Lettre ouverte au général de Gaulle : vous seriez aujourd’hui devant les tribunaux

Mon Général,

Il y a des choses qui ne vont plus dans notre pays. Quand les choses allaient, c’est parce qu’elles allaient dans le sens de ce pays, dont vous disiez qu’il ne pouvait être ce qu’il est « sans grandeur »(1). Evidemment, bien des Français étaient décevants, les tiraillements politiques existaient, la médiocrité suivait son chemin, et les âmes nobles devaient lutter pour indiquer des points de lumière.

Mais si les obstacles à toute forme d’élévation étaient nombreux, la France demeurait « la fille aînée de l’Eglise » (ou, comme vous le dites vous-même, « la madone aux fresques des murs ») et, par les vertus de la laïcité, savait faire de cette essence historique une authentique valeur. Le « génie de la patrie »(2) était présent, et notre pays avait la capacité de « viser haut et se tenir droit »(3).

Or, il semble que la destinée « éminente et exceptionnelle »(4) que vous accordiez à la France ne soit plus qu’un rêve.

L’Europe confisque notre souveraineté ; nos frontières sont poreuses ; on entre sur notre territoire pour y faire la loi ; les contrôles policiers sont à haut risque… pour les policiers ; on s’acharne contre les automobilistes et les fumeurs, mais on relâche les délinquants… y compris les multirécidivistes ; on permet le mariage homosexuel au point de faire de l’enfant une marchandise ; on veut éradiquer le « sexe » au profit du « genre » ; on encense des valeurs contraires aux nôtres, à telle enseigne que celui qui se déclare « patriote » est aussitôt suspecté de « fascisme » ; on siffle La Marseillaise, et nulle autorité ne s’en émeut ; on laisse s’exprimer ceux qui appellent publiquement à égorger les juifs,  mais on bâillonne ceux qui tentent d’alerter l’opinion sur les dangers de cette nouvelle donne ; on n’ose même plus rétablir l’ordre républicain dans nos banlieues ; on se désintéresse de nos édifices chrétiens, et malheur à celui qui déclarerait que Colombey-les-Deux-Eglises ne doit pas devenir Colombey-les-Deux-Mosquées : il serait coupable de discrimination, voire de racisme, car aujourd’hui, une « religion » peut être une « race » !

Si vous viviez encore, mon général, vous encourriez la colère des tribunaux !

Maurice Vidal

(1) Mémoires de guerre, tome 1, Plon, 1954.

(2) Ibid.

(3) Ibid.

(4) Ibid.

 

 

 

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