Il est un phénomène de société qui semble être passé sous les radars des officines spécialisées dans la traque du cochon de payant.
Sauf à avoir mal cherché dans les archives du CNRS, du CRÉDOC et dans l’inévitable catalogue des thésards accomplis et en devenir https://www.theses.fr/, j’ai fait chou blanc.
De quoi s’agit-il ? Rien de moins que de démontrer que deux mastodontes allemands de la distribution alimentaire à pas cher ont recréé du lien social chez des consommateurs français.
En effet, le péquin argenté comme une cuillère en bois et le plein aux as se retrouvent chez les discounters vedettes de la restauration familiale.
Pour les amateurs, l’histoire de Lidl est là https://www.universretail.com/decryptage-de-la-strategie-lidl/ , celle des Aldi nord et sud et ex-Leader Price, c’est ici https://www.lsa-conso.fr/aldi/ et https://amp.lepoint.fr/2403651
Et comme dirait la pub d’une de ces enseignes pour effrayer ses concurrents : « là on est mal, chef ».
Parmi les rivaux, les Mousquetaires aux deux maladroits slogans (top budget au lieu de bottom budget, comme naguère Despinasse devenu Despi chez Grand Frais, confondaient allègrement tendresse et tendreté pour sa barbaque), qui veulent simplement nous « faire manger un peu mieux ». Merci, vous êtes bien braves.
Heureusement qu’on a pas attendu Intermarché pour acheter judicieusement et cuisiner ! D’autant plus que la qualité commerciale varie tellement d’un franchisé indépendant à l’autre.
Quoique, pour in fine bientôt vendre la farine de grillons vietnamienne d’Ursula von der Leyen, ça change pas grand-chose au fond.
Pire, en terme de stratégie face aux Aldi et Lidl allemands, l’enseigne française du « Tous unis contre la vie chère » s’est vite débarrassée cet été de celui qui voulait fermer les inutiles doublons Netto, soi-disant discounter des Mousquetaires.
Ainsi, les deux anciens de la malbouffe, implantés il y a déjà quatre décennies en France, avaient juré-craché de ne jamais faire commerce de pains, gâteaux et viennoiseries, pas plus que de viandes, respectant en soi les besogneux métiers de boulanger-pâtissier et de boucher-traiteur.
Pas davantage, Lidl et Aldi, puisqu’il faut les nommer, sans aucune volonté de dénigrement, n’auraient pour rien au monde attenté aux sacro-saintes fermetures du dimanche, et même certains jours de fêtes carillonnées.
Bref, les pionniers du manger à vil prix s’étaient profondément enracinés chez les pauvres qui n’avaient pas peur de déchirer eux-mêmes les cartons pour acheter pitance directement dans l’entrepôt. Tout juste d’ailleurs si l’affamé ne déchargeait pas lui-même le camion à quai.
C’était une époque où ceux qui revenaient de leurs emplettes avec leurs sacs en plastique aux couleurs et logo de ces magasins étaient vite catalogués comme quasiment nécessiteux par les concierges de quartier autoproclamées.
Mais ça, c’était avant.
Juste avant que la France phare du monde et pays des droits des autres n’accélère son déclin, juste avant que l’ex-grande puissance mondiale ne commence à numéroter ses abattis grâce à l’excellente médiocrité de ses dirigeants. Tous élus par la démocratie républicaine du nombre, comme chacun devrait le savoir.
Aujourd’hui, les deux enseignes ont pris du poil de la bête et ont considérablement augmenté leur offre dans le frais et le non alimentaire. Fort logiquement, elles commencent à ouvrir le dimanche matin, peut-être bientôt pour les fêtes carillonnées.
Il est donc toujours instructif de contempler la clientèle, à l’arrivée, au sortir des magasins et surtout la composition des chariots au passage en caisse. Car c’est d’abord un spectacle gratuit qui s’offre aux yeux de celui qui sait observer les parkings d’un Aldi et d’un Lidl.
La France profonde arrive. Et en belle bagnole, s’il vous plaît.
Là, une six cylindres de la marque aux quatre anneaux, là-bas un coupé de la Bayerische Motoren Werke, ici le dernier Cross Hybride, des SUV de toutes marques, hors de prix.
Tout à chrome sûrement, en location avec option d’achat, dont le slogan caché des vendeurs est toujours : « plus elle est cuite et plus tu paies ». Cochon de payant !
Alors gare aux coups de portières et de chariots sur la peinture. De quoi en venir aux mains ou au poignard, à la moindre égratignure.
Faut surtout voir les dégaines de celles et ceux qui descendent des bolides ! Le mariage de l’orgueil et de la vulgarité. La saleté vestimentaire et corporelle additionnée en prime sur la pouffiasse et le fier-à-bras tatoué.
Plus loin, des qui repartent. Ceux-là, c’est pas la liche, ni le Pérou, visiblement.
Leurs voitures ne franchiront pas le prochain contrôle technique.
Ces familles ont une bonne figure, dignes, et leurs mioches des minois résignés.
Ils ont tout compris, comme moi gamin, j’avais déjà tout compris.
Une pauvre femme à vélo qui repart, embarrassée de ses sacs qui pendent du guidon. Pas vraiment la fin de l’abondance pour elle, dont elle n’a vraisemblablement pas connu le début non plus.
Pourvu qu’elle dégringole pas de son biclou, avec la chaîne qui déraille tous les cent mètres.
Voici maintenant le couple de l’année qui prend son chariot. Ça vaudrait un cliché, s’il n’en était du droit à l’image.
L’éternel féminin boudiné dans son tee-shirt legging et cheveux pas nets ; lui éberlué, tout droit sorti du camping pas loin.
Tout le casting d’Instagram et le catalogue de Tik Tok rien que pour moi, là gratos sur le parking.
Je dirai même mieux : l’électorat et les abstentionnistes réunis.
La France d’en bas et du centre, fière, parce qu’elle le vaut bien, comme disait l’autre.
J’attends un peu avant de descendre de mon vieux Modus d’occasion.
Un couple de retraités friqués sort d’un camping à 100 000 € ; j’ai vu le même à la foire. Qu’est-ce qu’ils viennent foutre là, ces croulants, dans mon magasin low cost ? Ça devrait être interdit. Cf Le camping-car ou le peuple migrateur (1).
Et la vioque, elle a la face d’une grenouille de bénitier post-conciliaire capable de compatir à l’accueil des migrants dans son village, avant de se barrer en excursion avec son fringant senior.
Peuvent pas aller bouffer dans un trois étoiles, ces nantis ? Y en a un à moins de 400 km d’ici !
Sauf que ces radins-malins savent que sur « 29 plus grands restaurants gastronomiques de l’Hexagone et en 2023, un seul propose un menu à moins de 100 euros ».
Dans les rayons, ça empile gros la gastronomie américaine et les packs de sodas bien sucrés. C’est bon pour les bourrelets.
Moi je prends mes 5 tranches de longe de porc, mes allumettes de lardons fumés, des boîtes de haricots, de choux de Bruxelles, du pain digeste à 0,79 € pour deux jours, du cantal jeune pour trois jours.
Toujours plus cher, ça doit être encore la faute à Poutine.
Pour le reste, je descends chez E. Leclerc, Intermarché et Noz, comme d’autres descendent au palace. Ça m’évite d’entendre les jérémiades des petits commerçants et des camelots de marchés : « Ben oui mon pauvre monsieur, où va-t-on ? »
Eux, ils vont à la banque en fin de marché et remballent la denrée pour le lendemain.
Pour ma pomme, c’est budget ultra-limité et cuisine maison par mes soins. Sauf que désormais, je compte en plus les temps de cuisson dans ma facture EDF explosée par la vieille Voynet.
Les prix, moi je les connais, je les compare sans cesse et l’inflation galopante à plus de 15 % continue de prouver que les diseurs de prix bas ne sont pas forcément les moins chers.
Tout ça pour vous dire que je n’invente pas les portraits que je brosse.
Des bien sapées et leurs mannequins de maris ou d’amants, il y a en aussi qui viennent chez les discounters teutons.
Un sou est un sou pour cette engeance dont on devine tout. Des tronches de cupides de riches et de faux riches à qui profite la pauvreté. Pour eux, tout va bien et même encore mieux.
Eux, c’est à pleins cartons qu’ils profitent des promotions, comme des carrivistes et des parvenus. Des promos qui leur vont bien pour continuer à péter plus haut que leur cul.
Le lien social est rétabli, grâce aux courses à la bouffe de ceux ont faim et de ceux qui se gobergent.
Le fisc à Macron se gausse devant tant de signes extérieurs de richesse et de pauvreté.
Liberté-Égalité-Fraternité.
Tous ensemble, tous ensemble, ouais ! en bas de la pyramide de Maslow.
17 décembre 2022 Jacques Chassaing
https://ripostelaique.com/tous-ensemble-tous-ensemble-ouais-en-bas-de-la-pyramide-de-maslow.html
Classes moyennes, vous allez crever et Richard Roudier vous explique pourquoi
Ursula a signé pour nous faire bouffer de la poudre de grillons
26 janvier 2023 Jacques Chassaing
https://ripostelaique.com/ursula-a-signe-pour-nous-faire-bouffer-de-la-poudre-de-grillons.html
(1) Le camping-car ou le peuple migrateur
25 septembre 2022 Cédric de Valfrancisque
https://ripostelaique.com/le-camping-car-ou-le-peuple-migrateur.html
Jacques CHASSAING
c’est le monde de demain voulu par les mondialistes : 90% de la populace pauvre et corvéable à souhait , qui bouffe de la merde car pas le choix …
et les 10% restants, eux ne boufferont jamais des insectes ni des protéines artificielles qu’on nous promet pour bientôt, ils se délecteront des meilleurs plats, et dirigeront le monde d’une main de fer rouge !
Pire encore, dans la ville d’à côté, deux magasins qui vendent des produits périmés. Une de mes connaissances y est allée : total une gastro purulente; elle a failli crever. Dans ces magasins, c’est mon amie qui me l’a dit, les yaourts sont ratatinés au fond du pot avec de la flotte partout, les fruits et les légumes sont presque pourris, la viande est noire, les gâteaux ont un goût de de savon. Même les jus de fruits sont acides et les sodas dégueulasses. Quant aux fromages, le calendos s’est sauvé par les trous de la boîte, et l’emmenthal n’a presque plus de trous et il faut une scie pour le découper. Une honte! Même les restos du coeur n’y font pas la collecte.
Super portait de notre ex-France contemporaine. Oui, c’est exactement ça là où je vis et où nous achetons nos “victuailles”, nous, “OK-boomers” qui ne votent pas Macron mais ont maintenant le droit de la fermer face aux plus jeunes dûment lobotomisés.
“Liberté, Egalité, Choucroute” et “On n’arrête pas la connerie” disait Jean Yanne, qui pensait à celui qu’a dit “tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil”. On peut se consoler en se disant que ce qui reste de la France survit à travers quelques constantes, pas les meilleures, certes….
LIDL ce sera plutôt pour les jeunes pauvres car c’est LIDL des jeunes
Et pour ceux qui ont encore quelques sous, faites des réserves, le pire arrive.
Il y a quelques années, le Lidl qui faisait le plus gros chiffre d’affaire en France était celui de Paris 16e. Une amie de mes parents qui était professeur de médecine avec 75.000 francs de revenu mensuel, faisait c’est course chez Lidl mais mettait ses provisions dans un sac Carrefour!!
Il fut un temps où je faisais mes courses à Auchan et allais à Aldi ou Lidl en dépannage. Aujourd’hui, situation totalement inverse puisque les prix d’Auchan ont quasiment doublé sur tout.
Cerise sur le gâteau, les voilées et djellabas que je croisais chez les discounters sont maintenant à Auchan.
Consommer juste ce qu’il faut pour tenir le moral, il y a la nature, la lecture et autres loisirs…Les chaînes de vêtements qui ont fermé, avec malheureusement des chômeurs chez nous, ne vendaient pas de la qualité et cela a surement une repercussion sur les ateliers du Bengladesh et de Chine.
Moi qui vais parmi les Boschs, je peux vous dire que Lidl et Aldi sont des institutions ici. J’y vais toutes les semaines, comme tout le monde. Cependant, je dois admettre qu il y a plus de choix de produit en France.
ne pas oublier que lidl est une entreprise allemande
Dans cette histoire d’inflation, ce n’est pas tant le fait de payer plus cher qui me dérange, que le fait de savoir que ça profite à l’État qui se goberge de la TVA (que tout le monde paye)..
après il peut envoyer des chèques alimentaires et entretenir les aliens, payer plus de 8 milliards à l’Ukraine, plus de 10 milliards à l’UErss, et serrer la ceinture de plus en plus fort aux gueux (qui ont veauté la plupart pour micron, ce qui me console un peu !!)
Magnifique par l’écriture, grave par le sens.
À Flers 61100 (Orne) le magasin Lidl d’une surface de 800 M2 a été démoli en 2021, pour en reconstruire 1 nouveau sur le même site, avec une surface portée à 1400 M2 avec 1 étage accessible aussi de l’extérieur par un escalier, et au-dessous un parking d’environ 80 places, avec affichage extérieur du nombre de places restantes disponibles + un parking extérieur.
À noter 4 bornes électriques pour recharger les batteries des bagnoles électriques.
Le magasin est ouvert le dimanche matin.
Une spécialité bien Française de rayer les voitures sur les parkings de supermarchés, le chariot a bon dos..C’est le la clé jalouse dont il s’agit..Je vis en Espagne depuis 6 mois et pas de rayure sur la voiture, ni quand je vais aux USA…
perso etant reconnu travailleur handicapé (en 2008) et ma femme travaille avec un 26h/semaine et 5 gamins moi je le dit j’y vais chez Lidl et Aldi,y a pas de honte et heureusement qu’il y ai des magasins comme ceux la,avec nos petits revenus c’est assez limité,mais nos politicards avec leur train de vie c’est la qu’ils ne connaissent pas les francais,j’aimerais voir un politicards ou un trou d’balle du show bizz vivre en hlm avec 900 euros ou aller gratter en usine en 3×8…c’est ca la vie,pas les resto,costumes cravattes et pompes a glands avec voiture et chauffeurs,perso c’est dur mais je prefererais toujours ma situation qu’a la leurs !!
à Kabout, vous écrivez: j’aimerais voir un politicards ou un trou d’balle du show bizz vivre en hlm
Oui et au milieu de le diversité si enrichissante à leurs yeux, qui brûle les bagnoles et le trafic de drogue ect..
Force et Honneur kabout ! Bravo.
Tout cela prêterait à rire si c’était de la fiction malheureusement ce très beau portrait est la triste réalité. Vous êtes un observateur de grand talent Jacques!