Les limites de la liberté d’expression

Comme toute liberté la liberté d’expression a ses limites. Elle est pourtant évoquée par certains aujourd’hui qui s’opposent à ce que soient interdits les meetings, qualifiés de spectacles, de M. M’Bala M’Bala qui s’apprête à faire une tournée en France. Pour qui a assisté à l’un de ses shows il est évident qu’il dépasse plus souvent qu’à son tour les limites de ce qui est acceptable, donnant volontiers dans un antisémitisme nauséabond qui n’a rien de drôle. Pour le plus grand plaisir de ses spectateurs qui, de toute évidence, assistent à ces shows justement pour entendre ce type de discours, y participer, dans une ambiance des plus malsaines.

La justice française a d’ailleurs déjà tranché à plusieurs reprises, le condamnant neuf fois, sept de ces condamnations étant définitives, comme le rappelle le ministère de la Justice. Il a également été condamné en 2009 au Québec pour propos injurieux tenus contre Patrick Bruel au cours d’une émission télévisée http://www.lapresse.ca/arts/200902/27/01-831984-dieudonne-condamne-a-payer-75-000-a-patrick-bruel.php.

S’ajoute désormais au script de ses shows un geste de reconnaissance, déposé, semble-t-il, puéril et d’un goût plus que douteux qui pourtant semble avoir des émules parmi ses admirateurs qui prennent volontiers la pose, le plus souvent rigolards http://k00ls.overblog.com/2013/12/pour-ceux-qui-pr%C3%A9tendent-que-la-quenelle-n-est-pas-un-geste-antis%C3%A9mite.html. Mais dont certains se défaussent ensuite, affirmant qu’ils ne comprenaient pas le sens de ce geste. Sans doute vrai pour un petit nombre d’entre eux ayant cru à une blague de potache des plus puériles.

Quoi qu’il en soit on voit mal comment on pourrait ne pas s’opposer à la promotion de cet engouement pour cette version 2014 de M.M’Bala M’Bala, aussi absurde qu’abjecte. Il n’est plus question de liberté d’expression ici mais d’incitation à un racisme nauséabond.

Pour répondre à un autre type de remarque entendue concernant ce personnage, il semble évident, qu’il conviendrait sans doute d’examiner attentivement des propos tenus par d’autres et dans d’autres circonstances. On se souvient, à cet égard, de la tournée triomphale d’un petit terroriste en herbe franco-palestinien qui avait planifié l’assassinat d’un chef religieux israélien. Attentat déjoué. Mais le petit jeune homme avait avoué. Dûment jugé et condamné il avait été emprisonné. Puis, relâché avec un millier d’autres condamnés dans le cadre d’un échange contre la libération de l’otage franco-israélien Gilad Shalit, Salah Hamouri avait été invité en France, reçu en grande pompe dans toute une série de municipalités socialistes et communistes dont certaines le firent “citoyen d’honneur” ( sic). Il put alors cracher à loisir une haine de mauvais aloi, très bien accueillie, elle aussi, dans certains quartiers. Qui, dans la foulée, votèrent à une très grande majorité pour le candidat du PS aux présidentielles…

Notons que ce petit personnage avait été reçu par le Maire de Paris, Bertrand Delanoë. Dont la première adjointe, Anne Hidalgo, briguera la succession lors des prochaines municipales. L’un des porte-paroles de celle-ci est le communiste Ian Brossard, fervent soutien de… Salah Hamouri. Il écrivait lors de sa libération “je suis allé le visiter en 2009 dans sa prison de Gilboa et…il m’a laissé un souvenir indélébile”. Il accusait de surcroît le tribunal israélien de s’être livré à une honteuse “mascarade judiciaire” http://ianbrossat.typepad.fr/le_blog_de_ian_brossat_pr/2011/12/salah-hamouri-enfin-libre.html. Il y a eu depuis d’autres dérapages du même type, venant du même bord politique qui semble priser le terrorisme palestinien. A Ivry-sur-Seine en 2009 http://www.ivry94.fr/index.php?id=650.  A Bezons en 2013 http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/03/11/97001-20130311FILWWW00350-bezonsun-palestinien-citoyen-d-honneur.php

Quel que soit le cas, tout langage de haine doit être condamné et prévenu. Ou devrait l’être. Pour la morale et la cohésion nationale républicaine.

Laura Jollès