L’Humanité : 100 ans d’apologie de crime contre… l’humanité


À la suite du congrès de Tours, aux derniers jours de décembre 1920, la tendance bolchevique du parti socialiste en France se transforma en section française de l’internationale communiste, et se plaça sous l’autorité de Lénine et de Staline, avec pour quotidien L’Humanité. Jusqu’à la chute du mur de Berlin, les choses étaient claires de ce point de vue : on aimait ou on n’aimait pas le stalinisme ou le néo-stalinisme, mais ce courant avait donc un quotidien, en France : L’Humanité. Depuis lors, le quotidien de la section française de l’internationale communiste a été rebaptisé en « organe central du parti communiste français », puis en « journal fondé par Jean Jaurès », histoire de brouiller les cartes. Il est exact que ce quotidien fut fondé par Jaurès. Mais il fut volé par les communistes en janvier 1921, et il se revendique toujours quotidien communiste.

Pour fêter dignement cet anniversaire, Présent publie un hors-série (en vente en kiosque et à ses bureaux 5 rue d’Amboise, 75002 Paris, ainsi que sur son site : https://present.fr/produit/hors-serie-100-ans-dinhumanite-100-millions-de-morts/) consacré plus spécifiquement au 100e anniversaire du vol de L’Humanité. Les médias du service public ont plutôt relayé de façon flatteuse cet anniversaire, mais Présent a voulu rappeler la réalité de 100 ans de communisme français, à partir de documents bruts : les pages de L’Humanité, telles que publiées aux différentes époques.

Le hors-série rappelle d’abord que L’Humanité n’est pas un journal d’opinion, même s’il en a les apparences. C’est avant tout un outil de conquête du pouvoir par les communistes, une vitrine du parti auquel appartient obligatoirement et aujourd’hui encore sa direction. Raconter le PC « F » par « L’Huma » est donc légitime et tout à fait significatif. Le dossier ainsi constitué nous montre comment « L’Huma », – et donc le PC – ont traité des sujets aussi divers que le pacte germano-soviétique de 1939, la Résistance, les procès staliniens, les affaires Kravchenko, Rosenberg, Soljenitsyne, les répressions de Berlin, Budapest, Gdank, Prague, les Khmers rouges… Édifiant ! Et utile à ceux qui voudraient clouer le bec aux derniers staliniens en les mettant face à ce qu’écrivait leur journal : 100 années d’apologie de crimes contre l’humanité (100 millions de morts, tout de même !) ; c’est bien là le crime majeur de… L’Humanité.

Jeanne Bourdillon