L’exil, la prison et la gloire, Amadou soldat russe et fier de l’être

L’exil, la prison et la gloire. Ce pourrait être le titre d’un roman de Tolstoï ou de Kessel. Qui raconterait le parcours picaresque d’un Africain chez les Russes. Prouvant que l’assimilation des étrangers est toujours possible. Si on n’hésite pas à employer les bonnes méthodes.

Cet Ivoirien voit loin

Le 1er janvier 2023 est apparu à côté du patron du Groupe Wagner le visage d’un combattant africain sur lequel Chauffeur de taxi, puis de bus à Cocody, la banlieue chic d’Abidjan, l’homme est un débrouillard à la mode africaine. Pas fainéant, il cumule plusieurs métiers en plus de celui de « machiniste » comme on dit là-bas. Il a créé un vidéo club où il projette aussi des films comme au cinéma. Complété par des « salons » de Play station, où les clients peuvent venir jouer à la console.

Malgré tout, l’avenir lui semble bien étriqué dans son magnifique pays. Il veut aller tenter sa chance ailleurs. Oui mais où ? Pas dans cette France raciste si cruelle envers les étrangers. Sauf s’ils ont l’heur de plaire au maître de l’Élysée. Et plus si affinités.

Ce sera donc la Russie où Amadou connaît des compatriotes installés là-bas. Il finance son voyage en cédant ses entreprises et quitte la Côte d’Ivoire en 2014.

Il découvre la neige et songe à s’installer

Témoignant de son acclimatation chez les Slaves, plusieurs photos le montrent sur Fesses de bouc visitant Moscou en 2015, puis filmant la neige en janvier 2016, sur la place Rouge. De quoi épater ceux restés au pays ! D’autres photos le montrent en compagnie d’Ivoiriens expatriés, mais aussi de Russes, jouant avec eux au football dans le cadre de petits matchs amicaux.

Il dit se plaire beaucoup en Russie où, comme chauffeur de taxi, il gagne plus d’argent qu’en Côte d’Ivoire. Il envisage même de s’installer à Moscou. Et rêve d’obtenir la nationalité russe. Mais à la différence de la France, les autorités ne distribuent pas les cartes de séjour comme des bonbons au soir de Halloween.

Petit trafiquant, lourde peine

Pour améliorer ses revenus, ils décide de se lancer dans le commerce de substances illicites. Ses amis ont oublié de lui signaler que la Russie n’est pas la France où, d’admonestations en rappels à la loi, il faut attendre la quinzième récidive pour morfler une vraie condamnation. Et encore pas toujours…

À Moscou, même primo délinquant, même pour une quantité modeste, c’est tout de suite la case prison. Et pas dans un village de vacances aménagé.

Dans une vidéo du 10 août 2017 publiée sur la chaîne YouTube de la police de Moscou, Amadou apparaît à l’arrière d’une voiture, à côté d’un flic. Le représentant de la police qui s’exprime dans la vidéo affirme que les forces de l’ordre ont trouvé dans la voiture d’Amadou 100 grammes de marijuana. Comme toujours en pareil cas, l’inculpé nie toute implication et ignore par quelle magie ce produit s’est retrouvé dans son véhicule.

Prendre les flics pour des cons, et les juges pour des pleutres craignant qu’une suspicion de racisme ruine leur carrière, ça marche bien chez les Francouillons. Mais pas chez Vladimir. Au contraire, les dénégations de preuves matérielles deviennent des circonstances aggravantes. Et il se prend le maximum prévu par la loi : huit ans.

Il est incarcéré dans la colonie pénitentiaire IK-7 du Service pénitentiaire fédéral russe en Mordovie, une région située à 600 km à l’est de Moscou. Où il se plaint que la vie est très dure. Qu’espérait-il y trouver ? Un hôtel 4 étoiles pour délinquants étrangers comme en France ?

En tout cas, malgré les efforts des gauchistes de gulagu.net qui essaient de le faire passer pour un prisonnier politique, son procès ne sera pas révisé. Et il profite de son long séjour à l’ombre pour maîtriser la langue russe. Une université comme une autre. Ça lui servira par la suite.

La nationalité, tu l’ hérites ou tu la mérites

Son sauveur s’appelle Amadou affirme s’être engagé pour défendre sa seconde patrie, et espère obtenir bientôt la citoyenneté russe.

La méthode russe de réinsertion, ça marche !

À présent, Prigojine qui a eu l’occasion de tester ses capacités autant que son courage, envisage de faire de son poulain le futur président de la Côte d’Ivoire. Il dit avoir des plans pour l’amener au pouvoir. On ne demande qu’à le croire.

Pour le moment, des petits films d’animation sont diffusés en Afrique montrant des soldats français représentés par des squelettes, attaquant la Côte d’Ivoire, et vaincus par une armée africaine renforcée du groupe Wagner. Parmi les combattants indigènes, on voit un meneur d’hommes arborant le drapeau ivoirien et portant le nom de « Aboya », le surnom que Prigojine a donné à Amadou.

Celui-ci ne veut pas révéler sa véritable identité. Craignant des représailles sur sa famille restée en Côte d’Ivoire où les autorités, qui croient l’avoir identifié, se montrent menaçantes, attisées par la France macronarde.

En toute hypothèse pour le chef des Wagner, le doute n’est pas permis. La France fait bien la guerre à la Russie en fournissant à Kiev des armes, des hommes et des munitions. C’est une nouvelle guerre mondiale où il faudra plumer le coq gaulois sur quelque continent qu’il s’égosille.

L’objectif est aussi politique que militaire

Si Evgueni Prigogine s’affiche aux côtés d’un combattant ivoirien, c’est autant pour prouver qu’on peut revenir vivant de Bakhmout que pour faire la promotion du recrutement de soldats étrangers. Et pas seulement dans les prisons russes.

Dans un premier temps, il fallait contrer la propagande du NWO et de l’OTAN qui ont pleurniché sur un Tanzanien et un Zambien morts au combat. Comme si de leur côté, on ne comptait pas par dizaines, voire par centaines, les mercenaires Anglais, Polonais, Baltes et Français qui se sont fait dessouder. Sans oublier les Boches sous faux passeport, inutile d’expliquer pourquoi.

Wagner paiera le voyage et offrira une solide formation aux Africains qui veulent casser de l’Ukronazi, et y gagner leurs galons, mais ce n’est pas l’objectif unique. L’Afrique n’est plus la chasse gardée des Français. Et puisqu’ils font la guerre aux Russes, les Wagner vont les traiter en ennemis partout où ils les trouveront. Eux et leurs alliés africains.

Le groupe Wagner, tout aussi légitime que les sociétés de sécurité militaire, américaines et européennes qui abondent, recrute aussi en Afrique pour accroître ses troupes sur place dans l’immédiat. Là où il y a fort à faire pour écraser les islamistes avec des méthodes que réprouvent les damoiseaux français… Et ensuite pour insérer dans les rouages du pouvoir des personnes dynamiques et qualifiées, russophiles.

La Côte d’Ivoire est une bonne cible. La guerre de succession du président Alassane Ouattara, 81 ans, est virtuellement ouverte. Ce mahométan en terre majoritairement chrétienne doit son trône à une intervention militaire française, après son « élection » de 2010 invalidée pour fraudes par le Conseil Constitutionnel ivoirien, et ses « réélections » triomphales à 85 % en 2015 et 95 % en 2020.

Ce pays pourrait être la première case forte de l’échiquier occupée par un cavalier noir. Car contrairement aux élucubrations des médias-menteurs qui présentent les Wagner comme des électrons libres échappant au contrôle du Kremlin, la stratégie de la partie reste toujours définie par Poutine.

Christian Navis

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