Lettre ouverte à M. Jean-Paul Planchou, maire de Chelles

Monsieur le Maire,
Je ne doute point que vous soyez informé de la multiplication des mosquées en France et des illégalités qui, très souvent, entachent aussi bien l’obtention du terrain que la pose de la première pierre. Mais si vous êtes «respectueux du principe de laïcité et des lois et règlements en vigueur dans notre République» – comme vous l’écrivez à une dame, dans une lettre du 2 mars dernier – pourquoi avoir emboîté le pas de ceux qui, assumant les mêmes fonctions que vous, abdiquent devant des revendications qu’un primat religieux rend contraires à nos valeurs laïques et républicaines ?
En effet, vous reconnaissez n’avoir rien à objecter à l’édification, sur votre commune, d’une école islamique privée sous contrat avec l’Education nationale ! Vous avez même l’intention de mettre à la disposition des demandeurs un terrain public, «d’autant – précisez-vous – qu’il s’agit, dans le cas présent, d’un équipement à but de service public» !

Ça alors ! Faciliter l’enseignement de la charia relèverait désormais du «service public» ? Etes-vous bien sûr d’avoir saisi la différence entre le «culturel» et le «cultuel» ? Le culturel appartient à LA culture. Il est donc universel. S’il appartient à UNE culture, il est communautariste. Si la communauté est religieuse, il est cultuel. C’est aussi simple que cela, et c’est ainsi que l’entendent les musulmans qui se veulent musulmans d’abord !
Vous n’avez donc pas de chance, monsieur le maire, car l’association qu’il vous tient à cœur de satisfaire se déclare elle-même «association culturelle islamique». En outre, elle s’est donné un nom propre, et pas n’importe lequel, puisqu’elle s’appelle «Abu Bakr».
Or, Abu Bakr fut le premier calife successeur de Mahomet, qui s’attribua le titre de Khalîfat rasûl Allâh ou «successeur de l’Envoyé de Dieu» pour mieux lancer des expéditions contre les riches territoires des empires du Nord, notamment en Mésopotamie et en Syrie, alors chrétiens. Ce chef de guerre – qui donna sa fille Aïcha, âgée de six ans, en mariage à Mahomet – représente, aux yeux des musulmans traditionalistes, «le modèle parfait du chef d’Etat façonné par le respect de la Loi religieuse et soucieux toujours de mener sans faiblesse les musulmans vers le succès du djihad» (Janine et Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l’islam, Presses universitaires de France,1996).
Faudra-t-il, monsieur le maire, vous expliquer ce qu’est le djihad ?
Car enfin, par quelle dépression axiologique un maire comme vous, élu à Chelles en 1995, puis réélu en 2001 et 2008, ancien député de Seine-et-Marne et président du Groupe socialiste et apparentés au Conseil régional d’Ile-de-France, en arrive à manifester pareille complaisance avec des musulmans prenant pour symbole un calife djihadiste ? Comment se fait-il qu’aucun de vos mentors n’ait élevé la voix contre ce projet laïcide ? Dans quel siècle votre intelligence et vos instances supérieures ont-elles décidé de nous faire vivre ?
On dirait qu’en France les haut-placés ignorent tout de l’offensive islamique qui, depuis vingt ans, se poursuit sans relâche contre la République laïque. Comment ! Ne savez-vous pas qu’en France l’ouverture d’une nouvelle école coranique ou d’une nouvelle mosquée est une façon de fermer un peu plus le grand livre de la République – qui, pour grand qu’il soit, ne reconnaît pas le droit de tuer les homosexuels ou les apostats, pas plus qu’il n’enjoint de «combattre les mécréants» ? Croyez-vous que le respect apparent de l’ordre public suffise à donner un blanc-seing à des organisations intégristes comme l’Union des Organisations islamiques de France ?
Seriez-vous sarkozyste, monsieur le maire ?
Si tel est le cas, permettez-moi de vous rappeler ce que le président de la République ignore ou feint d’ignorer, à savoir qu’on ne fait pas d’un islamiste un républicain : l’islamiste applique le Coran à la lettre, et la lettre coranique est intouchable. Si, en France, la liberté de conscience prime, dans l’islam prime la liberté d’obéissance : «Islam» signifie «soumission». D’où l’interdiction des innovations, et la sclérose d’une pensée qui confond nécessairement le public et le privé, et, par suite, le politique et le religieux. Si vous en doutez, monsieur le maire, assistez donc à la rencontre annuelle des musulmans de France, au Bourget, et vous aurez l’honneur, après lecture d’un extrait du Coran, et au milieu de cent vingt mille personnes, de toucher du doigt ce qu’est cet islam auquel vous offrez progressivement de prendre votre place, comme si vous ne saviez pas qu’un tel islam aspire, à terme, prendre votre place !
Mais peut-être êtes-vous plus sarkozyste encore que vous ne le pensez vous-même, s’il vous arrive, suite à une leçon politiquement correcte, de différencier l’islam «en» France et l’islam «de» France – ce dont se moquent religieusement les intégristes qui, encouragés par ces subtilités langagières inhérentes à la dhimmitude, contraignent peu à peu la République à magnifier l’islam !
Si je me trompe, pourquoi la République célèbre-t-elle le ramadan ? Pourquoi l’Aïd-el-Kebir est-il devenu fête officielle à Marseille ? Pourquoi l’Etat contrevient-il à la loi du 9 décembre1905 en finançant des mosquées, des «instituts culturels musulmans» ou des «camps de jeunesse musulmans» ? Pourquoi les mairies proposent-elles des terrains communaux gratuits aux seuls musulmans ? Pourquoi la République garantit-elle les emprunts islamiques ? Pourquoi autorise-t-elle les manifestations anti-juives et anti-arméniennes orchestrées par l’islam politique ? Pourquoi permet-elle les ignominies déversées par des rappeurs islamistes, racistes et anti-français ? Pourquoi consent-elle au lynchage juridique et médiatique de Brigitte Bardot lorsqu’elle dénonce, au nom de la Déclaration Universelle des Droits de l’Animal du 15 octobre 1978, le bain de sang provoqué par l’égorgement rituel des moutons ?
En un mot, pourquoi la République s’islamise-t-elle ? Parce qu’elle est faite de responsables de votre acabit – qui préfèrent les «accommodements raisonnables» au courage républicain.
Recevez, monsieur le maire, l’expression de mes salutations laïques et distinguées.
Maurice Vidal

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