Les journaleux ont été sages : pas de question sur Chardon à Valls

VallsmarseilleJe n’en dormais plus, depuis plusieurs jours. Pourvu que nos journalistes ne fassent pas de bêtises ! Pourvu qu’ils ne gâchent pas une si belle journée, où Manuel Valls, accompagné de dix ministres, Belkacem en tête, carnet de chèques à la main, a distribué des centaines de milliers d’euros à des élus locaux marseillais dont on sait le sens de l’intérêt général qu’ont la plupart d’entre eux.
En outre, en présence du président de l’UOIF, Amar Lasfar, de l’ambassadeur du Koweit et de celui du Qatar, notre vaillant premier ministre d’une République laïque devait inaugurer une école confessionnelle sous contrat avec l’Etat. Non, non, les francs-maçons, ne prenez pas peur, vos manifestations de 1994 et autres n’ont pas été inutiles, ce n’est pas une école catho, mais une école musulmane, donc, tout va bien !
Je faisais donc, ces dernières nuits, des cauchemars. J’imaginais que Francis Gruzelle était descendu à Marseille, qu’il avait réussi à se faufiler au milieu de ses confrères, et, qu’en plein milieu de l’inauguration de l’école musulmane, il allait interpeller le Premier ministre, de sa voix forte, juste avant le “Allah Akbar”, en hurlant, devant d’un public éberlué : “Donnez-nous des nouvelles de Robert Chardon, maire de Venelles, disparu depuis 14 jours pour avoir critiqué l’islam !”
Certes, il aurait été ceinturé immédiatement, exfiltré du rassemblement, traîné au sol et placé longuement en garde à vue, peut-être emprisonné, mais la fête aurait été gâchée, les Français, devant leur écran, auraient appris ce que tout le monde cherche à leur cacher. Bien évidemment, la presse aurait parlé d’un déséquilibré, Manuel Valls aurait dénoncé une nouvelle provocation de l’extrême droite, et accusé Marine Le Pen d’avoir téléguidé un provocateur raciste. Mais tout de même, la fête aurait été gâchée.
Je suis soulagée, rien de ce scénario cauchemardesque ne s’est déroulé. Francis Gruzelle est resté toute la journée au milieu de ses abeilles. Les nombreux journalistes présents ont été d’une correction exemplaire, et aucun n’a parlé de Robert Chardon à Manuel Valls. Finalement, ils les méritent bien, leurs avantages fiscaux et les subventions publiques qui leur permettent de vivre, tout en vantant la sacro-sainte indépendance de la presse.
En attendant, cela fait quinze jours que Robert Chardon a disparu. Allo l’AFP ?
Martine Chapouton