Les Gilets jaunes piégés par le régime de Macron et l’ultra-gauche
Le premier anniversaire des Gilets jaunes a été une réussite⦠pour le pouvoir.
Pour une fois que je suis dâaccord avec Alexis Corbière, je ne vais pas bouder mon plaisir : « Ce nâest pas du maintien de lâordre mais de la fabrique du désordre ! » a twitté lâintéressé, présent samedi place dâItalie, tout comme votre serviteur.
Et en effet, dès le début du rassemblement â déclaré à la Préfecture â, les barricades ont fleuri, le mobilier urbain a été ravagé sans quâaucun policier nâintervienne. Eux, ils étaient très en retrait, occupés à rire et fumer des clopes, je peux en témoigner.
Pendant ce temps, lâultra-gauche, milice bénévole du pouvoir, était à la noce, mettant en danger les Gilets jaunes, qui sont fini par se réfugier dans les cafés de la place.
à un moment, avec les feux qui poussaient comme des cèpes par un beau jour dâautomne, il a bien fallu que les uniformes se bougent, frappant alors tous azimuts, insultant à lâoccasion des manifestants inoffensifs. Ãa canardait dans tous les sens, avec des flash-ball qui visaient les têtes sans complexe et, en face, des pavés qui faisaient la même chose. Les deux faces de la pièce répressive du pouvoir se sont donc bien marrées à sâaffronter. Il a dû être content le Didier Lallement, petit roquet bilieux de la Préfecture de Police de Paris qui est à lâhonneur ce que Judas est à la fidélité ! Parce que câétait inespéré pour lui ce spectacle de chaos pour enfoncer le clou de lâopprobre sur la croix des Gilets jaunes. Pensez : un an, il faut que ça cesseâ¦
Ainsi, la place dâItalie était un véritable traquenard, destiné à offrir un tableau idéal à tous ceux qui détestent ce mouvement populaire, composé, il est vrai, dâhommes et de femmes qui nâont pas bien travaillé à lâécole, comme dirait lâinénarrable Julie Graziani. Mais tout va bien : les Champs-Ãlysées â que jâai essayé dâapprocher, en vain â ont été protégés du jaune. Quel spectacle malgré tout de voir ces colonnes de CRS et gendarmes, ces camionnettes, voitures, motos quadrillant la Ville Lumière comme pour un coup dâÃtat ! Enfin, câétait le sentiment de certains touristes qui â désolé les doctrinaires de lâordre â semblaient effrayés face à ce déploiement délirant.
Petit aparté : nul ne peut me soupçonner de produire un discours anti-flics, à moins dâêtre un fichu menteur. Cependant, comment donner tort à cette femme dâune cinquantaine dâannées qui, boulevard de LâHôpital, a été brutalement repoussée par des CRS comme une malpropre ? Comment admettre ces tirs intempestifs, et pas toujours justifiés, de lacrymogènes dans les rues de Paris, notamment à la nuit tombée et parmi une foule de badauds avec leurs enfants ? Comment accepter ces fouilles effectuées avec aucune prévenance, parfois sur des jeunes femmes tout à fait étrangères à la mouvance ultra-gauche et ce, par des hommes ? Comment, enfin, concevoir quâon menace un manifestant déjà éborgné par les bons soins du LBD ?
Au fait, le Black Bloc de la place dâItalie était assez armé pour forcer les maigres barrages quâon lui opposait et il ne lâa pas fait. Les charges de policiers ont été pendant très longtemps aussi viriles que Michel Serrault dans La Cage aux Folles. Et pourquoi imposer un départ de manifestation sur une place couverte de matériel de chantier quand on soupçonne lâarrivée de lâultra-gauche ? Il y a aussi ce « léger » détail : jamais je nâai vu des journaleux à la botte de Macron filmer dâaussi près un Blacks Bloc, comme si on affichait au grand jour les alliances souterraines. Tout ça fleure peut-être bon le complotisme mais je parle de choses vues. Et je ne parle même pas de ces membres de la BAC qui sâen sont revenus du Black Bloc, habillés comme des antifas et vraisemblablement infiltrés⦠Là aussi, jâavais les yeux qui traînaient.
Sinon, quand une femme en voiture, bloquée par une barricade et devant aller en urgence à lâhôpital, a demandé de lâaide, ce sont les Gilets jaunes authentiques qui ont libéré le passage.
Devant ce déferlement répressif, certains mâont confié quâils ne voyaient désormais plus dâinconvénient à une lutte armée. Provocation ou réalité, je lâignore. Ce que je sais câest que le peuple réel est à bout ; un peuple qui nâhésite plus à vilipender un système qui laisse des prêcheurs islamiques déverser leur fiel intégriste dans les rues de Paris lorsquâil éborgne les Français.
Hélas, la police française est gangrénée par des syndicats acquis à la cause macroniste, sauf quelques vertueux sujets qui doivent jouer des coudes pour être entendus. Je salue ici France Police â Policiers en colère.
Symbole du mépris du pouvoir pour notre passé, la stèle dédiée au maréchal Juin a été ravagée sans que les forces dites de lâordre ne bougent le petit doigt pour la protéger. Il faut dire â et jâavais filmé cette scène â que ce mêmes forces de lâordre étaient entrées armées dans une église, quelques mois plus tôt, pour en sortir un homme qui sây était réfugiéâ¦!
Je résume : tout le monde a méprisé dâemblée les Gilets jaunes, sauf quelques rares voix, dont celle du Menhir, qui a salué un « grand mouvement », admiratif de ce symbole fédérateur quâétait le fameux gilet. Quant aux autres, ils nâont eu de cesse de les accabler de toutes les plaies du monde, salivant sans doute lorsque lâun dâentre eux était mutilé. Gare, la patience du peuple réel nâa quâun temps. Viendra celui des comptesâ¦
En attendant, contre vents et marées les Gilets jaunes demeurent et je mâexcuse ici-même dâavoir voulu, voici quelques mois, les enterrer à mon tour. Je salue ces hommes et ces femmes qui rognent sur leurs maigres économies pour venir battre le pavé et à qui on a volé lâanniversaire samedi 16 novembre 2019.
Jâen profite pour saluer les pompiers â certes, parfois chahutés mais pas mutilés comme lorsquâils manifestaient un mois plus tôt ! â et les secouristes dont lâabnégation, à chaque manifestation, mérite le respect.
Quelle pauvre France où porter un gilet jaune peut vous coûter un Åil et hurler « Allah Akbar ! » dans les rues de Paris est permisâ¦
Charles Demassieux
(Photos & vidéo : Charles Demassieux pour Riposte laïque)