L’humanisme se prétend code de bonne conduite et de moralité

L’humanisme est généralement décrit comme un progrès pour l’humanité. Ainsi, dans le manuel Lagarde et Michard du XVIe siècle, on peut lire, page 4 : « Le besoin d’idées nouvelles, l’appétit de savoir sont d’autant plus vifs que l’enseignement des Universités s’est sclérosé, devenant une routine étroite et stérile. On enseigne aux jeunes gens, selon la méthode d’autorité, la philosophie scolastique, la logique formelle et la rhétorique. On encombre leur mémoire sans développer vraiment leur intelligence ni surtout leur sens critique. Le retour aux textes originaux est exceptionnel : on commente des commentaires, le latin d’école devient un jargon, et la formation intellectuelle dégénère souvent en vaines acrobaties qui n’ont plus rien à voir avec l’art, la pensée créatrice et la vie.

Des maîtres veulent réagir contre ces abus par la lecture des chefs-d’œuvre de la littérature latine. Le mot humanitas désignant en latin la culture, ils appellent leur enseignement « lettres d’humanité », et bientôt, on les nommera eux-mêmes humanistes. Mais ce beau terme d’humanitas évoque aussi une élégance morale, une politesse, une courtoisie, inséparables de toute culture accomplie, bref, tout ce qui fait un homme vraiment homme ; ainsi le mot humanisme viendra à désigner, outre la formation à l’école de la pensée gréco-latine, un idéal de sagesse et toute une philosophie de la vie. L’humanisme, c’est un acte de foi dans la nature humaine, et la conviction, pour reprendre la formule d’André Gide, qu’« il n’y a d’art qu’à l’échelle de l’homme ».
Pour puiser au trésor antique, il fallait commencer par la tâche la plus austère, réservée d’abord à des savants : il fallait apprendre le grec, que presque personne ne savait au Moyen Âge, renouveler l’étude du latin, éditer les grandes œuvres grecques et latines dans un texte aussi sûr que possible…

Dès le début du siècle, Érasme (1467-1536) offre l’exemple d’un humaniste philosophe en même temps qu’érudit. Né à Rotterdam, il mourut à Bâle après avoir séjourné longtemps en France, où son influence fut considérable ; sa vie même est un peu le symbole de cet esprit nouveau qui souffle à travers l’Europe par-dessus les frontières. D’esprit très hardi, Érasme critique l’ensemble des institutions médiévales. Pour lui, les deux sources de la sagesse sont la littérature antique et la Bible ; à la Bible, il applique le principe du retour aux textes et de leur interprétation libre et directe. C’est dans son œuvre qu’on discerne le mieux comment Humanisme et Réforme sont liés à l’origine ».
Ainsi, l’humanisme est présenté comme un modèle, modèle de moralité, modèle de sagesse, modèle de politique, modèle de courtoisie, modèle de pédagogie, modèle de culture, modèle du mode de vie. Les écrivains humanistes, les faits historiques confirment-ils ce tableau idyllique ?

Les Humanistes sont les premiers démocrates, et parmi eux, Machiavel, Thomas More, Érasme. Machiavel, né à Florence, ville de la Renaissance kabbalistique, (1469-1527), écrit Le Prince entre 1512 et 1515. Dans ce livre, Machiavel fait l’apologie du despotisme, lèche les bottes des Médicis, veut s’attirer les faveurs des princes, les Borgia. Mais il préfère en secret la république et la démocratie. Machiavel veut abattre les princes par tous les moyens. Il leur fait croire qu’il est pour le despotisme, parce qu’il veut fonder une République démocratique en Italie. Il veut que la nation soit assez forte pour chasser les étrangers et pour lutter contre la papauté.
Machiavel résiste aussi aux Médicis qui se situent dans le camp catholique, pour des raisons religieuses. Il combat le pape Léon X, tout en sollicitant ses deniers. Il plie devant l’argent de la papauté, et reste anticatholique. Il est un humaniste démocrate. Le machiavélisme est lié à l’humanisme et à la démocratie.

Machiavel veut détruire la société traditionnelle, politique et religieuse, et à cette fin, tous les moyens lui semblent bons. Le despotisme permet de mener le peuple par la poigne, la démocratie permet de mener le peuple par le bout du nez. Machiavel est un génie de l’exploitation des peuples. Il fournit la recette aux démocrates modernes.
Machiavel vilipende le christianisme qui place « le bonheur suprême dans l’humilité, l’abjection, le mépris des choses humaines ». Les francs-maçons hypocrites se disent parfois chrétiens pour se démarquer de leurs frères athées ou marxistes. La démocratie reste monopolisée par les initiés, alors que cela lui a valu une « maladie » en Allemagne. Nietzsche ne pensait-il pas comme Machiavel ? Le       « ressentiment » n’a-t-il plus cours au Grand Orient ?
Machiavel, modèle florentin de la perfidie politique, est le modèle des cousins démocrates modernes, les élus du peuple responsables des crimes humanistes du XXe siècle.
La démocratie est le fruit de l’humanisme, sa dérive totalitaire aussi. Les crimes socialistes et les crimes nationo-socialistes sont des crimes démocratiques, donc des crimes humanistes. Hitler a été élu par le peuple. Macron a été élu par le peuple, Biden a été élu par le peuple. Les assassins démocrates modernes ont entassé comme du bétail deux cents millions d’êtres humains. Les crimes mondialistes sont en cours.

Thomas More, humaniste anglais et anti scolastique, (1478-1535), est l’auteur de l’Utopie, paru en 1516. Sur une île, les hommes organisent une démocratie sous une forme socialiste. L’île représente une Angleterre idéale, et aussi l’île symbolique d’un nouvel Eden qui ressemble à l’Amérique. L’île prélude le socialisme et aussi le « rêve américain ». Le modèle américain se veut un paradis démocratique, est aussi un socialisme d’économie libérale : chacun a le droit de s’enrichir, la philosophie est collectiviste. Thomas More est l’ancêtre de tous les socialismes, du socialisme marxiste, du socialisme américain.
Les contemporains croient toujours que le libéralisme s’oppose au socialisme. En réalité, le libéralisme, première gauche historique, a enfanté le socialisme. Les démocrates « occidentaux » et communistes sont désormais réunis dans le « capital-socialisme » du Nouvel Ordre Mondial mis en place par les forces occultes, l’union du « rêve américain » et du socialisme.
« L’île d’Utopie a une forme ovale… Elle est l’œuf primitif », écrit Étienne Couvert, philosophe. L’œuf primordial contient tout. Ce mythe gnostique, d’origine égyptienne, est contraire à la création ex nihilo. L’œuf forme le cercle symbolique de l’enfermement de l’humain dans le Cosmos, de la perte de liberté. La gnose, connaissance supérieure des Mystères de la religion, connue des humanistes, triomphe aujourd’hui avec les Initiés qui imposent leur dictature démocratique au monde, qui nous mènent vers le village global.

Dans l’île d’Utopie, il n’y a pas de liberté individuelle, exceptée la liberté religieuse. Or, le relativisme religieux est un des socles du mondialisme. Dans l’île mondiale, toutes les libertés individuelles seront exclues, la gnose maçonnique se place au-dessus de la multiplicité des religions tolérées. Le Grand Architecte de l’Univers préside au rite écossais des francs-maçons. Ce rite solaire donne la lumière aux gardiens du temple maçonnique, gardiens qui emprisonnent les esprits au nom de la « religion » des droits de l’homme.
Aujourd’hui, la soviétisation est globale. Les communistes ont gagné la guerre culturelle. Nous serons enfermés dans la République universelle humaniste qui tolère toutes les religions, sauf la religion de Jésus-Christ. Le mondialisme maçonnique verra la pire dictature  « religieuse » de tous les temps, l’anéantissement de la liberté offerte par le Fils, le communisme planétaire, l’aboutissement de l’Utopie démocratique.

Érasme, glorifié par l’histoire officielle, présenté comme un modèle de tolérance, (1469-1536), est l’héritier de l’humanisme italien. Sa vie suit un véritable parcours initiatique : Rotterdam, Paris, Oxford en Angleterre, Louvain en Belgique, Bologne et Venise en Italie, Cambridge en Angleterre, Bâle en Suisse, où il se fixe après 1520.
Érasme est l’auteur de deux œuvres principales : les Adages, répertoire de proverbes et de maximes tirés de l’Antiquité, et Éloge de la folie, pamphlet anti-scolastique.
Érasme, sensible à l’ésotérisme judéo-égyptien, condamne à mort la tradition chrétienne. Il se moque du culte des saints parce que la populace s’y complaît. Il proscrit la théologie parce que les théologiens ont de la bedaine. Il ne réfute pas les doctrines, mais s’attaque aux hommes de son temps. Érasme est un « illuminé » hellénistique, et un faux rationaliste. Il fait primer la raison humaine sur la Raison divine. Il fait perdre la Raison de la Bible donnée à l’humain par la scolastique. Il confond l’individu et la personne. Il est individualiste. Il ne peut pas offrir la liberté à l’humain. Tous les individualistes, ou subjectivistes, sont irrationnels, ce qui explique l’échec humaniste, et l’échec moderne. Érasme, « illuminé oriental », est l’ancêtre des « Illuminés de la déesse Raison » qui ont fait la Révolution.
La philosophie devient un amour de la Folie, nouvelle forme du Féminin ésotérique juif. Érasme ouvre la voie à la philosophie des Lumières qui est d’origine juive, et qui naît avec la Renaissance.
La Révolution est l’aboutissement de cette Renaissance dont l’esprit est kabbalistique.

La folie humaniste d’Érasme est à l’origine de la folie moderne. Il pose deux postulats : l’individu est libre et la nature humaine est bonne. Il croit que la religion de l’homme va améliorer les choses. Il est le précurseur de l’esprit moderne négateur du péché originel. Conséquence. L’humanisme porte en lui la barbarie moderne.
Érasme croit au libre arbitre d’un homme naturellement bon. Il veut couper les individus de leurs racines nationales et religieuses. Alors une communauté universelle pourra vivre dans la paix.
Si le mal n’est plus dans l’homme, il est dans la société ou dans la religion. Érasme rêve d’un État universel qui se substituerait aux nations et assurerait la paix. Il veut être citoyen du monde. Ainsi, il y a bien une filiation entre l’individualisme de la Renaissance et le cosmopolitisme moderne : tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, mais tout le monde ne peut pas s’aimer car la nation est méchante.
Pour Érasme, le raisonnable est de ne pas choisir. En politique, il prône le « juste milieu ». Il annonce le modéré, le centriste, le pacifiste, le cul entre deux chaises. Pour Érasme, toutes les religions se valent. Son cosmopolitisme s’accompagne d’un œcuménisme qui augure le laïcisme des Temps modernes.

À Bâle, les deux communautés catholique et protestante vivent côte à côte. Érasme ne prend pas ouvertement parti parce qu’il craint le pire pour ses rentes : pensions du pape, de l’Empereur, et des princes. Érasme veule, lâche et intéressé… comme les mondialistes d’aujourd’hui. Il flatte les princes et médit des curés tant que c’est rentable.
Érasme est surtout un ennemi de Dieu et de son Église. Il est anti-catholique, il raille l’intolérance religieuse, mais seule l’Église de Rome est accusée de fanatisme. Il inaugure la tolérance à géométrie variable de la franc-maçonnerie. Il est un homme de paix et de tolérance, comme les francs-maçons modernes.
Érasme, anti-catholique, minimise le danger musulman. C’est d’actualité. À l’écouter, on croirait entendre les médias modernes sous obédience maçonnique. Érasme est un ancêtre de la franc-maçonnerie spéculative, organisation passée au service de l’Orient et de l’Argent.

L’aveuglement humaniste reste actuel, car les humanistes ont des émules contemporains. Leur utopie meurtrière est à la mode. La démocratie fait toujours croire aux peuples qu’ils se gouvernent eux-mêmes alors qu’ils sont assujettis par les forces occultes.

Jean Saunier

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4 Commentaires

  1. si vous saviez mon bonheur le jour où j’ai trouvé tous les Lagarde et Michard pour une poignée d’euros chez Emmaüs .C’était ma bible et l’est encore. Je m’en suis servi l’an dernier pour expliquer à ma petite belle fille les parnassiens à propos du sujet du bac décrié .

  2. Très bel article! En 1966 j’étais en Seconde (C.A) classique-Math au Lycée d’état. La prof de Français utilisait le Lagarde et Michard obligatoire. XVIeme siècle et je me rends compte aujourd’hui combien nous étions formatés! J’ai découvert récemment St Thomas d’Aquin et Aristote c’est magnifique!

  3. L’inversion du sens des mots, la novlangue, date donc bien avant G Orwell !

  4. Pour moi, la seule valeur sûre nous permettant de séparer “le bon grain de l’ivraie” est l’étude de la Bible. Mais la compréhension de celle-ci suppose l’acquisition de quelques clés d’interprétation. Comme pour n’importe quelle activité, il faut faire un effort d’apprentissage. On ne confie pas le pilotage d’un avion à quelqu’un qui n’a aucune connaissance du vol. Concernant les instructeurs, il y en a des bons et des moins bons comme dans n’importe quelle discipline.

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