Les musulmans ne peuvent être exonérés de l’assassinat de Hervé le montagnard

herve-gourdel« Frères, vous pouvez croire dans des pierres si vous le voulez, pourvu que vous ne me les lanciez pas » (Wafa Sultan)

Hervé le montagnard est mort décapité. Ceux qui, comme moi, ont vu la répugnante vidéo peuvent constater toute l’humanité du bonhomme : sa respiration saccadée, son regard déjà lointain, le lent mouvement de sa tête vers la gauche pour tenter d’apercevoir ses bourreaux qui pendant de trop longues minutes lisent un texte d’une voix blanche monocorde et puis son maintien, quand même, à ce moment où toute son animalité sait qu’il n’échappera pas à cette bestialité qui s’annonce. Nous ne saluerons jamais assez le courage de ceux qui devant une mort humiliante savent « se tenir ».

Évidemment deux types de réactions sont immédiatement apparus : A Londres  l’ex-agent des services de renseignement algériens, Karim Moulai accuse les généraux Toufik, Redouane et Rafik du DRS d’être les responsables de l’assassinat mais à Alger Ali Zaoui, ancien militaire, expert en questions sécuritaires et lutte antiterroriste indique que le rapt  a été monté de toute pièce par les services secrets français afin d’entraîner l’Algérie dans la lutte contre Daech et que, rien moins que ça, Hervé était « sans doute un agent français bien rusé ».

Autrement dit les services français assassinent leurs agents.

Deux types de réaction pour ne jamais mettre en cause la responsabilité directe d’islamistes conscients et totalement responsables de leurs actes. Nous attendons à cette heure la mise en cause du Mossad et de la CIA.

Bien entendu des contrefeux sont mis en œuvre. Quelques « responsables » musulmans vont dire leur horreur. Dalil Boubakeur et le président de l’association culturelle des musulmans de Drancy, Hassen Chalghoumi , traitent les assassins de barbares. C’est un minimum.

Si un musulman (innocent ou coupable d’ailleurs) est victime d’une « bavure » , ce sont, partout en France, des milliers de manifestants qui battent le pavé en conspuant les racistes « français ». Si Tsahal, en Israël, mène des opérations militaires faisant des victimes, ce sont alors des dizaines de milliers de manifestants qui englobent dans leur colère antisémite l’ensemble des juifs de France.

J’attends alors aussi des milliers de femmes et d’hommes criant leur haine des racistes musulmans. Mais voilà , curieusement cela n’arrivera pas. Je dis bien n’arrivera pas et pour un sociologue honnête ce devrait être le début d’une brillante analyse enrichie de sombres interrogations.

Il y aurait donc deux poids et deux mesures ? Serait-il si évident que ça que l’homme occidental ne puisse plus exprimer librement sa colère ? Il n’y aurait donc jamais de racistes musulmans ? On pourrait décliner à l’infini ce type de raisonnement : La déresponsabilisation de l’Islam.

Le judaïsme est responsable, le christianisme est responsable, l’Occident est responsable, la France est responsable et c’est parfaitement « normal » … L’islam ? Ni responsable, ni coupable… Seulement victime.

Les musulmans français, eux-mêmes, se doivent de chercher les causes profondes de ces atrocités répétitives. L’égorgement, la décapitation, la ritualisation systématique sont des signes évidents d’un enracinement historique dans la démonstration religieuse violente. L’inspiration et l’instrumentalisation de la terreur, partout sur la planète, par des musulmans, comme moyen politique prosélyte devraient provoquer dans « la communauté des croyants » la sortie de foules immenses dans les rues de nos villes pour marquer le désir de rompre définitivement avec cette interprétation pathologiquement sanguinaire d’une religion. Mais une fois encore est-ce possible ?  « Le langage de l’islam est négatif, écrit Wafa Sultan, un langage de mort, qui n’exprime que la violence, la haine, et le racisme. L’homme est le produit du langage, le résultat d’un langage négatif ou positif auquel il a été exposé… » Est-ce criminel de rappeler que le Prophète a ordonné l’assassinat de la poétesse Asmaa bint Marwân, mère de cinq enfants ?

Comme toute idéologie il faut se méfier des religions. Il ne s’agit pas de « modérer » l’Islam mais bien de le réformer. C’est plus que souhaitable, c’est la survie même de la civilisation musulmane qui est posée. En apparence la progression de l’Islam avec sa stratégie de terreur est puissante et inéluctable mais en même temps elle provoque un phénomène de compression dans les sociétés qu’elle touche. Les populations occidentales font le « gros dos », subissent ou tolèrent, acceptent ou excusent mais gare à la décompression !

Je répète encore un fois que la ligne rouge est franchie et que faute de retour rapide à des conceptions humanistes contemporaines, faute d’accepter une confrontation pacifique avec la modernité, l’islam connaîtra le sort du Japon impérial.

Alors ni l’Arabie Saoudite, ni le Qatar, ni les Émirats, ni même l’Iran ou le Pakistan ne seront à l’abri derrière leurs cavernes d’Ali Baba ou leur « nucléaire ». Les démocraties occidentales, certes imparfaites, ( mais la perfection est-elle de ce monde ? ) sont lentes à réagir, remplies de contradictions dans leurs alliances et alourdies dans leurs actes par les « opinions publiques », cependant l’Histoire nous a appris qu’une fois engagées dans un processus de guerre mondiale elles n’ont de cesse de combattre sans pitié jusqu’à l’écrasement total de leurs ennemis.

Pour tous les innocents à venir, de toutes origines, victimes toujours et toujours en première ligne nous nous devons encore, une dernière fois, de demander à nos sœurs et frères musulmans d’accélérer la réforme et d’étudier attentivement la vie et l’œuvre de Mustafa Kemal Atatürk aujourd’hui trahi par les dirigeants de sa grande nation et qui disait : « Rejetons le fez, qui est sur nos têtes comme l’emblème de l’ignorance et du fanatisme, et adoptons le chapeau, coiffure du monde civilisé ; montrons qu’il n’y a aucune différence de mentalité entre nous et la grande famille des peuples modernes ! ».

Jean-Marc DESANTI

 

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