L’évolution démographique actuelle de la France sera fatale si elle se poursuit

Souvent, pour maintenir sous anesthésie la population française, afin qu’elle ne prenne pas conscience du bouleversement culturel en cours, est citée la stagnation des chiffres de l’immigration. Effectivement les données restent relativement semblables d’une année à l’autre, avec environ 10 % par an. Alors, pourquoi s’inquiéter de l’immigration, feignent de s’indigner ces commentateurs. Par leur volonté de museler toute inquiétude, ils font semblant de ne pas voir que la très grande majorité de ces immigrés obtiendront la nationalité française, et leurs enfants, nés en France, étant automatiquement français ne seront alors plus comptabilisés comme immigrés.

Et comme les enquêtes qualitatives sur l’adhésion aux valeurs culturelles françaises des immigrés et descendants d’immigrés sont rares, il est difficile d’évaluer précisément le degré d’intégration de ceux-ci. Pourtant de nombreux indices laissent douter de la volonté de s’intégrer pleinement culturellement. Si certains s’intègrent, les constats se multiplient quotidiennement pour indiquer que de nombreux Français, descendants d’immigrés extra-européens, refusent de s’identifier aux valeurs de la France.

Il ne s’agira pas ici de réfléchir à cette évolution qualitative, mais de voir en quoi l’évolution quantitative de l’immigration va davantage bouleverser le paysage culturel français dans les prochaines années.

Afin de ne pas être inondés de données, celles qui vont être mobilisées ici proviennent de l’article « immigration en France » sur Wikipedia, empruntées à Eurostat, l’INSEE ou l’INED. Les esprits chagrins ricaneront devant le peu de données mises en avant, mais sans avoir la prétention d’en tirer des enseignements précis, l’utilisation de quelques-unes sont largement suffisantes pour montrer que la situation devient critique si nos dirigeants, jouant aux apprentis sorciers, poursuivent dans la même dynamique immigrationniste.

Selon la définition de l’ONU, l’immigré est une personne née dans un autre pays que celui où elle réside. La qualité d’immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s’il acquiert la nationalité du pays où il réside.

En 2010, la France accueille 7,2 millions d’immigrés soit 11,1 % de la population dont 5,1 millions (7,8 %) nés hors de l’Union européenne. Mais ces chiffres, comme expliqué précédemment, ne rendent pas précisément compte de l’étendue des conséquences de l’immigration.

Plus révélatrice est la donnée suivante : selon Eurostat, La France est l’un des pays de l’Union européenne qui compte proportionnellement le plus de personnes issues de l’immigration (1re et 2e générations) parmi les personnes âgées de 25 à 54 ans avec 13,1 % d’immigrés et 13,5 % d’enfants d’au moins un immigré, soit un total de 26,6 %.

Première remarque, pourquoi oublier d’inclure là les personnes issues de la 3° génération qui commencent à être nombreux, puisqu’évidemment l’immigration maghrébine est devenue conséquente à partir du début des années 60, des adultes s’installant alors en France, avec leurs enfants qui aujourd’hui peuvent se retrouver grands-parents ?

A l’inverse, pourquoi intégrer les 13,5 % d’enfants d’au moins un immigré ? Effectivement, concernant notre préoccupation d’une France où le plus de gens seraient intégrés, le choix est arbitraire d’inclure la totalité de ces enfants dont une partie sera pleinement intégrée. Mais de nombreuses observations montrent qu’une part importante de ceux-ci ne se reconnaîtra pas forcément dans la culture du parent français, si celui-ci n’a pas la volonté de l’imposer prioritairement à la culture de l’autre parent. Il s’agit de priorité à accorder et non pas de rejet de l’autre culture.

Or, par, ne fut-ce que le choix du prénom majoritairement non français, même s’il n’est pas décisif concernant les orientations culturelles futures de l’enfant, on constate souvent que le parent de descendance française n’a pas cet esprit volontaire, contribuant ainsi à l’augmentation de la déculturation des habitants de la France.

Enfin, deux nuances : d’abord ces 26,6 % de personnes issues de l’immigration sont pour une part non négligeable issues de pays européens, et la quasi-totalité de ces dernières ne pose pas de soucis d’intégration. Et d’autre part, évidemment et heureusement une part des descendants d’immigrés extra-européens sont intégrés, n’imposant pas leur culture d’origine, sans pour autant y renoncer, au-dessus des éléments culturels de la France.

D’autres constats sont plus révélateurs. En 2007, selon l’Insee, 13,4 % des jeunes de moins de 18 ans en métropole avaient au moins un parent immigré né hors d’Europe. Cette proportion était de 22,8 % parmi les nouveau-nés en métropole en 2007. Cette proportion était de près d’un quart (23,9 %) parmi les nouveau-nés en métropole en 2010 (1).

Encore une fois, ne sont pas incorporés ici les petits-enfants d’immigrés nés hors d’Europe, ce qui ne ferait que hausser les pourcentages évoqués. Donc moins de 13 % il y a environ 20 ans (18 années avant 2007), et 23,9 % en 2010 nous disent les résultats de l’Insee. On perçoit bien l’ampleur de l’augmentation de la part de descendants issus de l’immigration. Cette amplification révèle bien à ceux qui en douteraient encore que l’indice de fécondité des Françaises descendantes d’immigrés nés hors d’Europe est nettement supérieur à l’indice de fécondité des autres Françaises.

Ce constat devrait également tempérer les enthousiasmes des béats tout ravis de faire croire que les Françaises font plus d’enfants que les autres Européennes, alors qu’en fait ce n’est pas du tout le cas des Françaises descendantes d’Européens.

Tout cela est totalement ignoré, et chaque année, on compte 200 000 nouveaux immigrés, en attendant d’apprendre sans doute que ce chiffre sera revu à la hausse, considérant les signaux encourageants pour de nouveaux candidats à l’émigration, émis par le gouvernement Ayrault. La plupart acquerront la nationalité française par naturalisation ou par mariage, puisque c’est déjà le cas de 40 % des immigrés actuels (dont 90 % sont d’origine extra-européenne).

On peut également rajouter le nombre de personnes en situation irrégulière en France qui est estimé entre 200 000 et 400 000 étrangers, les chiffres étant difficiles à évaluer.

La naissance hors d’Europe ne condamne pas l’immigré et ses descendants à ne pouvoir s’intégrer. Dans le cas des musulmans, qui composent de loin la grande majorité des immigrants originaires d’Afrique subsaharienne et bien sûr d’Afrique du Nord, tout dépend du degré d’attachement et de fidélité à la religion ; religion et non pas culture ! Plus la personne vivra sa religion avec intensité et ferveur, plus elle fera passer les valeurs musulmanes avant les valeurs républicaines.

Pendant longtemps, l’islam vécu par les Africains subsahariens était souple par rapport au dogme mahométan. C’est en train de changer. C’est facilement percevable à l’échelle des Etats africains, avec par exemple la situation du Mali ou du Nigeria. Mais c’est aussi le cas de nos banlieues françaises, où de jeunes Français d’origine sahélienne sont « travaillés » par des musulmans maghrébins qui leur font comprendre que l’islam des marabouts n’est pas le vrai islam. Cette radicalisation va contrarier l’intégration. La conception polygamique de certains est également un frein.

Il est plus facile aux immigrés africains chrétiens et à leurs descendants de s’intégrer. Mais leur situation de dépaysement en arrivant en France les pousse à se réfugier prioritairement au sein de communautés plus rassurantes. Sans pour autant rejeter la culture du pays d’accueil, l’intégration n’est pas pleinement effectuée, l’attachement à un communautarisme étant préféré.

Lorsque ces enfants ne sont pas encadrés par leurs parents ou ces communautés chrétiennes dans lesquelles la méfiance à l’égard des musulmans est souvent répandue pour des raisons historiques, il est courant qu’ils soient soumis à la mauvaise influence de leurs camarades musulmans qui vont les railler pour leur appartenance à la religion des colonisateurs, les poussant ainsi au ressentiment envers les Français. Et comme l’Education nationale est incapable d’enseigner à ces jeunes que l’esclavage contre les noirs a été également effectué par des Nord-Africains et des monarques d’Afrique subsaharienne, ils n’auront pas la capacité de relativiser.

Un autre élément apparaît comme une source d’inquiétude pour l’avenir. Le nombre de mariages mixtes diminue. On parle bien sûr de véritables mariages mixtes, puisque là aussi les statistiques peuvent sembler dire le contraire. Celles-ci intègrent dans leurs comptes le mariage entre un Français d’origine marocaine et une Marocaine, ou entre une Française d’origine turque avec un Turc. Or, évidemment ces cas ne devraient pas être considérés comme des exemples de mixité, puisqu’ils ne font que renforcer le communautarisme.

Ces indicateurs évoqués là ne rendent pas compte que la situation est inégale dans l’ensemble du territoire et qu’elle est même critique dans certains endroits. Plusieurs contributeurs de RL l’ont bien décrite dans plusieurs articles concernant le département de Seine Saint-Denis. Mais de façon plus générale, si comme nous l’avons déjà vu précédemment, 13,4 % des jeunes de moins de 18 ans en métropole avaient au moins un parent immigré né hors d’Europe, on atteint 37 % en Ile-de-France, 21 % pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et 20 % pour la région Rhône-Alpes, avec toutes les conséquences que cela pourrait entraîner concernant les décisions prises par les collectivités de ces territoires à la suite des élections locales. Dans plusieurs communes, on dépasse même les 2/3.

Inversement, dans les campagnes et certaines régions littorales de l’ouest de la France, ces pourcentages restent très faibles, ce qui explique en partie que ne percevant pas ces signaux alarmants, une grande part des Français de ces régions ne réagissent pas.

Il faudrait pourtant qu’ils se réveillent vite, ainsi que tous ceux qui, dans les grandes agglomérations, vivant dans leur bulle résidence-lieux de travail et de loisir, ignorent qu’à quelques centaines de mètres de chez eux existent des entités territoriales de la dimension d’un quartier, préfigurant peut-être le partage de la France de demain en entités territoriales communautaires indépendantes les unes des autres. Faut-il préciser qu’il serait étonnant qu’on aboutisse à ce nouveau paysage sans l’économie de graves troubles.

Il est clair qu’avec dorénavant ¼ des enfants nés en France, issus d’au moins un des deux parents nés hors de France, et vu la vitesse de propagation de cette dynamique jointe à la poursuite d’une immigration à tous crins, il n’est pas exclus que d’ici 2030, ce ne soit pas moins de 40 % des moins de 30 ans qui soient d’origine extra-européenne, pour ne pas dire plus.

Vu la façon dont le processus d’intégration piétine déjà actuellement et sans pour autant y renoncer puisque c’est le fondement de notre République et du vrai vivre-ensemble, il va devenir vital de mettre fin à l’immigration, ou tout au moins de ne l’envisager que pour des séjours temporaires. A défaut, le pays s’expose au renforcement d’un communautarisme exacerbé, voire à une tourmente dont il ne se remettrait pas.

Dans tous les cas, il en sera fini d’une situation républicaine qui, quels que soient ses défauts, a eu le mérite de favoriser le vivre-ensemble.

Jean Pavée

 

(1)    http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de-donnees/irweb/sd20101/dd/excel/sd20101_t37quater_fm.xls&title=Naissances%20selon%20le%20pays%20de%20naissance%20des%20parents%202010