L’état-major français noyé dans le brouillard ukrainien
Qui l’aurait cru ? Les USA n’ont strictement aucune confiance en leurs alliés de l’UE. C’est le constat édifiant fait par des militaires Français qui souhaitaient bien naturellement connaître les avancées américaines en Ukraine.
La conclusion est évidente : toutes les informations sont verrouillées. À tel point que l’état-major français nage dans l’inconnu le plus total. Rien d’étonnant, non seulement les Français ont toujours été nuls en Renseignement, mais depuis l’avènement du numérique, le volume des informations et des synthèses qui viennent s’y ajouter est tel que la direction de l’état-major se trouve noyée sous la masse. Un piège dans lequel nombre d’armées sont tombées et duquel elles ne sont visiblement pas prêtes de ressortir.
Le pire étant que les Américains refusent, semble-t-il, de donner la moindre information à leurs alliés dont ils se méfient comme de la peste et du choléra réunis. Qu’il s’agisse du type d’armement réellement livré ou de la quantité, mieux vaut se munir d’une boule de cristal ou mieux, demander aux Ukrainiens ! Ceci dit, lorsque les Yankees finissent par accepter de laisser filtrer quelques renseignements – toujours « en contrepartie de… » bien évidemment -, il semblerait que les « révélations » soient à peu près proches du réel. Ce qui nous change agréablement des Anglais qui eux, ont la fâcheuse manie d’envoyer à leurs interlocuteurs trop insistants des scénarios de science-fiction. Mais que voulez-vous, ce sont des Anglais…
Il faut être lucide : entre les États il n’existe pas d’amitié
Contrairement à ce qu’un Macron s’imagine en pensant qu’il forme un « couple » franco-allemand ou qu’il est « copain » avec un Joe Biden – ce qui prouve bien le manque de réflexion du personnage – il n’existe pas « d’amitié » entre les États. Simplement, « on traite des affaires ». Un scénario que les Américains appliquent depuis deux siècles et avec eux, soyons-en sûr, il n’y a pas de cadeaux ! Un fait qu’un homme comme Vladimir Poutine a lui parfaitement intégré !
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Le pire demeure que les Français ignorent même ce qu’il advient des canons Caesar qui sont envoyés sur la zone de conflit. Pourquoi ? Alors qu’ils sont partie prenante ! La réponse est édifiante : tout simplement par amateurisme.
Le constat est clair : notre gouvernement envoie des canons en Ukraine sur ordre des Américains, en fonction des groupes de pression existant, le vent tournant, et il se révèle totalement incapable de gérer la situation au-delà du service de livraison ! Avec la France, pas de SAV ! La poussière est cachée sous le tapis afin que les médias ne leur tombent pas dessus et sans voir au-delà et surtout sans traiter les problèmes de fond. Et il ne s’agit que de quelques canons. Imaginons donc l’ampleur des dégâts pour le reste. Ce qui explique pourquoi la France est en train de s’effondrer au plus profond du gouffre.
Que se passe-t-il réellement en Ukraine ?
Si l’on en croit les experts, seul un tiers des forces américaines font partie de l’Otan, qui n’est pour eux qu’un moyen de contrôler les forces occidentales européennes. CQFD ! Vis-à-vis du conflit russo/ukrainien, l’Otan n’est en fait qu’un outil, comme il l’est depuis 30 ans, pour contrôler et faire pression sur les Européens mais, soyons clairs, ce n’est pas l’Otan qui fait la guerre en Ukraine, ce sont les États-Unis.
Les Ukrainiens sont complètement manipulés par les USA qui leur fournissent des services de renseignement et organisent même des interventions directes sur le terrain. L’Otan est de fait la marionnette qu’agitent les américains, et l’UE n’est désormais plus que leur pantin. Ainsi, voici quelques jours, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova soulignait le fait que : « la nouvelle déclaration UE-OTAN est la subordination complète de Bruxelles aux tâches de l’alliance ».
“Les États-Unis veulent entraîner l’Union européenne dans la “rivalité mondiale” annoncée par Washington et faire de Bruxelles son vassal”
La diplomate précisait que “les motivations des Américains sont extrêmement claires, l’Europe et les Européens sont destinés au sort peu enviable d’un vassal américain qui perd des positions dans la politique et l’économie mondiales. Ils attendent une dépendance croissante vis-à-vis de Washington”.
En effet, une déclaration commune sur la coopération entre l’UE et l’OTAN est intervenue le 10 janvier dernier à Bruxelles. Le président du Conseil européen, Charles Michel, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, ont signé un document qui confirme la subordination complète de l’UE aux tâches du bloc de l’Atlantique Nord. Une subordination extrêmement grave, d’autant que les USA n’ont aucun ami ni aucun allié, seulement des vassaux qu’ils n’hésitent pas à sacrifier pour garantir leurs propres intérêts. Le conflit russo-ukrainien en est la parfaite et dernière démonstration après l’agression de l’alliance contre la République fédérale de Yougoslavie en 1999, de l’invasion des pays du bloc en Irak en 2003, et le bombardement de la Libye en 2011.
Le gros problème pour la France de ce dernier conflit en date est que, comme les précédents, aucune information réelle ne filtre. Depuis bientôt un an les médias officiels écrivent des pages entières de narratif sans avoir aucun renseignement fiable. Ainsi, si vous regardez attentivement les photos publiées par les médias subventionnés des soi-disant forces ukrainiennes, vous verrez des gens plutôt âgés en uniforme – des uniformes très propres qui contrastent avec la réalité d’un engagement dans la boue et le froid – et très peu de jeunes… donc d’où viennent ces personnes ? Les experts militaires eux-mêmes sont perplexes au milieu de cette nébuleuse, avec des analyses après coup qui sont établies via des chaînes Telegram et les réseaux sociaux. C’est triste à dire mais nous en sommes là !
Une fois encore, nous nous retrouvons sur le théâtre des opérations en 2023 avec le même scénario qu’en ex-Yougoslavie, avec le Kosovo : des mercenaires côté ukrainien, constitués en milices qui font la guerre. Des Ukrainiens qui utilisent en grande partie des milices comme Azov, rejoint par des gens de l’immigration et quelques mercenaires qui ont dû penser que cette guerre pouvait être rentable.
Si nombre d’Ukrainiens qui vivaient en France depuis longtemps les ont rejoints au début du conflit, force est de constater qu’après trois mois beaucoup sont revenus !
Y aurait-il eu des désillusions et des retours à la réalité brutaux ? L’atterrissage face à l’univers des combats a dû être violent.
De la même façon on nous montre sur toutes les chaînes TV « les pauvres réfugiés qui fuient la guerre ». Mais il faut savoir que depuis trente ans, comme dans la plupart des pays de l’Est, des Ukrainiens émigrent. En plus, leurs gouvernements successifs, qui depuis trente ans sont complètement corrompus, les ont toujours poussés à l’exode. Soyons clairs, cette guerre est en fait pour eux un moyen plus rapide et plus facile d’obtenir un titre de séjour dans les pays occidentaux et rien de plus.
Ce serait nier une évidence que de refuser de constater que, de ceux qui n’ayant pas l’intention d’émigrer définitivement, qui vivaient dans l’Ouest de l’Ukraine, beaucoup qui avaient provisoirement quitté leur pays sont retournés chez eux. Mais désinformation quand tu nous tiens…
De même, quand le gouvernement français nous présente Poutine comme Satan prêt à manger l’Ukraine et ensuite toute l’Europe, soyons réalistes : il s’agit d’une propagande complètement idiote. Le conflit est ukrainien et restera – quoi que menacent de faire les Américains avec leur grande bouche – en Ukraine ! À moins bien évidemment que Biden décide d’étendre le conflit, faute de combattants à exterminer en Ukraine, à la Pologne ! Mais nous n’en sommes pas encore là. Et si ce conflit vient à s’étendre sur d’autres territoires, ce ne sera certainement pas par la faute des Russes mais bien celle des USA et de leurs vassaux qui auront tout fait, absolument tout, pour en arriver là.
Toujours prompt à se vanter, Macron et sa clique LREM ont étalé depuis près d’un an leur « fidélité » à l’engagement ukrainien. Pourtant, la France n’ayant pratiquement plus rien de viable dans son arsenal militaire a dû déshabiller Emmanuel pour habiller Zelinsky. Ainsi, les canons Caesar ont-ils vraisemblablement été pris sur les stocks de l’artillerie française et sur une commande en cours qui était destinée au Danemark, soit 18 exemplaires si les chiffres sont bons. Enlevons les 2 a priori capturés par les forces Russes et deux autres potentiellement « vendus » aux Russes, la question qui fâche est : combien en reste-t-il d’opérationnels ? Là encore, pour l’état-major français, le mystère reste entier.
Il est vrai que, tout comme en Bosnie en son temps, les armements livrés font le bonheur des oligarques et des milices qui, l’un comme l’autre, sont prêts à faire de l’argent en revendant les équipements reçus.
Ceci dit, ils ne doivent pas faire de gros bénéfices car, apparemment, la plupart des armes offensives sont issues des reliquats des matériels soviétiques qui équipaient les armées que l’Allemagne et certains pays de l’Est avaient en stock depuis la chute du mur de Berlin.
En effet, en 1990, les Allemands, nos ennemis de toujours, avaient malgré tout la meilleure armée conventionnelle européenne en matière de matériel. Ils ont depuis tout laissé tomber, et se retrouvent comme nous avec des matériels peu entretenus et en mauvais état. Tellement peu entretenus que si l’on en croit la rumeur il faudra un an pour mettre 22 exemplaires de Leopard 2 en état. En effet, Armin Papperger, directeur du fabricant d’armes allemand Rheinmetall déclarait récemment “L’Allemagne ne pourra pas livrer ses chars Leopard à l’Ukraine avant l’année prochaine, si une telle décision est prise”.
Les réparations en effet prendront “presque un an” car les chars “ne sont pas seulement repeints, mais reconstruits” pour être utilisés au combat. “Ils sont complètement démontés puis remontés“, a-t-il expliqué. D’ici là, espérons que les Russes auront définitivement réglé le problème ukrainien !
Le vrai danger pour la Russie est représenté par l’armement envoyé par les Anglais et les Américains, à savoir dans un premier temps essentiellement de l’armement défensif : des missiles anti-char et anti-aériens ; et a priori des systèmes Patriot. Ceci dit, il faut des mois pour former des équipages capables d’utiliser ces systèmes. Par conséquent, on peut en déduire sans grand risque de se tromper que les forces américaines sont présentes depuis très longtemps sur le territoire ukrainien pour servir ces mêmes matériels.
Ne nous leurrons pas, si les Français « pataugent dans la choucroute », les équipes du renseignement américain, elles, sont sur place. Elles transmettent les informations utiles et gèrent les systèmes de radar AWACS (Airborne Warning and Control System) qui survolent l’Ukraine et son pourtour, pour éviter d’être descendus par les forces russes, et coordonner les différents systèmes d’armes qui vont intervenir contre drones et missiles.
De fait, l’armée américaine est implantée en Ukraine depuis le début des années 2000 où les services sont intervenus pour former l’armée ukrainienne dès cette époque. Ils sont présents dans toutes les bases ukrainiennes en tant qu’instructeurs, sans oublier les membres des forces spéciales qui les accompagnent. Tout ça avec la complicité de l’Europe qui, une fois encore, se pose en co-belligérant tout en se cachant la tête dans le sable.
N’oublions pas que les Américains ont une phénoménale capacité de transport qui leur permet d’acheminer du matériel et des moyens considérables directement en Ukraine.
Fait amusant, bizarrement lorsqu’il s’agit de transporter des armements lourds et de polluer ainsi la planète avec des tonnes de ferrailles, nos écologistes se taisent !
Il semble que contrairement aux Américains, les Français se montrent plutôt frileux en matière de fourniture de personnels militaires sur les lieux, mis à part quelques binômes d’instructeurs et quelques forces spéciales. Nous avons bien eu les rodomontades de Lecornu à Kiev ou en Roumanie mais, là encore, nous pouvons constater que nous sommes dans le registre de la « com ».
Une fois encore, si les militaires Français veulent se faire une idée de la situation sur le terrain ils n’ont de fait aucun élément concret, fiable et recoupé. Car en France, personne ne sait rien !
Les journalistes français eux-mêmes, présents en Ukraine, ne sont jamais en première ligne et lorsqu’ils sont emmenés « sur le terrain », ils sont sous contrôle ukrainien. Et quoi que communiquent les Russes, les médias subventionnés occidentaux ne reprendront pas l’information, donc la « com » bat son plein et c’est à celui qui criera au loup le plus fort que reviendra la palme. Donc, ni l’armée ni la presse française ne sont au fait de la réalité. Triste constat.
En outre, jamais les Américains n’avoueront que ce sont eux qui font la guerre. Trop contents d’avoir mis la baudruche de l’Otan en avant pour entretenir le mythe de l’alliance des Occidentaux qui se défendent contre le méchant Poutine. Il est clair que toute la communication sur ce conflit est essentiellement faite par l’Otan et que l’action américaine par elle-même restera encore longtemps souterraine. Même si elle ne trompe plus grand monde. Ce n’est pas pour rien que les Yankees ont maintenu l’Otan envers et contre tous dans les années 90, alors que ce « machin » n’avait plus de raison d’être. En outre, les Allemands, « traîtres un jour, traîtres toujours », n’ont jamais suivi la France dans le cadre de la défense européenne. Ils avaient tellement peur de se voir supprimer le parapluie nucléaire américain que maintenir l’Otan pour eux était gage d’une sécurité totalement idéalisée qui les arrangeait bien. Le réveil risque d’être douloureux mais, après tout, ils n’auront que ce qu’ils méritent.
Avec l’opération spéciale russe, force est de constater que nous sommes dans le même style de propagande que pour le Covid. Un narratif bien huilé que l’on retrouve également dans l’écologie. Toute l’argumentation étant à chaque fois mise à profit pour augmenter le contrôle des peuples.
Alors, combien et quelles armes les Alliés ont-ils remis à l’Ukraine depuis le début du conflit ?
Les différents canaux ukrainiens (y compris Kraken et Azov) ont fait le bilan des armements envoyés par l’Occident à l’Ukraine. Bilan sans doute plus ou moins approximatif mais qui a le mérite d’exister. Il est intéressant de noter que si Macron fait tout un fromage de ses Caesar et de ses 10RC, Zelensky qui n’a apparemment même pas la « reconnaissance du ventre » (ou du bas-ventre pour les mauvaises langues !) n’en fait même pas mention dans le bilan des « cadeaux » reçus. Pas même un remerciement. Il est vrai que la France n’est que le 51e État américain… et qu’il n’a pas besoin de « cajoler » un « petit ami » déjà largement acquis à sa cause.
Si l’on en croit Bloomberg, l’Ukraine aurait reçu approximativement à ce jour :
▪️ 410 chars de l’ère soviétique.
▪️ 250 VCI de fabrication soviétique provenant de pays post-soviétiques.
▪️ 1 100 véhicules blindés de transport de troupes, M113, M117.
▪️ 925 véhicules avec protection renforcée contre les mines, M1224 MaxxPros, Bushmaster, Wolfhound et Mastiff.
▪️ Plus de 1 540 unités de véhicules d’infanterie mobiles, tels que humvee.
▪️ 300 obusiers tractés et plus de 400 unités de canons automoteurs (ceux qui étaient promis d’être transférés sont également pris en compte).
▪️ 38 systèmes HIMARS ou leurs analogues, plus de 40 systèmes de lance-roquettes multiples de 122 mm de l’ère soviétique.
▪️ 37 systèmes antiaériens automoteurs allemands Guépard et 8 batteries NASAMS.
▪️ 6 systèmes de missiles Strela-10M et Stormer, systèmes IRIS-T SLM et Crotale.
▪️ 18 avions d’attaque Su-25, 31 hélicoptères de fabrication soviétique, 30 drones Bayraktar, des centaines de Switchblades.
Quid des Français, grands absents de la liste ?
Qu’importe ! Tout ça a fini à l’état de… ferraille ! Ce qui était de toute façon a priori leur destination.
Merci qui ? Merci Vladimir Poutine !
En attendant, l’état-major français reste dans le brouillard le plus absolu quant à la situation réelle de ce conflit. Quelqu’un pour leur offrir une boussole ?
Valérie Bérenger