Normalement, tout le monde apprend de ses erreurs et des situations. Cela s’appelle l’effet d’apprentissage. Pourtant, depuis le début de la guerre en Ukraine, les médias prennent pour argent comptant tout ce qui vient des USA. Les USA ont raison d’accuser les Russes de déclarer la guerre en février, niant la période antérieure. Les USA ont raison de dénoncer les crimes de guerre russes et chaque théâtre ou lieu des crimes est relayé sans l’once d’un doute ou d’un esprit critique. Les USA accusent les Russes de détruire leur propre pipe-line Nord Stream, et les médias relaient encore et encore sans émettre le moindre doute, etc.
Les USA coutumiers de la grande manipulation de l’opinion internationale
Pourtant, plusieurs épisodes récents ont démontré que croire les USA n’était pas une bonne idée. Je ne reviendrai pas sur l’épisode trop célèbre de Powell et des armes chimiques, dites de destruction massive détenues par l’Irak, dont nous saurons sur le terrain qu’elles n’existaient pas et pour lesquelles Powell lui-même concédera qu’il a menti, se dédouanant quelque peu, en accusant les services américains d’avoir désinformé la Maison Blanche.
Il y a un épisode dont l’actualité est sans doute à rappeler à tous les journalistes car la déontologie voudrait (un vilain gros mot) qu’ils vérifient leur source, qu’ils contrôlent la véracité des faits avant de répéter comme des perroquets, jusqu’à agonir de sottise ceux qui viennent contester ce qu’ils colportent comme des imbéciles. Le plus grave est aujourd’hui que les mêmes médias n’ont même pas appris à s’interroger, à douter de l’information préparée quelque part aux USA. Non, le nouvel échappatoire s’appelle le complotisme. Les USA verrouillent ainsi l’opinion occidentale en menaçant tout opposant à leur propagande d’être un complotiste ou un agent de l’ennemi. Les bonnes vieilles méthodes bolcheviques ont passé l’Atlantique. Pourtant !
Le viol des foules par la propagande
Qui se souvient de l’affaire des couveuses de Koweït City qui retourna l’opinion aux USA pour justifier la guerre en Irak ? Les faits sont là aussi strictement confirmés aujourd’hui. Selon le même procédé qui doit systématiquement nous alerter, les agences américaines diffusent des images horribles avec une histoire déjà toute ficelée, au moment des faits. Cela sent bon la manipulation clé en main. Certains s’en souviennent sans doute. On montre les images d’une pouponnière pour des bébés dont des prématurés et on annonce que les soldats irakiens se sont livrés à des crimes abjects. Ils ont débranché les machines, privant les nourrissons d’oxygène. Ils ont tué des bébés, certains mourant à même le sol. Bref, insoutenable, de la sauvagerie. On obtient le témoignage d’une jeune infirmière témoignant face à la commission du Congrès, mais pour sa sécurité on préserve son anonymat. Elle en ajoute, sur le vol du matériel, la torture d’un jeune homme. Cette jeune fille est la fille de l’ambassadeur du Koweït aux USA. Elle a été prise en charge par une agence de communication en proximité avec la CIA. Tout est faux, tout est monté, tout est fabriqué.
Quelques sources de ces mêmes médias mais a posteriori :
(300 enfants prématurés arrachés à leur couveuse: FAUX | L’Humanité (humanite.fr))
Les faux bébés koweïtiens (lepoint.fr)
Le mensonge des couveuses koweitiennes (radiofrance.fr)
To Sell A War – Gulf War Documentary – YouTube
Le Congrès ne s’interroge même pas sur l’identité de la jeune fille. Vient-elle d’Irak ? Comment ? Qui est-elle ? Avons-nous la preuve qu’elle travaille à l’hôpital Moubarak de Koweït City, ce qui peut se vérifier aisément ? Rien ! Le piège de la désinformation par les agences de renseignement contre les représentants de la démocratie américaine est manifeste. Des personnalités motivent l’anonymat au nom de la protection de la famille en Irak, comme si les membres du Congrès allaient diffuser cela à tout le monde. Pas même une commission de contrôle.
La conséquence sera la reprise de cette histoire fabriquée par le Président Bush qui reprendra cette affaire des incubateurs dans ses discours pour émouvoir les Américains. Des organisations comme Amnesty International relaieront, elles aussi, sans le moindre contrôle, le chiffre tragique de 372 bébés tués par ces affreux soldats irakiens. Cela fait basculer le Conseil de Sécurité de l’ONU qui autorise le recours à la force.
Le contrôle des faits pouvait être immédiat
Or, nous ne sommes pas à l’époque de l’approvisionnement de l’information par les pigeons voyageurs. L’hôpital Moubarak de Koweït City pouvait être appelé, des journalistes pouvaient enquêter rapidement. C’est ce que l’Humanité manifeste dans son article, comme le film Vendre la guerre ou les articles ensuite nombreux des médias, pourtant complices et coupables. L’OMS enverra des experts qui constateront que rien n’a jamais existé. C’est bien pire qu’une rumeur, c’est une construction, une manipulation savamment organisée dans le but de violer les consciences et de précipiter des décisions contraires aux intentions initiales. La manipulation avait un seul objectif : justifier l’entrée en guerre; ce qui est au combien d’actualité.
Vendredi 1er mars, après enquête auprès des responsables de l’hôpital Moubarak, le médecin-chef militaire français Guy Angel affirme aux journalistes : «l’hôpital n’a pas été dévasté. Il a toujours fonctionné normalement sauf pendant les quatre jours de l’offensive terrestre. Aucun cas d’exaction ne m’a été signalé». Il n’a pas entendu parler de l’affaire des bébés prématurés. … À l’hôpital nous n’avons rencontré personne qui fût au courant. Directeur adjoint des services de santé de l’Émirat, M. Jehad Al Gharabally, raconte dans «le Monde» des 3 et 4 mars: «Je connais le médecin qui a lancé cette rumeur. Mais aucun hôpital ne m’a signalé de tels actes. En revanche, les Irakiens peu avant leur fuite ont emporté un lot de couveuses à Bagdad. Mais ils ne savaient pas que nous en possédons des stocks importants. Cela ne nous a pas manqué. (L’Humanité – 11 mars 1991)
Ces médias n’ont rien appris et sont dangereux pour la démocratie en Occident
Pourtant, ces affaires ont été nombreuses. Les plus anciens se souviennent aussi des charniers de Timisoara en Roumanie à l’époque de Ceausescu. Le charnier de quelques milliers de victimes était composé de quelques corps bien moins nombreux déterrés du cimetières des indigents de la ville. (Télévision nécrophile, par Ignacio Ramonet (Le Monde diplomatique, mars 1990) (monde-diplomatique.fr)). On nous dit que depuis cette affaire qui fit grand bruit à l’époque, les écoles de journaliste enseigneraient la prudence, le contrôle des sources, etc. À dire vrai, les journalistes ont été les plus dangereux agents de la propagande américaine dans ses opérations du viol des foules organisées depuis trente ans. Toutes ces opérations ont été un succès pour les services américains.
L’affaire ukrainienne dont la destruction terroriste des pipe-lines Nord Stream 1 et 2 fait l’objet d’une même manœuvre contre le bon sens le plus élémentaire. La même stratégie de l’image pleine d’émotion provoquant un déluge d’émoi et de protestations justifient à chaque fois des nouvelles actions de guerre. Le stratagème est pourtant éculé, connu de bout en bout. Alors comment expliquer ce qui ressemble à une forme d’aveuglement, voire d’imbécillité si ce n’est de faute professionnelle aggravée. En effet, à chaque fois, il s’agit tout de même de manipuler l’opinion, de justifier des violences et des guerres.
Une explication et un mode d’action citoyen et démocratique
Je vois pour ma part une seule explication et une action à mener contre les futures campagnes de manipulation made in USA.
Pour l’explication, il semble que les agences américaines veillent à discréditer immédiatement tous les opposants; comme à l’époque de la Covid au passage, où poser une question était déjà un délit. Les journalistes sont donc sous contrôle et les rédactions incapables de manifester leur opposition. Cela s’appelle le conformisme. Tous se conforment à la vérité du moment, car les chiens de garde sont là pour discréditer, attaquer, culpabiliser toute personne qui interroge le fameux narratif. Les journalistes sont coupables, mais avant tout peu courageux sur le moment.
Pour l’action à mener, elle paraît simple pour les affaires à suivre. Des hommes politiques courageux, aux simples citoyens participant aux fils de discussion sur ces médias, il faut interroger. Où sont les preuves ? Quelles sont vos sources ? Avez-vous des témoignages de première main ? Avez-vous recoupé l’information par vos équipes ? Et puis simplement, leur rappeler sans cesse ces précédentes affaires. C’est comme Powell alors, c’est comme Timisoara, aussi fiable sans doute ? C’est comme Koweït City ? Comment pouvez-vous être sûrs cette fois ? Vous avez été abusés tant de fois.
Reste enfin un dernier aspect. Celui de la mise en danger de nos sociétés, de nos consciences, de la libre décision de nos dirigeants. Alors que la guerre en Ukraine commence sa deuxième année, soyons tous très vigilants. Car la menace du viol des foules est toujours là.
Pierre-Antoine Pontoizeau
Nos médias ne sont plus là pour faire leur métier ils n’ont donc plus besoin de l’apprendre. Ils sont devenus le relais obligé, l’amplificateur stipendié, de plusieurs propagandes: mondialiste de l’oligarchie occidentale anglo-saxonne, impérialiste & belliciste des néo-conservateurs de Washington, européiste des fous de Bruxelles, pan-germanique de Berlin, et autres dangereuses foutaises capables de mettre le feu à notre ex-belle planète. Rien d’autre à comprendre et rien à espérer de ces gens-là en termes de respect et de sauvegarde de la nation française et de son peuple. Au contraire.
Amha on accuse trop le conformisme, le carriérisme, l’idéologie et la bêtise chez les journaleux main stream. Leur moteur principal est la cupidité.
Les payes mirifiques, les voyages de rêve, les généreux frais
d’hôtels et restaus **** défalqués, les exemptions fiscales, les invitations sur les yachts les milliardaires ou dans leurs avions privés, les prêts bancaires très avantageux, et pour les plus dociles, la possibilité de faire carrière dans la politique ou la diplomatie.
Le recrutement se fait par cooptation, on se fait la courte échelle et on baise, entre pourris.
Rien de nouveau sous le soleil… la nature humaine étant ce qu’elle est !
Sur LCI, lavage de cerveau non stop, même si j’avoue une tendresse coupable pour Samantha De Bendern(son seul nom m’émoustille)
prière de garder vos mains sur la table quand vous regardez cette demoiselle , merci
Samantha de Bendern est chercheuse dans le département Russie-Eurasie à la Royal Institute of International Affairs (Chatham House).
C’est depuis 100 ans le centre initial de l’impérialisme anglo-saxon créé par les élites de l’Empire Britannique et de la City de Londres? Il a donné naissance aux idées mondialistes, a structuré le Commonwealth, a inspiré les USA pour formater l’Europe en 1945, a inspiré les “nouveaux Mein Kampf” issus des courants de pensée bellicistes de Washington (Le Grand échiquier de Brzezinsky, le Project for a New American Century des néo-conservateurs). Les destructions des Balkans Yougoslaves, de l’Irak, de la Lybie, de la Syrie et maintenant de l’Ukraine ont leur racine là. Moi je la pendrai par les pieds comme Clara Petacci.
ouais mais c’est pour la bonne cause!
Hélas, ceux qui pourraient poser les questions qui fâchent ne seront jamais invités à participer à des débats et à parler. Et s’ils commencent à donner des preuves tangibles,ce sera un cri unanime : vous n’avez pas honte !
Fanny Ardant avait osé, dans je ne sais plus quelle interview, dire aux journalistes de faire mieux leur boulot en informant véritablement, sans omettre tous les faits…
Dire la simple vérité, c’est pourtant tellement simple !