Liban : Macron a servi la soupe au Hezbollah, gare aux représailles des sunnites !


Beyrouth : un accident, peut-être, un attentat, sûrement ! Ce qui vient d’avoir lieu à Beyrouth est grave et nous avons toutes les raisons de nous montrer inquiets. En face de cette inquiétude, il faut raison garder et chercher les filets de lumière pour nous conduire à la vérité.
D’abord le drame humain. Depuis l’explosion, le bilan des morts et des blessés s’affine et nous permet de dresser le tableau approximatif qui restera à peaufiner. Selon le site de réinformation, Metula News Agency : « 135 morts officiels. Quant aux blessés, il est difficile malgré tout à évaluer entre ceux qui ont des égratignures et d’autres qui ont reçu des éclats de verre. Il semblerait qu’un habitant sur deux de la capitale a été touché de différentes façons. 6 000 d’entre eux nécessitent un suivi médical et 3 000 souffrent de blessures importantes. Le diagnostic vital d’au moins 400 personnes est engagé. Enfin, pour clore le terrible tableau, finissons pour rappeler qu’il y a entre 100 et 150 personnes qui sont dans un état désespéré, et leurs chances de rester en vie sont minimes. Aux blessés, il faut ajouter les disparus ensevelis sous les décombres des bâtiments qui se sont effondrés sur leur base. »

Sur l’origine de l’explosion, les comptes rendus vont bon train. Je vais essayer de reconstituer les faits, sans prendre parti. Ce qui me semble le plus évident.
L’affaire remonte à 2013.
Le Hezbollah a entreposé dans deux des hangars, le 9 et 12, dont il est propriétaire, au port de Beyrouth, un important stock de nitrate d’ammonium. 2 750 tonnes utilisées normalement comme engrais, mais qui peuvent entrer dans la composition d’explosifs. Le Hezbollah s’en servit dans les années suivantes pour préparer des attentats, en Angleterre, à Chypre, en Allemagne et au Danemark. Ils ont tous été déjoués grâce à l’intervention des services secrets israéliens.
Je ne vous raconte pas comment le produit est arrivé au port de Beyrouth, transporté dans un paquebot russe, car l’historique ressemble à un très mauvais scénario de film série B. L’autre question qui taraude l’observateur moyen est de comprendre les raisons pour lesquelles ce produit hautement dangereux n’a jamais quitté le port de la capitale libanaise.

Il existe un rapport daté du 21 février 2014, rédigé par le colonel Joseph Nicolas Skaff, chef de la division de la lutte contre la drogue, dans lequel il exige des autorités portuaires et du gouvernement que la cargaison soit retirée et éloignée du port afin de ne pas mettre la vie des Beyrouthins en danger. En substance, voici ce que le colonel écrit :
« Nous vous informons que des informations ont été reçues par la Brigade sur la présence du navire Rhosus (le paquebot russe, évoqué plus haut dans le texte) qui est amarré au quai n° 11, chargé de nitrate d’ammonium, une substance très dangereuse, qui constitue une menace pour la sécurité publique. Veuillez noter que le navire est entré dans le port le 19 novembre 2013 avec la cargaison ci-dessus, alors qu’il était censé arriver dans l’un des pays africains. »
Le pays africain dont il est question était le Mozambique. Mais voilà que le colonel découvre que le chargement de nitrate appartient au Hezbollah. Passant outre, il décide de faire garder le produit par des soldats de l’armée régulière libanaise. Il est assassiné trois mois après avoir pris la décision.

Il est curieux ou surprenant de constater que l’explosion intervient juste avant la conclusion de l’enquête de l’ONU en cours depuis 15 ans à propos de l’assassinat du Premier ministre libanais Rafic Hariri, laquelle devrait inculper quatre terroristes membres du Hezbollah. Le Tribunal spécial pour le Liban, situé à l’extérieur de la Cour International de La Haye, a décidé de reporter son verdict sine die « par respect pour les innombrables victimes de l’explosion dévastatrice. »
Ajoutons que la diplomatie française a indiqué qu’elle « protégerait » les présumés coupables, au nom d’un principe humaniste du genre : présomption d’innocence ou une argutie exhumée d’un fond de tiroir.

Le Président libanais, Michel Aoun, qui a vendu son âme au Hezbollah, ne tient pas non plus à ce qu’une enquête internationale soit diligentée afin de découvrir les auteurs de l’explosion, car il penche pour la thèse d’un simple accident, et tente d’évoquer la possibilité d’une « interférence extérieure ». Est-il besoin de vous indiquer qu’il désigne Israël d’un bref regard ? L’enquête ferait selon son expression, que de « diluer la vérité ».
Évidemment Nasrallah, chef du Hezbollah, la main sur le cœur, jure que son organisation n’avait dans la zone portuaire ni stocks de missiles ou d’autres armements, et encore moins d’usines pour en fabriquer. Il serait trop long d’ajouter à l’article la liste des positions de missiles du Hezbollah dissimulés à différents endroits de Beyrouth, et planqués parmi la population civile. Disons aussi – parce que je suis profondément animé d’un mauvais esprit – que l’explosion éloigne ou annule les manifestations voire même les émeutes de la faim contre le Hezbollah, qui est l’acteur principal du désastre économique avec les gouvernants libanais, qui sont, pour la majorité d’entre eux, corrompus jusqu’à la moelle. Au triste bilan humain, il faut ajouter celui de l’économie. Il est aussi terrible, comme l’écrit l’excellente Martine Gozlan dans la livraison de Marianne du 31 juillet 2020 :
« Avec trois heures d’électricité par jour, des agressions pour une bouteille de lait, une dette abyssale de 92 milliards de dollars, Beyrouth rejoint le peloton des capitales orientales du chaos. »

Et voilà le Président français.
Essayons de détricoter cette partie du dossier de manière à y voir plus clair.
Dès l’annonce sur tous les médias du monde de l’explosion, des voix se sont fait entendre réclamant le désarmant de la milice chiite (le Hezbollah) et parmi celles-ci le secrétaire général de l’ONU. Parole pieuse, puisque l’armée régulière libanaise est imbriquée dans les sections militaires du Hezbollah.
Devant la situation économique plus que catastrophique, le Fonds monétaire international (FMI) est disposé à un premier prêt de 10 milliards de dollars, sous des conditions de réformes sérieuses et durables, et nous n’en doutons pas, réclamant in fine le départ ou du moins l’éloignement progressif du Hezbollah du Liban. Or, l’organisation, qui est membre à part entière du pouvoir libanais depuis 2019, refuse l’ingérence du FMI. Il a fini par assouplir sa position, et accepterait le prêt à condition que les réformes « ne portent pas atteinte à la souveraineté nationale ». Le sujet est trop grave pour que devant une telle déclaration, on ne puisse pas se taper sur les cuisses de rire.

« Mais qu’est-ce que la souveraineté libanaise, s’écrie Martine Gozlan, pour un parti financé par l’Iran ? » Il va de soi que les administrateurs du FMI exigeraient d’avoir accès aux caisses noires, et ainsi, risqueraient de découvrir les circuits depuis l’Iran par lesquels transitent les armes et l’argent.
Et voilà le brillant Emmanuel Macron.
Que le Président français ait interrompu ses vacances, et qu’il soit venu toutes affaires cessantes au Liban, est une bonne chose. Il rappelle le lien qui unissait le pays du cèdre à la France.
Mais que vient-il y faire ? Qu’a-t-il à proposer à une population à bout de souffle, sinon des paroles lénifiantes ? Comme l’écrit si justement Michaël Béhé, correspondant à Beyrouth, de la Metula News Agency :
« À voir la manière peu glorieuse dont il a géré la pandémie chez lui, et le gouffre financier dans lequel la France est plongée – elle ne pourra pas rembourser le principal de ses emprunts à la banque européenne pendant cinquante ans – Macron arrive à Beyrouth les mains vides. Et c’est d’argent dont le Liban a le plus urgemment besoin. »

D’ailleurs, une cagnotte internationale vient d’être ouverte. Le Président américain s’est évidemment annoncé comme le premier donateur.
Dans son analyse fort juste sur Macron, Michaël Béhé n’a pas pris en compte la politique arabe de la France, qui sévit au Quai d’Orsay, depuis François 1er et Bonaparte. Le Bonaparte de la campagne d’Égypte.
La place manque et je risquerais de sortir du cadre de l’article si j’exposais cette politique, et ses effets dévastateurs. Un jour peut-être le ferai-je.
Pour l’instant, restons dans le sujet de Beyrouth. Qu’ont fait les fonctionnaires de l’ambassade de France à Washington ? Ils sont allés voir Kristalina Georgievu, la directrice générale du FMI, et lui ont vendu l’idée suivante. Quel est le chef d’État, jeune, dynamique, qui manie le consensus avec un talent consommé en activité sur la planète ? Un seul. Ils ont rappelé que la France en 1920 a participé à la création du Liban moderne.
La directrice a donc mandaté notre Président pour qu’il gère le dossier libanais.
Quel est le rôle de Macron ? En tout premier lieu faire accepter le prêt des 10 milliards de dollars par le FMI au Hezbollah sans aucune condition. Dès lors, nous comprenons mieux pourquoi le Président français s’est empressé de rassurer Nasrallah, le guide de l’organisation terroriste, que les quatre assassins de Hariri ne seraient pas touchés par la condamnation du TSL – Tribunal spécial pour le Liban – qu’ils seraient protégés par la France et probablement par l’Union européenne.
« On se demande, écrit Michaël Béhé, à propos de l’absence de poursuites pénales des tueurs de l’ancien Premier ministre, sur quelle base Macron a-t-il fait cette promesse, ce qui l’a poussé à la faire. Pourquoi a-t-il pris cette position ? »

Nous avons pu constater, le jour du voyage de Macron à Beyrouth, lors de la réunion du gouvernement libanais, que se tenait à côté du Président français le représentant du Hezbollah. Est-il utile d’ajouter que l’ingérence de la France dans les affaires des Libanais provoque la colère de la rue ?
En acceptant la mission, Macron a-t-il compris qu’il conforterait les oppresseurs des Libanais, et marginaliserait le tribunal international ?
Bien sûr que non. Flamberge, selon l’expression qu’il aime employer, « J’y vais ! » Il s’est vu caracolant sur son cheval à bride abattue en route vers l’Orient. Devenant ainsi Président tuteur du Liban. Deux fois Président. Quelle aubaine pour son ego !

Pour conclure, je laisse la place à mon ami Michaël Béhé, car ce qu’il dit est si juste que je ne saurais pas le formuler mieux qu’il ne l’a fait.
« La France, c’est une certitude, va perdre encore des marchés en Arabie saoudite, et dans les émirats du Golfe. Pire que cela, Ryad et Dubaï pourraient finir par décider de rationner les prêts qu’ils octroient chaque semaine à Bercy, ce qui placerait Paris dans une situation extrêmement périlleuse.
L’Élysée a décidé de se faire le champion de la défense de la théocratie chiite et de ses suppôts sanguinaires, sans que nous soyons capables de discerner une raison quelconque dans cette option. D’autant plus qu’elle indispose fortement les chancelleries arabes (sunnites) qui représentent 1,4 milliard de musulmans sur les 1,6 milliards que compte l’islam.

Emmanuel Macron sait-il pourquoi il a adopté cette posture ? Nous en doutons. Ce qui est sûr, en revanche, c’est qu’il va au-devant d’un peuple blessé et remonté contre ses tourmenteurs. Il faudra demain au Président français bien plus que l’un des discours lénifiants auxquels il a habitué ses compatriotes, pour les persuader du bien-fondé du rôle de la France. Les Libanais avaient faim, maintenant, ils ont mal. »

Raphaël Delpard

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22 Commentaires

  1. J’ai l’envie de botter les fesses de la tarlouze Macron, cette saloperie est une honte pour les occidentaux !

  2. Le devenir du Liban depuis un siècle et sa descente aux enfers sont exactement ce qui est en train de nous arriver : pays dynamique majoritairement chrétien, puis accueil de la pourriture islamique qui est devenue majoritaire avec les conséquences et la corruption que l’on sait.

  3. Cette engeance est la pire ordure que l’on ait eu à subir depuis des décennies, pourtant peu glorieuses. Allez expliquer et faire la morale aux autres (qui n’en ont d’ailleurs rien à foutre de ses clowneries) alors que le pays qu’il squatte depuis déjà 3 ans est désormais à feux et à sang au quotidien, avec les pires problèmes et qui plus est la risée mondiale !?!

  4. Que tout cela est compliqué !
    Mais, au moins, une chose est simple !
    Voilà où mène le Multiculturalisme !

  5. En France racket de 135 euros pour la race blanche qui ne porte pas le masque pendant que Macron s’affiche sans masque pour narguer. Espérons qui choppe le virus et que ce dernier nous en débarrasse !

  6. Et ses gardes du corps qui le protègent contre les crachats de la foule avec un parapluie improvisé.

  7. Macron qui fait le salut nazi, enfin presque, en tout cas sa vraie nature apparait.

  8. Les vidéos publiées par l’agence ANNA NEWS montrent très nettement de multiples petites explosions avant la grande. De plus dans un article du site Oumma.com un dénommé Chtatou parle d’une “usine de feux d’artifice”,à la mode Hezbollah sans doute. Votre remarque sur la réaction des sunnites est pertinente.

    • Comme à AZF et pour d’autres stocks de nitrate d’ammonium “explosés” par accident, une première explosion est d’abord provoquée par un engin déposé à l’entrée. ( Un islamikaze en “tenue” de martyr à Toulouse, un autre fou d’allah à Beyrouth, certainement).
      L’explosion initiale enflamme une partie du produit, pas assez “chaud” pour exploser en totalité, et elle déclenche un incendie qui va terminer le processus.
      La température monte alors et lorsqu’elle dépasse les 200 degrés, l’explosion de la masse, “portée à température”, se produit.
      Les multiples explosions mineures vues sur les vidéos sont sans doute dues à des munitions de guerre entreposée dans ce hangar par le hezbollah, qui en avait le contrôle.

  9. Merci Monsieur Delpart.
    Excellent article, qui permet de “décoder” la situation au Liban.
    Macron “mandaté” par la finance mondiale pour aller jouer les don quichotte dans ce Pays à la dérive? Pourquoi pas! Excellent guignol, il saura exciter les libanais.
    Après tout il est déjà “mandaté” par les mêmes pour détruire le peu d’Identité Française que notre Nation conserve encore.
    Le Liban, gangrené par 40 années de compromissions -trahisons des chefs de clans religieux, du “marron” aoun au vert nasrallah, restera un “protectorat” iranien….
    A moins que quelques ayathollas iraniens déjantés n’enveniment la situation.
    Et alors Israël ne laissera pas faire les fous d’allah.

    • Je dirais même en résumé que la macrouille est une marionnette de l’Iran

      • L’Iran est une puissance régionale, il va même narguer Trump au Venezuela. De là à installer un gouvernement fantoche à Paris, il faut être sérieux !

  10. pourquoi macron….?
    pour se faire passer pour jupiter olympien et mondial !
    le hezbollah (parti d’allah en français) a besoin d’engrais ? ces gens là cultivent quoi ? sinon la haine!
    à ce propos j’ai appris hier qu’audrey pulvar, la journaleuse, était élue à la mairie de paris comme adjointe à l’agriculture! sans déconner ils osent tout!

    • Pourquoi avoir enlevé le lien ? c’est stupide car l’on ne comprend rien

      si vous ne vouliez pas montrer ce fameux tunnel découvert sous les décombres du port, et faire comme nos journaleux qui n’osent pas parler du Hezbollah , il fallait alors enlever tout le commentaire, car sans le lien on ne comprend rien.

  11. La Tunisie, La Libye…..le Liban…..
    A qui le tour ?
    L’avenir devient radieux pour l’islamerde le plus dangereux.

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