holban met sur pied les FTP-MOI parisiens avec des équipes de Roumains, de juifs polonais et d’Italiens sans compter un détachement spécialisé dans les déraillements et des services de renseignement, de liaison et de soins médicaux. Ce sont au total 30 combattants et une quarantaine de militants. Ils sont affiliés au mouvement des FTP, créé par le parti communiste à la fin de l’année précédente.
Les FTP-MOI commettent à Paris 229 actions contre les Allemands, de juin 1942 à leur démantèlement en novembre 1943 par la Brigade Spéciale N°2 des Renseignements généraux (BS2), un organe de la préfecture de police de Paris chargé de la traque des communistes.
Ci-contre, Michel Manouchian
La plus retentissante de leurs actions est l’assassinat, le 28 septembre 1943, du général SS Julius Ritter, qui supervise le Service du Travail Obligatoire (STO), responsable de l’envoi en Allemagne de centaines de milliers de jeunes travailleurs français.
En août 1942, la direction nationale des FTP enlève la direction des FTP-MOI à Boris Holban car celui-ci refuse d’intensifier le rythme de ses actions. Il juge non sans raison que le réseau est au bord de la rupture. Il est remplacé à la tête du groupe par Missak Manouchian.
Suite à une trahison, celui-ci est arrêté par la police française avec plusieurs de ses amis le 16 novembre 1943, à Évry Petit-Bourg, sur les berges de la Seine. Sa compagne Mélinée réussit à échapper à la police.
Livrés à la police militaire allemande, Manoukian et 23 de ses camarades sont jugés devant la presse collaborationniste qui s’appesantit sur leurs origines et leur « cynisme ». Vingt-deux sont exécutés le 21 février 1944. C’en est fini des FTP-MOI.
Rappelé par les FTP en décembre 1943, Holban retrouve et exécute le traître qui a livré le groupe.
Après la Libération, il s’en retourne en Roumanie où il devient colonel puis général. Mais le dictateur Ceaucescu le déchoit de son grade et l’envoie travailler dans une usine jusqu’à sa retraite. Revenu en France, il sera décoré de la Légion d’honneur le 8 mai 1994 sous l’Arc de Triomphe de l’Étoile par le président Francois Mitterrand.
Il suffit de regarder cette affiche, faite pour accabler les Résistants, les dénonçant et accablant parce que juifs, parce qu’étrangers, et les faisant passer pour des voleurs, pour des assassins. À hurler, à pleurer. Ils sont tous morts, ils ont tous été assassinés.
Il faut lire la dernière lettre de Manouchian à sa femme, sa petite Méline adorée, pour puiser la force de se battre, encore et toujours et malgré tout.
Ma Chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée,
Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, je n’y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t’écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.
Je m’étais engagé dans l’Armée de la Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense.
Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous… J’ai un regret profond de ne t’avoir pas rendue heureuse, j’aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d’avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu’un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi à ta sœur et à mes neveux. Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l’armée française de la libération.
Avec l’aide des amis qui voudront bien m’honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d’être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie. Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l’heure avec le courage et la sérénité d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n’ai fait de mal à personne et si je l’ai fait, je l’ai fait sans haine.
Aujourd’hui, il y a du soleil. C’est en regardant le soleil et la belle nature que j’ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t’embrasse bien fort ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cœur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari.
Michel Manouchian
Écoutez cette magnifique chanson, ce magnifique Léo Ferré qui nous fait trembler, chantant l’extraordinaire poème de Louis Aragon.
https://www.poesie-francaise.fr/louis-aragon/poeme-l-affiche-rouge.php
Je vous renvoie aux nombreux articles que RR a consacrés à l’Affiche rouge, en voici quelques extraits, je vous invite à les lire ou relire tous, en hommage à l’Arménie. Pour y puiser la force de se lever contre le génocide qui s’y déroule impunément. Pour de sombres histoires de pétrole, de gaz et autres richesses inhumaine.
Ici Claude T.A.L rendait hommage à tous les immigrés morts pour la France le 21 février 44 et posait une question ô combien d’actualité :
Aujourd’hui, 21 février, est l’anniversaire de l’exécution des résistants de « l’Affiche rouge » ( 21 février 1944 )
Juifs roumains, polonais, hongrois, Espagnols, Italiens, Arméniens, « vingt et trois étrangers et nos frères pourtant » ( Aragon ), oui, ceux-là étaient nos frères !
Les immigrés de maintenant sont nos frères ?
Beaucoup des Résistants des FTP-MOI n’avaient pas la nationalité française, mais tous se battaient pour la France.
Une énorme différence avec ces ” Français ” d’aujourd’hui qui haïssent la France.
Tiens, je vais vous raconter l’histoire de l’un d’entre eux, que j’ai bien connu.
Il s’appelait Baruch Bruhman, plus connu en France (?) sous le nom de Boris Holban.
Chef militaire des FTP-MOI de la région parisienne de mars à août 1942, puis de nouveau à partir de décembre 1943.
Lire la suite ici :
Même parmi ceux qui veulent ne pas oublier, rendre hommage, il y a de nouveaux dhimmis.
Que dire de ce professeur qui demande au conférencier venu parler de l’Affiche Rouge de ne pas dire que les fusillés de l’Affiche rouge étaient juifs parce que ses élèves étaient maghrébins ?
Que dire, en effet ?
Christine Tassin n’a pas encore fait sa mue. Et de plus seul Manouchian était arménien.
Et beaucoup étaient étrangers. Les émigrés de l’époque.
Déjà l’article commence mal avec son titre erroné, car en effet un seul Arménien dans le lot.
Il devait bien y avoir un ou quelques Ukrainiens parmi les communistes “résistants pour la France”. Mme Tasin ne demande pas pour autant à la France d’aider l’Ukraine. Et s’il y avait eu des Algériens faudrait-il aider l’Algérie et contre qui. On peut décliner à l’infini les cas de figure.
Excellent papier, et un déplorable commentaire. Merci en tout cas.
Faut-il avoir des compatriotes dont l’occupation était de mener la subversion marxiste dans leur pays d’accueil, sous la direction du Parti communiste français qui n’est “entré en résistance” qu’à compter de la rupture du pacte germano soviétique, comme d’ailleurs aussi les gens de l’affiche, pour mériter d’être secourus lorsqu’on fait l’objet actuellement de persécutions ?
Ces gens ne se sont pas battus pour la France mais uniquement pour la “patrie soviétique” et il est fort à parier que leurs descendants persécutent les patriotes français actuels. Le peu d’enthousiasme après guerre manifesté par les résistants pour ces gens est dû au comportement criminel de certains et à leur réelle motivation (voir Wikipedia).
Quant aux élèves maghrébins, dont on se demande pourquoi ils sont mêlés à cette affaire, ils se fichent totalement de savoir quelle était l’origine des résistants car l’histoire de France ils s ‘en balancent en général.
Tout à fait d’accord avec vous, Christine ! Honte et colère partagées. Et merci d’en profiter pour sortir de sa cage le vieux Léo. Tellement génial.
À ma connaissance seul Manoukian étaient arméniens la plupart étaient juifs d’Europe de l’Est Ai si que des italiens ou espagnols
A titre d’information il y avait 25 000 soldats juifs immigrés dans l’armée française qui ont tous étaient trahis par Petain qui a envoyés leurs familles dans les camps de la mort malgré son engagement à ne pas le faire
C’est sur que les immigrés européens voulaient mourir pour la France sans doute plus que beaucoup de gaulois