Les députés ne servent à rien : ne les payons plus !

Allez ouste, les députés. Vous nous coûtez des fortunes.

Pourquoi devrions-nous vous payer puisque vous ne servez strictement à rien ?

Oh, vous auriez servi, oui, avant la Ve République. Là vous aviez un véritable rôle à jouer. Mais maintenant ? Dans une république qui n’est plus une démocratie. Parce que « république » ne signifie pas forcément « démocratie ». Il y a des démocraties qui ne sont pas des républiques, comme le régime britannique, c’est-à-dire des monarchies, et des républiques qui sont des dictatures, sous des formes diverses : ploutocratie (c’est le cas de notre pays), gérontocratie, dictature militaire, dictature religieuse. (je laisse de côté les autres systèmes politiques, mon propos n’étant que les républiques et les démocraties).

En ce qui nous concerne, revoyons les principes : la France a posé celui d’établir la Déclaration des droits de l’homme comme préambule à chacune de nos Constitutions. Le Déclaration des droits de l’homme s’est appuyée sur les analyses très pointues de nos philosophes que je rappelle ici :

Diderot : « Aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres […] Ce n’est pas l’État qui appartient au prince, c’est le prince qui appartient à l’État […] le gouvernement et l’autorité publique sont des biens dont le corps de la nation est propriétaire ».

Montesquieu : « Lorsque dans la même personne ou dans le même corps de magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice, il n’y a point de liberté ; parce qu’on peut craindre que le même monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyranniques pour les exécuter tyranniquement ».

Rousseau : « La puissance législative appartient au peuple et ne peut appartenir qu’à lui. […] Toute loi que le peuple n’a pas ratifiée est nulle. Ce n’est point une loi. »

Autrement dit, les représentants du peuple sont là pour faire les lois et le rôle du gouvernement est de les faire appliquer, ainsi de veiller à la sécurité du pays. Point barre.

De Gaulle, ce grand résistant, nous a néanmoins trahis. La Constitution de la Ve République a été adoptée à sa demande, véritable chantage qu’il avait fait pour revenir au pouvoir afin de régler la guerre d’Algérie. Une Constitution  à sa mesure, dans laquelle il avait fait inclure par le juriste Michel Debré ce fameux article 49.3 qui permet de se passer des députés pour faire passer ses décisions. C’est à la fois un passage en force du gouvernement et un aveu de faiblesse de l’État. Si une motion de censure n’a pas été déposée dans les 24 heures, le projet de loi est considéré comme adopté  par l’Assemblée ! Mais si la motion de censure est votée, le gouvernement doit démissionner. Cependant,  quand la majorité  parlementaire a la même couleur politique que le gouvernement comme c’est le cas aujourd’hui, l’opposition est impuissante. Sous la Ve République, une seule motion de censure a été votée contre le gouvernement Pompidou en 1962 car les procédures sont si compliquées que les motions de censure sont difficiles à mettre en place. La motion de censure, qui peut faire tomber un gouvernement, doit être signée par au moins 10 % des députés, avec impossibilité de rajouter une signature après son dépôt ; seuls sont recensés les votes favorables ; seuls les députés qui y sont favorables peuvent participer au vote. Les autres, y compris les abstentionnistes, sont réputés favorables au gouvernement. Elle doit être adoptée à la majorité des députés.

Avec de telles difficultés pour que les députés puissent faire entendre leurs voix, les dictateurs qui nous gouvernent ont employé l’article 49.3 à 45 reprises depuis le gouvernement Rocard de 1988. La Ve République, en ce qu’elle s’oppose à ce que les représentants du peuple accomplissent leur mission, est bien une dictature.

La motion de censure a pourtant été déposée, mais quel est son taux de survie ? Faible sans doute. Utilisant la stratégie du détournement, nos ineffables gouvernants ont pensé que la pandémie qui nous arrive dans la gueule permettrait plus facilement de faire passer leur loi  et qu’elle anéantirait les contestations sociales. Ils se trompent. Comme toujours.

Dans le cas qui nous intéresse, avec un gouvernement d’hommes ou d’avocats d’entreprises qui jamais n’auraient dû parvenir au pouvoir car ils représentent toujours des intérêts privés au détriment des populations, la réforme des retraites n’a qu’un objectif : avantager AXA et Blackrock. Derrière toutes les décisions de nos gouvernements se cache une véritable idéologie, celle de L’Union européenne et du néo-libéralisme, très inamicale pour les peuples.

Ces traîtres, hormis appliquer les intérêts des gros groupes financiers,  sont des incompétents notoires. Incapables de gérer la grave crise sanitaire qui a débuté avec le coronavirus puisque cette semaine le virus va connaître une expansion peu rassurante. Combien vont être touchés ? Sans doute la moitié de la population, 35 millions de personnes en France en deux mois.  Or dans les quinze jours les hôpitaux seront saturés, et là le nombre de morts va exploser. À partir de là, puisque nos grands dirigeants n’ont pas pris la mesure des choses, on ne pourra plus soigner personne et le pourcentage de décès parmi les contaminés sera colossal. Un million de morts chez nous ? Peut-être. Quand il n’y a pas de soignants disponibles, les chances de survie s’effondrent.

Mais nos Césars, nos pontifes, les premiers de cordée, ceux qui sont tout, ceux qui ne restent pas sur le quai de la gare, n’ont pris aucune mesure quoi qu’ils en disent. Pour des questions d’argent, ils ont refusé de supprimer les grands matches de foot dans lesquels des milliers de supporters, venus de partout, se réunissent et se côtoient dans la pire des promiscuités.  Ca fait mal de le dire mais les dirigeants de l’Arabie saoudite sont plus intelligents que les Macron et Philippe : ils ont annulé les pèlerinages à la Mecque. Et pourtant, ils y tiennent, à leurs pèlerinages. Mais sans doute moins que ce foutu fric qui tient nos politiciens comme des marionnettes.

Louise Guersan