L’État libéral-libertaire, la racaille et les bien-pensants unis contre la France

Les récents événements des Champs-Elysées et du Trocadéro ne sont pas imputables aux manifestants contre le mariage gay, ni même à de prétendus hooligans nationalistes à la peau blanche, à l’inverse de ce que médias et politiques ont cherché à nous faire croire, de manière obscène et d’ailleurs inefficace. On peut entièrement les imputer à la pire des racailles, celle qui a pris Paris pour terrain de ses jeux pervers, avec une facilité qui  démontre largement la collusion parfaite qui règne entre les structures étatiques, la voyoucratie surprotégée des quartiers dits sensibles, et, en définitive, tout ce que le pays comporte de bien-pensants. Lesquels, au mieux, n’ont strictement rien vu ces dimanche et lundi, au pire, vont encore cautionner les violences parisiennes en les imputant à des causes abstraites, comme le chômage des jeunes ou encore la pauvreté de masse.

Il n’est rien à rajouter aux articles, très beaux et très pénibles à lire en raison de ce qu’ils décrivent, des camarades de Riposte Laïque. Il nous revient juste de tirer quelques conclusions, afin d’apporter de l’eau au moulin de ceux qui, comme nous autres, dénoncent l’inversion des valeurs érigée en stratégie du chaos.

L’État libéral-libertaire

Il nous appartient, en premier lieu, d’évoquer l’État.

Contrairement à une croyance répandue chez les syndicalistes et toute la gauche sincère, mais naïve, l’État ne s’est aujourd’hui nullement désengagé. Ce n’est pas parce que la France vend ses bijoux de famille, privatise et délocalise à tour de bras qu’il n’y a plus d’État. Même l’étiolement programmé de l’armée française n’est pas un retrait de l’État. L’État ne se retire pas. Il mute.

L’État-nation disparaît au profit d’une sorte de commissariat national aux ordres des oligarchies capitalistes, mais ce commissariat est encore une des formes possibles de l’État. L’État républicain traditionnel, celui dont les vieux films exprimaient le paternalisme compassé mais rassurant, a commencé à dégénérer dans les années 1970, où il dut emprunter sur les marchés privés, et où il se mit à promouvoir l’antiracisme comme religion officielle… en même temps que le regroupement familial ! Les années 1970 furent, à leur manière, une nouvelle année 1940, une nouvelle débâcle, mais de portée bien plus large. Or, c’est sur la ruine de l’État républicain, fondé sur le principe de la souveraineté nationale, bénéficiant encore de quelque indépendance au sein des nations, qu’est apparu l’État d’aujourd’hui : l’État libéral-libertaire, sous le contrôle des oligarchies transnationales.

La France est une colonie du capital transnational (pétrodollars qataris compris). Or, les colonies ne sont pas toutes gérées de la même façon, l’oppression est forte, terrible, dans les unes, plus faible dans les autres, il y a du contingent (le degré, la forme de l’oppression) dans le nécessaire (l’oppression elle-même).

La France, au sein du mondialisme à l’européenne, fut particulièrement mal traitée. On imposa une forme à la fois étatique et ultra-libérale à son économie d’absolue soumission aux gros sous mondialisés. L’État retrouva son vieux rôle, odieux, d’État-bourgeois façon XIX° siècle : une matraque pour taper sur les salariés, sur la classe moyenne, les petits paysans, les indépendants modestes, les entrepreneurs obscurs, les braves gens qui n’ont que leur travail pour vivre, et aussi les vrais dissidents. Hypocritement, en France, on enroba d’un peu de caoutchouc la matraque, notamment lors de la grande escroquerie socialiste des années 1980, mais enfin, les bonnes vieilles méthodes étaient revenues. Toutefois, c’est peut-être l’Angleterre qui, en Europe, paya le plus fort prix de cet ultra-libéralisme, de cette régression sociale, depuis Thatcher jusqu’à nos jours. Les libéraux objecteront ce qu’ils voudront : leur système, qui se veut un laisser-fairisme dans son principe, se réduit à une oppression étatique dans ses conséquences. Les prétendues lois naturelles, adulées des libéraux, ne favorisent que les gros ; c’est la loi de la matraque qui gère les petits. Mais cela n’est point original. Tous les pays d’Europe ont plus ou moins connu cette involution.

Le second aspect est plus original. A l’économie ultra-libérale, on finit par adjoindre une fantaisie nouvelle : une société ultra-libertaire, mais totalement contrôlée par l’État elle aussi. Le vieil État-bourgeois, dopé par une dette privatisée qui lui donna en quelque sorte la vigueur terrifiante d’un psychopathe après un rail de coke, s’aperçut qu’il était bien plus commode de laisser proliférer le crime, et même de l’encourager fortement par l’inversion des valeurs généralisée, que de perdre son temps à réprimer le bon peuple. Le vieil État-bourgeois comprit que la racaille était sa meilleure alliée. Certes, rien de bien nouveau sous le soleil. Le lecteur n’ignore pas les analyses de Marx sur le Lumpenprolétariat, ces asociaux ingérables que l’État-bourgeois armait de temps à autre afin qu’ils canardassent les ouvriers en grève (ou parfois, plus simplement, pour les remplacer en tant que « jaunes »). Mais le XX° siècle alla plus loin que le siècle précédent. Il subventionna le Lumpenprolétariat qui devint ainsi, par la force des choses, de moins en moins “Lumpen”, de plus en plus chouchouté, de moins en moins pauvre. Dans les pays immigrationnistes, c’est à dire beaucoup (ne serait-ce que par les effets mécaniques de l’amélioration sans précédent des transports), il alla même en chercher dans des contrées exotiques. Et puis, surtout, il inversa les valeurs. L’État-bourgeois du XIX° siècle n’était qu’un vieux tartuffe pourri de vices, mais qui se gargarisait de vertu. L’État du XX° siècle, réalisant un cauchemar déjà prévu par Platon, préféra frapper la vertu d’ostracisme et la bouter hors des murs comme un bouc émissaire. Désormais, la vertu engendrait, selon les autorités officielles, tous les maux individuels et collectifs. Il était interdit d’interdire, il fallait jouir sans entrave, faire l’amour et pas la guerre, on en passe et des plus vertes, demandez à Cohn-Bendit. Le vice, lui, devenu divinité tutélaire, devait nous libérer de tous les maux. Et c’est ainsi que le XX° siècle, après avoir réactivé le libéralisme d’État se lança dans un autre grand chantier, bien plus pénible, celui du libertarisme d’État.

Le libéralisme est un étatisme, le libertarisme est un étatisme

Le libéralisme d’État, c’était facile, on savait faire, rien de bien nouveau. Il suffisait de protéger la liberté des riches en castagnant la liberté des pauvres, procédés résumés par la facétieuse parabole du renard libre dans le poulailler libre (système, on en conviendra, d’une affligeante banalité). Le libertarisme d’État, c’était plus difficile. On ne peut d’un coup diviniser le vice et promouvoir l’inversion des valeurs. Il fallu donc un immense travail : virer tous les vieilles barbes vénérables et vénérées de l’ancien système, ou les acheter, transformer des plumitifs en philosophes, développer une littérature de l’inversion des valeurs tentaculaire, doubler les administrations par des associations gauchistes subventionnées aux pouvoirs absolutistes, contrôler la totalité des professions intellectuelles et médiatiques… Ce travail coûta fort cher, mais les oligarques prêtaient sans sourciller, touchant des remboursements copieux prélevés sur l’impôt et gagnant d’un seul coup la soumission tant matérielle que morale du peuple et de ses dirigeants.

Mais cela n’atteignait pas le point désiré. Même abruti par les sophistes, cabotins et politicards, le peuple regimbait. Il restait encore des pans entiers de ce solide bon sens qui honore tant l’humanité, même aux époques les plus tristes. Le satanisme d’État, l’antiracisme d’État, le multicultiralisme d’État, le mondialisme d’État, le gauchisme d’État y compris sous la droite, mais aussi l’orgie obligatoire, les jeux télévisés, la fête du slip en permanence, le bruit, la malbouffe, les T-shirts mouillés, la beaufitude généralisée, rien n’y faisait. Tous ces procédés n’étaient à leur début que de pure persuasion, mais la persuasion ne suffit pas. Il fallu bien encore recourir à la répression. Pas seulement dans une optique libérale (taper sur les pauvres) mais aussi dans une optique libertaire plus profonde (taper sur tous ceux qui gardent l’esprit debout). Et à ce petit jeu, ce fut sans doute la France qui, en Europe, paya le plus fort prix.

L’État développa donc des pépinières de criminels, à ciel ouvert, notamment dans de grands ensemble populaires au vrai sens du terme, quartiers où, auparavant, il faisait bon vivre. Une garde-chiourme antisociale émergea ainsi, entièrement au service de l’État libéral-libertaire, composée de monstres hybrides, fonctionnaires officieux du Système, prostitués et maquereaux tout à la fois, non pas vrais guerriers pour la plupart d’entre eux, mais lopettes ultra-violentes, ayant les mœurs sadiques et démoniaques d’une aristocratie dégénérée, pourrie de privilèges et d’usurpations. Un ami de Riposte écrivait quelque part : non pas des lions, mais des hyènes.

Faut-il jeter l’État ?

Le néolibéralisme est un étatisme. L’État mondialiste est une structure administrative libérale-libertaire oppressive dont la racaille est le véritable bras armé. Mais on suggère ici cette idée qui pourra choquer, peut-être, certains de nos propres camarades : même si l’islam et sa violence structurelle n’existaient pas, même si l’immigration n’existait pas, même encore en ce cas nous n’en aurions pas fini avec l’État libéral-libertaire ! Il procéderait aux mêmes ignominies, mais avec les moyens du bord. Il entretiendrait une racaille autochtone mais tout aussi dangereuse que les casseurs d’importation (sauf sous l’aspect du racisme anti-blancs) ; du reste, les casseurs d’importation ne le sont plus vraiment puisque que la plupart sont désormais des nés en France. Certes, je veux croire avec nos amis Identitaires qu’une société plus homogène a moins tendance à la violence. Mais il y a l’État, le monstre froid, le monstre qui peut à tout moment provoquer les guerres, notamment intestines…

S’agit-il alors de jeter l’État aux orties ? Non.

L’État est le meilleur et le pire, selon sa forme. Mais de cet État libéral-libertaire inverti, de ses clercs, de ses inquisiteurs, et de ses psychopathes, de tout cela nous ne voulons plus.

Jacques Philarcheïn

 

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