A la télévision, en 1961, on qualifiait déjà les jeunes enfants blancs de racistes

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En 1961, Igor Barrère réalisait un documentaire dans lequel le journaliste Etienne Lalou interrogeait  des enfants de classe primaire, quelque part en France, au sujet de leurs petits camarades noirs dans leur classe ou dans l’école.

Le thème de l’émission fut ainsi annoncé :

A quel moment de notre vie mettons-nous le doigt dans l’engrenage diabolique ?

La réaction la plus naturelle, la plus innocente, celle du jeune enfant qui s’accroche solidement à la catégorie à laquelle il appartient, qui ne veut pas se distinguer des autres, n’est-elle pas déjà un réflexe raciste ?

La toute première question-manipulation posée au premier garçonnet fut :

-“Est-ce que tu aimes les couleurs ?

-“Oui.”

-Est-ce-que tu aimes le blanc ?

-“Oui,monsieur”

Notons au passage, juste pour la forme car nous comprenons que le journaliste s’adresse à un enfant sans doute de moins de 10 ans, que le blanc-et le noir- ne sont pas des couleurs.

Notons aussi le sérieux du petit visage et la politesse du “oui, monsieur.”

La manipulation se poursuit ignominieusement par un “pourquoi tu aimes le blanc ?” comme si préférer un coloris à un autre méritait amples explications que l’enfant ne donne d’ailleurs pas. Le blanc “c’est joli”. Un point c’est tout !

Le journaliste ne se satisfaisant pas d’une aussi piètre réponse, il lui suggère donc :

-Est-ce que tu trouves que ça fait propre, le blanc ?”

– “Oui”, acquiesce, enthousiaste, le petit bonhomme.

Ben oui, rappelons-nous cette époque où les habits du dimanche étaient souvent pour les petits garçons une chemise blanche et pour les petites filles une robe blanche portés avec fierté en ce jour du Seigneur.

Rappelons-nous aussi, quand d’aventure nous rentrions tout crottés du champ de vaches avoir entendu : “bon sang, va vite laver tes mains et ta figure, tu es tout(e) noir(e).”

Il est vrai que les enfants du XXIème siècle n’ont plus vraiment l’occasion de se salir : jouer dans le jardin ou courir dans les champs ont été remplacés par des après-midi scotchés à la console ou devant la télé.

De fait, c’est très certainement le cheminement que fit le garçonnet puisque à la question qui s’ensuivit : ” est- ce que tu aimes le noir ? il répond spontanément que non “parce que c’est trop sale”.

D’autre part, le noir, s’il m’en souvient, avait une forte connotation de deuil et n’était jamais prisé par les enfants ni même par les adultes qui avaient eu maintes funèbres occasions de le porter.

La suite des questions est du même acabit et on ne peut pas ne pas voir venir la grosse cavalerie. Fort heureusement, les élèves en ce début des années soixante n’avaient pas encore subi  la propagande de la merveilleuse diversité et tous les élèves interviewés exprimèrent un seul et identique constat :

C’est lorsqu’une couleur de peau est minoritaire dans une classe, quel que soit le pays, qu’ils veulent à ce moment-là être blancs ou noirs et on peut l’affirmer, de toute autre couleur à partir du moment où elle est partagée par le plus grand nombre.

Les enfants, c’est une lapalissade, craignent par dessus tout la différence, surtout quand elle s’applique à eux en particulier. Il en va ainsi pour le noir, et pour le blanc mais aussi pour les trop maigres, les trop gros, les pas beaux, les trop petits, les mal attifés, les roux,  les dents de lapin et autres détails qui font bien souvent l’objet de moqueries quand ils ne désignent pas un bouc émissaire.

http://www.francetvinfo.fr/faits-divers/comment-lutter-contre-le-harcelement-scolaire_251555.html

Tous les élèves interrogés énoncent une réalité humaine basique jugée néanmoins raciste par le journaliste. Les enfants sont plus à l’aise avec ceux “qui sont pareils que nous”, ils veulent “ressembler aux autres”. Autrement dit, le familier les rassure. Est-ce inhumain ? Qui plus est, quand on est encore un enfant ?

Et ce journaliste, un bien pensant d’avant-garde a une bien curieuse conception du racisme quand il considère que des enfants qui souhaitent précisément ne pas se distinguer des autres enfants noirs dans une classe de Noirs seraient mus par un réflexe raciste…

La conscience ne l’étouffe pas  non plus quand il s’enquiert auprès du premier gamin si il aime ses petits camarades noirs. “Tu les aimes bien ?” sur un ton qui ne laisse d’autre choix que de répondre “oui“. Il induit insidieusement que ce ne serait pas bien de ne pas aimer un camarade noir, comme si l’amitié, la sympathie et même l’amour se définissaient par la couleur de peau. Mais ainsi, un noir qui n’aimerait pas un autre noir, est-il raciste ? Ce qui peut peut-être, de la même façon, s’appliquer à un Noir qui n’aimerait pas son voisin de table blanc ? Et qu’en est-il d’un “café au lait” qui se chamaillerait avec un “Noir-Noir ?

L’odieux  du reportage, c’est la fin.

Il passe d’une classe de petits Français issus de la guerre qu’ont vécue leurs parents avec tout le cortège de restrictions, de malheurs, de privations de toutes sortes- les années 60 ont beau faire partie des 30 glorieuses- de la vie encore essentiellement campagnarde  des Français âpres à la tâche avec enfants élevés à la dure sans commune mesure avec ceux que fabrique notre société qui valorise le “cocooning”, aux camps de concentration :

De ces enfants heureux à cet enfant terrifié, de ces déclarations candides à l’horreur des camps de la mort, il n’y a pas si loin qu’on pourrait le penser.

La vérité, c’est que nous sommes tous plus ou moins d’une façon ou d’une autre, racistes. Et c’est seulement si nous en sommes conscients que  nous éviterons de nous faire complices  de crimes commis contre l’humanité” (…)

Ces petits garçons sérieux, les bras croisés sur la table, le regard attentif, leurs paroles posées sont des racistes ! Ces petits enfants spontanés ou intimidés déclarant avec candeur préférer être Noirs dans une classe “noire” sont racistes !

Au delà des regards graves ou espiègles, il nous faudrait donc déceler des fascistes en puissance, il nous faut supputer de la graine de nazis encore inconsciente dans leurs propos “nauséabonds”, des futurs complices de crimes contre l’humanité ?

La gôche était déjà coutumière de ces grands écarts psychologiques en passant sans vergogne de la candeur aux camps de la mort. La gôche n’est à l’aise que dans les outrances ne comprenant que le tout ou rien. Entre le bien et le mal, point de salut.

Le logiciel de la gôche est binaire ; les esprits gauchistes n’entendent rien à rien ; ils ne comprennent rien à rien ; ils ne réfléchissent sur rien, leur pensée est stérile puisqu’elle est incapable de se renouveler et de s’adapter à la réalité. L’esprit gauchiste est étriqué dans son idéologie fixée une fois pour toutes ce qui le rend inapte à saisir les nuances. Les nuances, dans l’esprit gauchiste, sont dangereuses et ne peuvent venir que d’un esprit fasciste.

1961 : le “nouvel ordre mondial”, la propagande antiraciste pré soixante-huitarde à l’oeuvre à peine la France se remettait de la seconde guerre mondiale quand nombre de papas, d’ oncles  de ces gosses avaient payé de leur vie la délivrance de leur pays du joug allemand. Quand nombre de leurs grands-pères avaient été gazés durant la guerre 14.

A peine les morts pour la patrie enterrés, il faut dorénavant apprendre à ces gamins la haine de leur couleur et bientôt celle de leur pays. Abject.

“Faire face” se déroulait en 1961.

2013, cinquante deux ans plus tard, une école du 18 ème arrondissement de Paris fait l’objet d’un documentaire “Photo de classe” dans lequel des élèves de CE2 sont invités à parler de leurs origines, ” à mieux connaître les autres”. Auparavant, nous apprenions à nous connaître dans la cour de récréation, à pied sur le chemin de l’école et la diversité, pour l’éprouver, ne résidait pas (exclusivement) dans une couleur de peau mais tout bêtement dans les caractères de chacun.

Et, par un curieux phénomène, remarquons que le couperet  de 1961 qui était :

“La réaction la plus naturelle, la plus innocente, celle du jeune enfant qui s’accroche solidement à la catégorie à laquelle il appartient, qui ne veut pas se distinguer des autres n’est-elle pas déjà un réflexe raciste ?” s’applique avec splendeur en 2013.

En 2013, dans les classes au multiculturalisme marqué, les élèves sont encouragés à s’accrocher solidement à leur culture d’origine (catégorie), et quand en 1961 il leur était reproché de ne pas vouloir se distinguer des autres (réflexe raciste), dans l’école des néopédagogistes est véhiculé un double discours : celui de revendiquer le pays d’origine (même si la plupart d’entre eux n’y mettront jamais les pieds) ET de se sentir, à la fois, “tous pareils”.

Ce qu’illustre à merveille les propos de cet enfant de 8 ou 9 ans :

 “Etre Français, c’est comme être Algérien, Turc, Brésilien, tous les pays. C’est normal parce qu’on est tous des humains.”

Mais alors, puisque nous sommes “tous des humains “, à quoi sert de vouloir se différencier par ses origines ? 

Car pardon, être Français, c’est être Français. Etre Algérien, c’est être Algérien. Je doute fort qu’un Brésilien se sente Mexicain ou qu’un Grec ne voit pas d’inconvénient à être perçu comme un Turc. Déjà qu’un Catalan se renfrogne toujours quand on le dit Espagnol. Ou qu’un Alsacien est mortifié d’être confondu avec un Allemand…A ce train-là, chiens, chats, veaux, vaches, cochons sont tous des quadrupèdes, un hibiscus et un rosier sont tous les deux des plantes, un bâteau et une voiture sont des véhicules, et nous, nous sommes tous des terriens. Mais alors, j’émets de sérieuses réserves quant à ma capacité à me sentir proche de tous les autres humains uniquement parce que nous sommes des bipèdes.

A sa décharge, ce gamin ne fait que répéter l’endoctrinement dont il est l’objet depuis le jour où il a passé la porte de l’école dite Républicaine.

En réalité, en 2013, les enfants autorisés à s’accrocher solidement à leur catégorie sont les enfants issus de l’immigration tandis que les Français de souche ou de coeur sont exhortés à s’arracher à tous leurs déterminismes, ainsi que s’exprimait Peillon, le ministre de la Rééducation socialiste.

Caroline Corbières

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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