Les Lumières n’avaient pas prévu la dictature médiatique

Pour ceux qui ne connaissent pas Schmuel Trigano qui est un professeur émérite des Universités, je vous invite tous à lire sa brillante analyse des lacunes structurelles du système démocratique hérité de la civilisation gréco-latine et judéo-chrétienne parue dans la revue menora.info.

http://menora.info/israel-une-democratie-sans-idee-delle-meme/

Il se focalise, en particulier, sur les points de faiblesse de la démocratie israélienne, mais son analyse peut largement être reprise pour la France, les États-Unis, et les pays occidentaux en général.

Les points à retenir sont les suivants :

  • « La théorie originelle de la démocratie n’a pas considéré que la parole des citoyens pouvait constituer un pouvoir distinct des autres. Il était sans doute dur, alors, à cette époque, d’imaginer qu’entre le citoyen et la collectivité ou les instances de pouvoir, un pouvoir intermédiaire pouvait se dresser qui maîtriserait la parole, déciderait qui parlerait, de quoi serait faite la discussion, qui formulerait les problèmes et les événements. Ce quatrième pouvoir a été oublié dans le schéma classique des trois pouvoirs ; 
  • Les effets du discours ne dépendent plus de l’éloquence et de la rhétorique, de la conviction et du talent  mais de la manipulation des signes et des symboles. Nous sommes entrés aujourd’hui dans le no man’s land du régime démocratique avec l’ère numérique et la démultiplication des scènes du débat. Dans ce cadre-là, une nouvelle configuration des pouvoirs s’est mise en place. Or, c’est là une instance qui  n’est pas publique mais privée, intéressée, idéologique, que rien ne contrôle et qui contrôle tout ; 
  • Le mode d’élimination du nouveau pouvoir est toujours le même: la publication d’un scandale orchestrée par une mise en examen judiciaire et relayée par les médias. À chaque fois, le scénario proposé comme aboutissement est celui du « ni droite ni gauche ». . Le « ni gauche, ni droite » a  tétanisé la démocratie. Il l’a même éliminée. 
  • Le pouvoir judiciaire et constitutionnel bride le pouvoir de l’Assemblée et la majorité électorale, le pouvoir médiatique fait caisse de résonnance nationale et décide de l’ordre du jour, forçant les politiciens à comparaître ; 
  • Dans ces régimes « démocratiques », il n’y a plus de secret de l’instruction et personne n’est plus présumé innocent avant un procès. C’est une très grave atteinte à la démocratie. Elle n’est pas là où les « gauchistes », ou la Gauche archaïque le croient. Dans cette optique, l’évolution du débat vers l’opposition « antifascistes » – « fascistes » est très significative. C’est la poudre aux yeux de l’installation d’un potentiel néo-stalinisme qui risque de régir bientôt toutes les expressions, en obligeant à un ordre du discours imposé ; 
  • On peut se référer à la distinction  conceptuelle évoquée par Régis Debray il y a quelques années entre démocratie et République.  Il  voit dans la « République » une démocratie « qui a une idée d’elle-même ». La « démocratie » quant à elle serait un supermarché sans principe constituant. Dans un tel « État de ses citoyens » (ou plutôt « de ses minorités »), se produit une dépolitisation de fond : la cohérence du système se lézarde et voit monter la Cour suprême comme arbitre judiciaire ».

Pour ma part, je rajouterai que, comme un building new-yorkais n’est pas conçu pour résister à un avion rempli d’essence qui le percute, nos libertés individuelles n’ont pas été conçues pour avoir à gérer des personnes malsaines, perverses, malhonnêtes, hypocrites, déloyales qui inversent toutes les valeurs et pratiquent en permanence la duplicité, car elles obéissent en réalité à un autre ordre juridique, politique et religieux que celui qui a cours en Occident.

Ce sont celles qui font des prières de rue, portent le voile islamique, veulent imposer le halal, et plus généralement veulent imposer la charia, en se servant de toutes les douces valeurs de notre société et de notre civilisation, sans jamais avoir le moindre respect (autre que de façade) pour elles.

En principe, les délinquants, on les isole (prison, bannissement…). On ne les laisse pas prospérer au nom des libertés individuelles. Par analogie, il conviendrait de faire de même avec ceux qui ne respectent pas notre monde et nos valeurs, et veulent les remplacer.

De même, nos libertés n’ont pas été conçues pour avoir à répondre et de fait à se justifier en se plaçant uniquement du côté du droit des autres. Par exemple, la question n’est pas de savoir si le port du voile heurte les croyances des musulmans, mais de savoir s’il heurte les croyances des non musulmans. Les Occidentaux en viennent à oublier de penser à ce « qui est bien pour eux ».

Enfin, il convient toujours de rappeler que ceux qui revendiquent la charia n’ont aucune légitimité à invoquer les principes de liberté et d’égalité, qui sont totalement niés par la charia qui établit des catégories entre 1) Les musulmans 2) les dhimmis juifs et chrétiens et 3) les autres qui ne méritent que la mort. Pour eux, les hommes ne sont pas égaux.

Dans les pays musulmans rigoristes comme l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Libye, l’Iran etc., ce qui est interdit, ce n’est pas de porter le voile, mais de ne pas le porter et ces pays n’acceptent aucune réciprocité. Par conséquent, tout laisse à croire que ce qui s’applique là-bas deviendrait aussi la norme si on les laissait faire ici.

Et surtout, ne pas se laisser enfumer par un discours, du type « là-bas, c’est là-bas, ici c’est la  France, c’est différent », car s’il y avait une différence dans le discours religieux qui est diffusé dans nos banlieues, ça se saurait depuis longtemps ! Il faut donc faire très clairement savoir à ces menteurs patentés qu’ils ne peuvent pas nous prendre pour des imbéciles.

Albert Nollet

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4 Commentaires

  1. Déjà difficile en Famille, la Démocratie est un leurre, une apparence.
    Destinée à se choisir un Chef, elle juge sur paroles… Quel Destin !
    Réduite à se choisir des “représentants”, soumis au gré du vent…
    Oui ! Elections, pièges à Kons !

  2. l’idée a dû germer dès l’apparition de la première radio, tv, ; -quand je dis un truc pouvant être perçu par des millions de receveurs, j’ai donc intérêt à en profiter, et ne pas laisser à d’autres – le Peuple par exemple- le temps de demander à ce que ce gâteau soit partagé ; rappelez-vous, dès que la télé a montré son nez, l’autorité masculine, donc du père, au sein de la famille a volé en éclats ; aujourd’hui, ils ont légiféré en vitesse l’interdiction absolue de toute fessée = les parents se voient voler l’éducation de leur progéniture ; ils ont fabriqué la génération de l'”enfant roi pouvant gueuler, exercer une dictature au profit du désormais père-état ; on impersonnalise au maximum.

  3. l’intérêt de l’article, c’est qu’il sort d’un esprit reconnu et admis. Je suppose que comme beaucoup d’autres nous avions remarqué cette puissance multi protéiforme qu’il est intéressant d’acheter quand on les moyens. Je sourie quand tous les journalistes se récrient quand on leur parle de non liberté de ton et de sujet.
    c’est vrai, l’auto censure n’est pas condamnable, l’humain sera toujours l’humain.

  4. ” Pour ma part, je rajouterai que, comme un building new-yorkais n’est pas conçu pour résister à un avion rempli d’essence qui le percute, ”
    Ben si, justement, les tours du WTC étaient conçues pour résister à l’impact d’un avion de ligne. C’était prévu !!

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