Les trois guerres françaises : civilisation, domination, religion
Paraphrasant le titre de la pièce de Jean Giraudoux, donnée pour une première fois en 1935 dans un contexte historique marqué par la montée d’Hitler en Allemagne et les rivalités entre son pays et la France, nous pouvons écrire aujourd’hui que la guerre des trois – elle – aura bien lieu.
Il existe une convention internationale, signée par la plupart des pays du monde, qui encadre les actes de guerre entre nations étrangère et les guerres civiles. La France, bien sûr, fut l’une des premières nations à s’engager.
Cette convention comporte 159 articles. Parmi toutes ses dispositions, il y est précisé que la violation de certaines constitue des « infractions graves , correspondant à des crimes de guerre. Parmi celles-ci, la prise d’otages, la destruction et l’appropriation de biens non justifiées par des nécessités militaires et exécutées sur une grande échelle de façon illicite et arbitraire. On y trouve également l’homicide intentionnel, la torture ou les traitements inhumains, y compris [ … ] le fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou de porter des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé, la déportation ou le transfert illégaux, la détention illégale, etc. Il me semble reconnaître ici l’ensemble des exactions auxquelles se livrent quotidiennement certains habitants de notre pays. Je ne les nomme pas “compatriotes” à dessein, tant ils sont loin de se comporter comme tels et d’exprimer les idées patriotes chères à tout Français qui aime son pays, ses habitants, sa culture et ses coutumes.
Si cette convention internationale stipule également que le respect de la religion des prisonniers est fondamentale, dans le sens inverse, on peut raisonnablement s’interroger sur l’attitude de certains adeptes d’une certaine religion qui, au contraire de respecter la religion d’autrui, en font la cause principale de leur sauvage combat hégémonique… Ainsi sont visés, dans notre pays, un siècle après l’Affaire Dreyfus en premier lieu et principalement nos compatriotes de religion juive et également nombre d’autres compatriotes de religion chrétienne.
Pas très loin de nous, trois ou quatre heures d’avion au plus, il est fréquent de relever que plusieurs de ces infractions graves sont régulièrement commises avec la bénédiction de l’ensemble des dirigeants et de la population de pays “en retard de développement”. Soulignons ici que le vocable positif “en voie de développement” ne s’applique pas à ces contrées qui n’ont jamais fait, depuis des siècles et de nombreuses razzias, que s’attribuer sauvagement le développement d’autres nations, apaisées, plus et mieux organisées, politiquement, socialement et économiquement.
Plusieurs infractions à la Convention de Genève, disais-je… Mais jamais punies. Parfois même encensées par l’internationale “humaniste” permissive qui voit dans ces exactions une forme de revendication normale dans la plus belle expression de paix et d’amour utile au développement harmonieux du Genre Humain…
Chez nous,en France, nous assistons, tous les ans depuis plusieurs décennies – et cela constitue déjà en soi des actes de guerre -, « à la destruction de biens non justifiée par des nécessités militaires et exécutée sur une grande échelle de façon illicite et arbitraire. » (Cf. Convention de Genève) Ainsi, par exemple, dans la seule nuit du 13 au 14 juillet, ce sont pratiquement 900 voitures qui furent détruites par incendie et je ne comptabilise pas ici les saccages durant la plupart des manifestations, qui sont dues aux barbares et à leurs complices, partisans d’une gauche qui se nourrit dans les poubelles nauséabondes de l’idéologie mondialo-nihiliste. Plus grave encore, nous l’avons vu et vécu depuis plusieurs années des homicides intentionnels (plusieurs attentats très sanglants, Nice, le Bataclan, Charlie Hebdo…), des tortures (Madame Gisèle Halimi) ou des traitements inhumains (Monsieur Ilan Halimi… Et ce ne sont-là que quelques unes des victimes. Il y en a tant d’autres… Cf. Convention de Genève pour les italiques)
Selon ces articles très clairs de la Convention de Genève, nous assistons donc, chez nous, en France, à une guerre qui ne veut pas dire son nom. Ou plutôt, que nos dirigeants ne veulent pas nommer de peur d’avoir à se battre contre l’ennemi. Ce n’est pas à mon sens une guerre civile ; mais c’est une guerre d’un troisième type qui s’articule sur trois axes.
C’est d’abord une guerre de civilisation
Le Larousse nous propose de ce mot une triple définition : « C’est l’action de civiliser un pays, un peuple, de perfectionner les conditions matérielles et culturelles dans lesquelles vit un peuple, par exemple, la civilisation de la Gaule par les Romains. » C’est encore « l’état de développement économique, social, politique, culturel auquel sont parvenues certaines sociétés et qui est considéré comme un idéal à atteindre par les autres. » C’est enfin « l’ensemble des caractères propres à la vie intellectuelle, artistique, morale, sociale et matérielle d’un pays ou d’une société » : La civilisation des Incas pour prendre un dernier exemple des civilisations que je qualifierais de “constructives”. »
On remarquera que notre ennemi, à l’extérieur comme à l’intérieur du Pays, n’a rien construit et n’a rien à capitaliser. Il veut au contraire détruire ou s’approprier par la force ce qu’il resterait ensuite de notre civilisation, après son passage dévastateur, au nom d’une autre “civilisation” de paix et d’amour qui ne vit, depuis des siècles, que de razzia, de vols, de viols et de destructions pour assurer sa survie au nom d’un dieu soi-disant miséricordieux qui souhaiterait que l’univers entier lui fasse allégeance.
C’est ensuite une guerre de domination
Comme toutes les guerres, me direz-vous. Mais il s’agit ici d’imposer une grille de lecture de la société essentiellement gérée par un livre religieux incréé par un dieu qui se dit au-dessus de tout autre système humain. Une société basée sur les préceptes fumeux de ce dieu sorti tout droit des élucubrations d’un prophète dérangé par un trop long séjour sous le soleil du désert. C’est un principe qui nie la personne humaine, son intelligence et ses travaux qui sont, dans son idéal, dominés par une sorte de “fatalité déïque” omnisciente et omniprésente, à l’origine de toute chose. C’est pourtant bien la personne humaine, et elle seule qui est à l’origine de la construction et du développement de la civilisation. Son savoir, son travail, ses connaissances transmises de génération en génération font grandir une civilisation. Nul dieu ne saurait s’approprier autre chose qu’un certain bien-être spirituel qui ne fait aucun tort à autrui dès lors qu’il n’interfère pas sur les règles sociétales. Rien n’est construit “grâce à dieu” ; en revanche tout est le fruit du travail humain. Et une guerre qui voudrait imposer ce concept d’une société où tout existerait parce que “dieu le veut” est une tentative de domination du spirituel sur la société des humains n’apportant aucune richesse, mais seulement ignorance, troubles, désolation, mort et esclavage primaire, comme on le voit dans le monde d’aujourd’hui, celui qui justement s’inspire essentiellement d’une seule religion pour exister.
C’est donc bien également une guerre de religion
La France, comme d’autres pays dans le monde, s’est construite sur des fondations essentiellement judéo-chrétiennes. Toute négation de cette caractéristique constitue une forme de négationnisme. Apaisée depuis 1905 après des périodes sombres d’importance, notre société a conservé les multiples traces d’une spiritualité qui s’accommode depuis plus d’un siècle aujourd’hui des règles d’une laïcité qui na jamais posé de problème… jusqu’à ce que l’on souhaite, pour des raisons essentiellement religieuses d’un côté et électoralistes de l’autre, y inscrire d’autres règles et nous en donner une autre lecture pour accommoder la rigidité cadavérique d’une religion – qui n’a jamais progressé depuis qu’elle existe – à la vitalité d’une société en constant progrès depuis plus de vingt siècles. Une religion qui se cherche en se retournant sur elle-même au lieu de se tourner vers les autres qui ont montré, dans bien des domaines et depuis longtemps, leur ouverture d’esprit. Vouloir imposer ces fondements par la force, la violence, et les atteintes répétées à l’ordre public sous le prétexte d’imposer l’allégeance à sa religion ou s’en revendiquer pour mettre le pays en coupe réglée est à l’évidence le fait d’une guerre qui, s’agissant de la situation actuelle en France, ne veut pas dire clairement son nom.
« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. » écrivait Albert Camus
On sent pourtant bien la montée en puissance des exactions menées par ces habitants de la France qui se disent plus proches des règles que leur impose leur religion que de celles imposées et librement acceptées, encore un peu – si peu – démocratiquement par nos concitoyens. Cependant, on mesure chaque jour plus le ras-le-bol de ces derniers face à la veulerie de la classe politique en exercice et cela n’augure pas d’un apaisement de la situation ; elle pourrait bien dégénérer très vite et donner lieu à une déclaration de guerre qui, cette fois-ci, pourrait bien montrer la vraie nature du combat que la sagesse nous interdit de nommer et de mener aujourd’hui. Et pourtant, nous savons que les mots sont justes et il est temps de s’accorder que le Cheval de Troie est déjà bien installé dans nos murs !
Jean-Louis Chollet