Les dîners de Rugy étaient “entre amis professionnels !”

Christian Vanneste : “Gonflé, le Monsieur ! Ainsi donc, à propos de Rugy, Macron ne veut pas d’une “République de la délation” ! Pourtant, “avant les dîners “privés” de Rugy (la voix écolo de son maître), ceux de Macron à Bercy ont fait polémique ! Comme son ministre de la Transition écologique, Macron a lui aussi été épinglé pour l’utilisation (en pré-campagne 2017) de ses “frais de bouche” lorsqu’il était à Bercy. Sa ligne de défense d’alors ressemble beaucoup à celle de François de Rugy aujourd’hui…” (Éric Martin, NdF).

Sur Tweeter, Serge Raffy tacle la tentative d’enfumage par l’Assemblée nationale : “Si l’Assemblée nationale a enquêté sur l’affaire de Rugy comme elle a enquêté sur l’affaire Benalla, on sait à quoi s’en tenir !”

L’Obs‏Compte certifié @lobs 11 juil. 2019

#DeRugyGate “Une nouba entre potes à l’hôtel de Lassay ? Hélas, ce fut plutôt un dîner soporifique entre inconnus”, raconte Serge #Raffy

L’Obs‏Compte certifié @lobs 7 déc. 2018

LE CLIN D’ŒIL DE SERGE RAFFY. “Bien sûr il n’est pas innocent dans ce qui arrive. Mais l’heure n’est pas aux atermoiements. Il faut protéger la République, tout simplement”.

Le “homard qui ose tout” a écrit : “Le nouveau-ancien monde qu’il est convenu d’appeler “LREM politique” reste en majorité le plus coquet ramassis de faisans, de malfaisants – et, pardonnez le pléonasme – de menteurs et de margoulins” avec cette “prédilection pour tout ce qui est veule, fangeux, équivoque”. Et il continue : “veulerie puante”, “odeur de chacal”, “combinaison de fourberies”, la conjuration des LREM ne prendra fin qu’à l’heure prochaine de leur disqualification comme sanction de la justice immanente !”

Cette politique de défense LREM à deux balles et à géométrie variable selon que vous soyez dans le camp du Bien ou de droite fait sourire lorsqu’on songe, par exemple, aux demandes de Benalla ! Et il le vaut bien. Comme le dit si bien Michel Audiard : “Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît !”

Mais dans cette affaire des fastes du “Vivre-ensemble entre amis”, les cons, c’est qui ?

Le Figaro pro-Macron : “Les dîners (entre amis) de François de Rugy étaient bien “professionnels”. Les dîners fastueux de François de Rugy, révélés par Mediapart et qui ont causé la démission du ministre, étaient tous d’ordre “professionnel”, a indiqué à l’AFP une source proche de l’enquête en cours à l’Assemblée.

“Que des dîners professionnels, c’est ça la tournure, c’est avéré”, selon cette source. Alors président de l’Assemblée nationale, François de Rugy et son épouse ont multiplié les dîners privés fastueux à l’hôtel de Lassay entre 2017 et 2018, a affirmé le 10 juillet Mediapart. Documents, photos de homards et de grands crus à l’appui, Mediapart recensait une dizaine de dîners qui rassemblaient des invités appartenant, apparemment, au cercle relationnel et amical de son épouse Séverine de Rugy. François de Rugy avait nié avoir commis une faute, mettant en avant un travail de “représentation” requis par ses fonctions.”

Pour Édouard Philippe, l’affaire Benalla n’est “pas une affaire d’État”. Philippe sur l’affaire Benalla :

“Une dérive individuelle, pas une affaire d’État”, alors quid des homards de la république LREM ?

Le Figaro pro-Macron, le 24/07/2018 : “Haro sur Édouard Philippe. Le Premier ministre a souligné que la polémique avait fait naître “des interrogations, des commentaires et de l’énervement” auxquels il est “heureux de pouvoir répondre”. “Nous ne couvrons rien, toute la lumière sera faite !” (sur l’affaire Benalla !)

“L’Assemblée n’est pas un tribunal” et “les députés ne sont ni des procureurs, ni des juges”, il est “bon pour la justice que cette confusion ne s’installe pas” au vu des vociférations qu’il entend “parfois”… Lorsqu’un comportement n’est pas jugé acceptable (on) tire les conséquences, (on) sanctionne immédiatement, et la procédure se déroule jusqu’à la fin dans la transparence. (???) C’est ça être exemplaire !”… avant de redire “toute (sa) confiance” dans la commission des lois de l’Assemblée“. Ben voyons ! Takaycroire !

Montesquieu : “Soyez ce pouvoir qui arrête le pouvoir, sans quoi vous serez jugé responsable !”

L’Obs, 01 août 2018 : “Échec” de la commission d’enquête de l’Assemblée : il n’y aura pas de rapport de la commission d’enquête parlementaire, présidée par Yaël Braun-Pivet. Malgré cela, Yaël Braun-Pivet, la présidente de la commission, s’est, elle, dite “fière” du travail accompli. En réalité, une forme de “parodie”.

Anthony Berthelier : “Affaire Benalla : le tacle de Jean-Pierre Sueur contre l’Assemblée qui a sabordé sa propre enquête !” Sueur a fustigé le manque d’indépendance du Palais-Bourbon vis-à-vis de l’exécutif.

La Tribune juive : “Affaire de Rugy : Quel rôle a joué sa femme Séverine ? Pour qui étaient organisés les dîners de François de Rugy ? Journaliste people à Gala, ambitieuse, “frimeuse”, elle a plusieurs fois créé la polémique. C’est elle qui aurait organisé cette série de dîners fastueux à l’hôtel de Lassay, lorsque son mari était président de l’Assemblée nationale. Lors de ces dîners, il y avait eu une série de convives qui venaient du monde du journalisme. Outre Jean-Michel Aphatie qui a regretté sa présence après coup, Serge Raffy de l’OBS, le directeur de Franceinfo, Alexandre Kara, le rédacteur en chef du magazine Capital François Genthiel, la présidente du directoire d’Arte France, Véronique Cayla…

“Souvent surnommée “Lady Gala” par ses collègues, Séverine Servat de Rugy a rencontré François de Rugy en 2017. Elle s’est mariée avec lui le 16 décembre 2017 à la mairie du 7e arrondissement de Paris. C’est “Le Parisien” qui a révélé l’achat d’un “sèche-cheveu doré à la feuille d’or” à 499 euros sur le budget de l’Assemblée nationale. Selon de Rugy : il s’agirait d’une “personne qui règle ses comptes avec sa femme”.

Alain Chouffan : “Affaire Rugy : les invités des fameux dîners racontent”. Des dîners festifs ou des dîners de travail ? D’abord Yaël Mellul, militante féministe affirme avoir participé à un dîner organisé à l’hôtel de Lassay : “L’objectif était que je puisse parler de mon combat féministe et ça a été le cas. Nous avons pu discuter, c’était très intéressant intellectuellement”, (mais) il n’y avait pas de homard à sa table”.

Séverine de Rugy, a précisé qu’il s’agissait de “relationnel”, et que tout cela n’avait rien de “privé”. Le dictionnaire définit le mot-valise “relationnel” : “Qui concerne les relations entre les personnes”. Le contraire, c’est le pauvre gars qui mange tout seul à la cantine, alors qu’il n’y a pas de homard au menu !

Et en même temps : “L’Élysée (En Marche) a dépassé son budget de 5,6 millions d’euros en 2018 ! La dotation initiale de 103 millions d’euros s’est révélée insuffisante pour couvrir les dépenses de 2018 !

20 Minutes avec AFP : “L’Élysée un peu juste dans ses finances ? En 2018, l’institution a dépassé son budget, en prélevant cinq millions d’euros sur ses réserves, selon le rapport de la Cour des comptes. La dotation initiale de 103 millions d’euros s’étant révélée insuffisante pour couvrir les dépenses, un prélèvement sur la réserve d’un montant de 5,67 millions a été effectué pour contribuer à rétablir l’équilibre budgétaire.”

@canardenchaine

✔@canardenchaine

L’Élysée camoufle le prix de sa nouvelle vaisselle 15:25 – 12 juin 2018

20 Minutes : Et en même temps, le contribuable français ponctionné : “L’Élysée (En Marche) aurait dépensé 500 000 euros… pour un nouveau service de vaisselle ! Le palais aurait commandé “900 assiettes de présentation et 300 assiettes à pain, soit 1 200 pièces”… La facture, très salée, a du mal à passer… Le couple Macron aurait acheté un nouveau service de vaisselle de Sèvres qui aurait coûté près de 500 000 euros, selon Le Canard enchaîné. L’Élysée avait indiqué au JDD que la commande n’avait coûté que 50 000 euros. “Une somme qui serait principalement consacrée à la rémunération des artistes”. Mais, selon des informations du Canard enchaîné, le coût réel de cette commande serait d’un demi-million d’euros. D’après les calculs du journal satirique, une assiette vaudrait ainsi entre 400 et 500 euros pièce, selon le modèle.

Et le Canard enchaîné précise que le contribuable sera ponctionné pour ces frais de représentation : “C’est le budget de l’État qui régale, par le biais de subventions de fonctionnement et d’investissement”.

Le Canard enchaîné rappelle que “l’Élysée contourne les nouvelles règles de transparence […] qui imposent au Château de ne plus faire prendre en charge ses dépenses par d’autres institutions“.

Et ça continue : Ludovic MARIN/AFP : “La Cour des comptes a rendu son rapport sur la gestion des services de la présidence de la République. Brigitte Macron bénéficie directement de quatre collaborateurs, de deux voitures. La totalité des dépenses n’a pas pu être chiffrée. Et la réponse ne va pas de soi. Brigitte Macron bénéficie “d’un directeur de cabinet et d’un chef de cabinet, ainsi que de deux secrétaires, dont l’une est aussi affectée au secrétariat du conseiller porte-parole”. Les deux conseillers sont chargés de préparer les rendez-vous de Brigitte Macron comme la réception de personnalités internationales, mais aussi d’organiser les évènements ou les déplacements communs du couple Macron (Noël de l’Élysée, dîners d’État…)

“La rémunération et les charges des collaborateurs correspondent à une dépense de 278 750 euros. À l’exception de cette somme, le rapport donne peu de détails, au regret des magistrats : “La Cour s’est attachée à recenser les différentes dépenses qui sont affectées à Brigitte Macron, sans pouvoir chiffrer la totalité de ces dépenses, en l’absence d’une comptabilité analytique”. Alors, où est la transparence ?

Malgré tout, le rapport apporte quelques précisions intéressantes. Ainsi, on apprend que six bureaux sont affectés à Brigitte Macron dans “l’aile Madame” de l’Hôtel d’Évreux. Outre les quatre collaborateurs, ils abritent les membres du GSPR (Groupe de sécurité de la présidence de la République) qui se chargent de sa sécurité. Brigitte Macron dispose également de deux véhicules issus de la flotte de la Présidence.

“À noter aussi, que “pour ses activités publiques et officielles, Brigitte Macron bénéficie des services de la coiffeuse-maquilleuse de la Présidence”, et le rapport indique qu’aucun “budget de représentation” n’est accordé à Brigitte Macron. Au regard du courrier reçu par Brigitte Macron, près de 13 000 en 2018, “six à sept agents du service” de la correspondance présidentielle (sur un effectif de 71 personnes) y ont été affectés.

À propos de ces dîners fastueux à l’hôtel de Lassay, Jean-Michel Aphatie est là pour se charger de donner du coup de grâce médiatique : “Autre invité, le journaliste Jean-Michel Aphatie a tenu à s’exprimer sur sa présence à l’hôtel de Lassay : “Je refuse systématiquement les dîners. J’en ai refusé beaucoup.

“Celui-là, je l’ai accepté. Je n’ai pas eu raison.”

L’éditorialiste a ajouté sur LCI :

“Quand l’invitation m’a été faite, j’ai hésité. Je n’ai pas senti le truc, parce que j’ai une vieille pratique professionnelle, j’évite les dîners, parce que j’ai compris que ce ne serait pas là un dîner professionnel.

“Bon, j’y ai été, ça a été une erreur de jugement d’y aller.

J’ai bien compris que ce n’était pas un dîner de travail.”

Moralité 1 : Les dîners informels étaient “tous entre amis professionnels”.

Moralité 2 : Ne lisez plus le Figaro : “Les dîners de François de Rugy étaient bien “professionnels” pour tenter de battre en brèche, avec la macronnerie, le caractère festif des dîners décrits par Mediapart !

Thierry Michaud-Nérard